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Actualité


Centrafrique: Le gouvernement ne confirme pas encore la présence de Baba Laddé dans les environs de Kabo

 [ Par Naim-Kaelin ZAMANE |Mis à jour|9 décembre 2014 ]

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Le gouvernement centrafricain parle de rumeur sur l'éventuelle présence de l'ancien chef rebelle tchadien signalée à 25 km de la ville de Kabo, au village de Baltedjé. C’est lors d’une rencontre du RJDH avec le Ministre de l’Administration du Territoire, de la Décentralisation et Régionalisation, Modibo Bachir Walidou qui est en même temps porte-parole du gouvernement a fait cette observation.

Selon le membre du gouvernement, la présence de Baba Laddé à 25 km de Kabo est l’œuvre des rumeurs et que les informations en possession du gouvernement ne permettent pas à l’heure actuelle de confirmer la présence de ce chef rebelle au village de  Bateldje comme laissent croire certains reporters.

« Nous avons appris comme vous des informations sur ce pays. Celles en notre possession ne confirment pas encore la présence de Baba Laddé là où vous avez indiqué », a dit  Modibo Bachir Walidou visiblement affaibli par les travaux de la journée du 8 décembre 2014.

Il poursuit en disant qu’ « il faudrait concerner les informations sur la présence de Baba Laddé en Centrafrique comme de pures rumeurs ».

Le gouvernement réagit deux jours après les nouvelles faisant état de la présence de Baba Laddé à 25 km de Kabo, précisément à Bateldje, sur l’axe Kabo-Batangafo. Aussitôt arrivés, Baba Laddé et ses hommes se seraient livrés à des exactions sur la population civile.


 ©rjdhrca


09/12/2014


Centrafrique : la double bascule de Sangaris

 [La rédaction|Mis à jour| 9 décembre 2014 ]

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Un an après le début de l'intervention française, les militaires, forts de leurs succès dans l'Ouest, concentrent leur action plus à l'Est. Tout en espérant passer rapidement le relais aux Nations unies

Un an après le déclenchement de l'opération Sangaris, les militaires français ont le sentiment du devoir accompli mais se gardent de toute triomphalisme. «Nous ne sommes ni dans l'euphorie, ni dans la dramatisation» assure-t-on à l'état-major des armées. «En Centrafrique, nous sommes dans le temps long», poursuit un officier supérieur, rappelant que l'intervention au Kosovo a duré quinze ans. Le départ de Sangaris n'est pas pour demain, même si les effectifs seront progressivement réduits dans les prochains mois, au fur et à mesure du déploiement des Casques bleus. «Nous allons nous effacer derrière la Minusca» (1) ajoute cette source. Surtout, les militaires français insistent aujourd'hui sur la nécessité d'une nouvelle étape, plus politique et civile, alors qu'un «palier sécuritaire» a été atteint sur le terrain. «La réponse militaire ne peut pas être la seule réponse à une telle crise. Elle peut créer les conditions d'un règlement, mais il faut une approche globale, incluant le pilier politique, économique et judiciaire.» Dit autrement, sans langue de bois diplomatico-militaire : si dans les prochains mois, la situation se dégrade sur le terrain, ce ne sera pas la faute de l'armée française, mais bien celle de la communauté internationale incapable de prendre le relais civil pour venir au secours de la Centrafrique.

Les militaires français n'ont pas à rougir de leur bilan. Déployés dans l'urgence à Bangui et dans l'ouest du pays, principalement le long de l'axe routier qui va vers le Cameroun et l'Océan atlantique, ils ont quitté l'ouest en septembre, où la sécurité est désormais assurée par les Casques bleus et les forces centrafricaines. Le trafic routier a repris comme avant la crise et les écoles rouvrent leurs portes. Dans la capitale Bangui, le maintien de l'ordre est placé sous l'autorité de la police internationale, commandée par un colonel de gendarmerie français, et les militaires n'interviennent qu'en appui. Une force européenne (Eufor RCA) de 700 hommes – principalement des Espagnols, Finlandais, Italiens, Géorgiens, Polonais et quand même 260 Français – est engagée dans la capitale et devrait le rester jusqu'en mars. Autour de l'aéroport M'Poko, on dénombre 20.000 déplacés, quand on comptait cinq fois plus au sommet de la crise. Ce qu'un vieil observateur de l'Afrique appelle «l'homogénéisation communautaire» – une formule polie pour dire «nettoyage ethnique» – a permis une baisse des frictions violentes entre Centrafricains d'ethnie ou de religions différentes, même si des «pics de violences sporadiques et coordonnées» sont toujours constatés.

Forts de son succès dans l'ouest et la capitale, Sangaris – qui a enregistré deux morts et 120 blessés – a basculéeplus à l'Est, dès le mois d'avril. Depuis cette automne, cette région, baptisée le «couloir central», est quasiment devenu la seule d'action de l'armée française, en particulier le triangle formé par les villes de Sibut, Dekoa et Bambari. «C'est là que sont les tensions et les enjeux» explique une source militaire. L'un des principaux risques est celui de la décomposition des deux forces en présence l'an passé, les ex-Sélékas et les anti-Balakas. De nombreux groupes et bandes armées ont pris leur autonomie avec un agenda mêlant revendications politiques, autodéfense et banditisme. Ce morcellement a au moins une conséquence heureuse : il évite une bipolarisation qui aurait pu aboutir à une partition géographique et politique du pays, un risque qui semble aujourd'hui s'éloigner.

Plus à l'Est, les militaires français ne s'aventurent guère, même si le groupement des forces spéciales Auriga est allé voir ce qui se passait à N'délé et Bria. Au Sud-Est, les Américains s'occupent du groupe terroriste Armée de Résistance du Seigneur (LRA) d'origine ougandaise.

Après sa bascule d'ouest vers l'est, Sangaris attend une autre bascule grâce à la montée en puissance des Casques bleus de la Minusca. Progressivement les militaires français espèrent changer de posture, pour devenir une «force d'appui (à la Minusca, ndlr) capable de réagir très rapidement». Cela nécessitera moins d'hommes, mais des moyens différents qui ont été déployés ces dernières semaines : seize blindés VBCI très mobiles, deux hélicoptères de combat Tigre et deux mini-drones Drac, des engins de 8 kg à courte portée.

Sur les 12.000 personnels prévus pour la Minusca (militaires, policiers et civils), 8600 sont déjà en place, fournis essentiellement par des pays d'Afrique noire (Burundi, Cameroun, Congo Brazza, RD Congo, Gabon, Rwanda, Zambie) ainsi que par le Maroc, le Pakistan et le Bangladesh, qui pourraient être rejoints par la Mauritanie et l'Angola. Comme au Mali, le continent africain n'hésite plus à prendre en charge sa sécurité. Une bonne nouvelle pour les Français qui espèrent pouvoir se désengager. Partiellement, à défaut de rapidement.

(1) Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation en République centrafricaine

 

©L’Opinion


09/12/2014


En Centrafrique, aux racines de l’extrême violence

 [ Par LAURENT LARCHER (à Bangui)  |Mis à jour|8 décembre 2014 ]

 

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Un an après le lancement de l’opération Sangaris en Centrafrique, le 5 décembre 2013, le pays est toujours en proie au chaos.

Le 2 octobre 2013, à Bangui, ce soldat de la Force multinationale de l’Afrique centrale vient de fouiller la maison de cette femme, à la recherche d’armes.

Malgré tout, Bangui compte nombre d’universitaires, de professeurs, de juristes, d’économistes et d’écrivains qui essayent de comprendre la violence qui ravage leur pays. Regards croisés.

L’université de Bangui évoque un frêle esquif rongé par la forêt tropicale. Le modeste campus planté au cœur de la capitale centrafricaine n’est pas son centre névralgique. « Dans cette crise, personne ne sollicite notre avis : ni les politiques, ni la communauté internationale », déplore Noël Ngoulo, le secrétaire général de l’université de Bangui.

Pourtant, il y en a des intellectuels, dans ce pays : des historiens, des anthropologues, des sociologues, des juristes, des économistes, des philosophes, des journalistes, des artistes, des écrivains.

On les rencontre à l’Université, mais pas seulement. Ils gravitent aussi autour de l’institut catholique, de la Faculté de théologie évangélique (Fateb), du Grand Café, du centre Linga Tere. Il y en a aussi dans le réduit musulman du KM5.

Contraints au silence

Faute de moyens, de réseau et de reconnaissance, ils sont contraints au silence. Ils n’ont pas été épargnés par la violence qui déchire ce pays depuis deux ans, depuis l’offensive sanguinaire de la Séléka sur Bangui.

À partir de décembre 2013, les anti-balaka réagissent en s’attaquant aux musulmans. Le niveau de cruauté atteint des sommets : tortures, assassinats de civils, lynchages, éviscération des cadavres, brûlés et parfois même cannibalisés.

Face à ces violences extrêmes, les intellectuels centrafricains posent un diagnostic assez commun. Ils y voient, d’abord, une trace de l’histoire. Sur ce point, la France n’est pas épargnée. « La violence était au cœur du système colonial, souligne l’écrivain Cyriaque Yavoucko. Relisons André Gide ou René Maran. »

« Après la décolonisation, la France a infantilisé la classe politique : quiconque voulait se faire élire devait se faire adouber par Paris », remarque encore Cyriaque Yavoucko. Le directeur du département d’histoire de Bangui, Dieudonné Kpamo, traduisant la pensée de beaucoup, poursuit : « Paris n’a jamais renoncé à donner ou retirer le pouvoir depuis l’indépendance. »

« Un problème de “mal-gouvernance” »

Bien entendu, la France n’est pas jugée seule responsable. Loin de là. Ces intellectuels s’accordent à noter, en premier lieu, le rôle des responsables politiques. « Il s’agit d’abord d’un problème de “mal-gouvernance” : depuis que l’on a chassé Bokassa, nous n’avons jamais eu de programme de développement. Les médiocres se sont succédé à la tête de l’État », note l’anthropologue Valérie-Blandine Tanga.

Des « médiocres » qui accèdent au pouvoir par la force : « Depuis 1960, nous avons subi 11 coups d’État et 6 mutineries », précise l’imam Youssouf Namguina, ressortissant de l’université de Médine.

L’ancien maire de Bangui, Yalanga Nazaire, ajoute : « Des coups d’État reconnus par la communauté internationale. C’est devenu le mode habituel par lequel les politiques accèdent aux responsabilités. » Corollaire de cette violence d’État, l’impunité : « Le nouveau leader amnistie les bourreaux », déplore le sociologue Zifran Mamba. Et l’avocat Timoléon Kokongo de faire ce constat douloureux : « Nos palais de la justice sont des palais de l’injustice. »

« Ici la pratique du pouvoir évoque la chasse » 

Autre grief de poids, imputé aux responsables politiques, le tribalisme. Un phénomène apparu, selon eux, avec le multipartisme. Le juriste Albert Panda constate : « Nous avons été le premier pays africain à avoir instauré le multipartisme en 1981. Mais les candidats ont ethnicisé le débat politique. »

Si l’expérience démocratique est de courte durée (le président élu, David Dacko, quitte le pouvoir au bout de sept mois pour laisser la place au général André Kolingba), le poison est inoculé dans la société.

« La restauration du multipartisme après la conférence de La Baule a institutionnalisé ce système, poursuit Albert Panda. Ici, la pratique du pouvoir évoque la chasse : une fois le gibier tué, on le dépèce et on le partage entre les siens. »

Dans ce contexte, l’ethnie du vaincu est punie, parfois violemment. Sur ce sujet délicat, l’archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga, a ce mot : « Nous n’en parlons pas entre nous mais nos relations sont chargées d’histoire. Nous sommes prisonniers de nos solidarités communautaires, dans le bien comme dans le mal, déplore-t-il. Il est difficile de s’en affranchir sans s’exposer à la solitude et au rejet. »

Mines, diamants, or et pétrole

Une société malade de ses hommes politiques, dont la faiblesse et la richesse attisent la convoitise de ses voisins, comme le souligne Dieudonné Kpamo. « Le Tchad, le Soudan, les deux Congos, le Cameroun sont attirés par nos mines, nos diamants, notre or et notre pétrole », dit-il. Chacun jouant sa propre partition pour s’en emparer.

C’est dans ce contexte délétère que les communautés musulmanes et chrétiennes se déchirent. Une fracture pensée par ces intellectuels comme un effet de l’ethnicisation de la société : la religion comme marqueur identitaire.

Comme la Séléka est composée de groupes musulmans, leurs victimes sont tentées de se venger sur tous les musulmans. D’autant que pour de nombreux intellectuels chrétiens, ils auraient fait corps avec la Séléka. « Mon voisin musulman avec qui j’ai toujours vécu n’a rien fait pour me défendre lorsque j’ai été attaqué. Il a même participé aux exactions », témoigne l’anthropologue Valérie-Blandine Tanga.

« Mon neveu a tellement été torturé que nous avons eu peine à reconnaître sa dépouille. C’est vrai que nous sommes des enfants de Dieu mais face à ces actes, ce qui traîne dans nos têtes, c’est la vengeance », confie Flore-Florence Falli, de la Faculté de théologie évangélique.

« Solidarité négative »

L’économiste Jeannot Gouga resitue le contentieux entre les deux communautés sur un plan économique et social : « Comme les musulmans sont essentiellement marchands et éleveurs, en temps de crise, ils sont stigmatisés par les agriculteurs et la population du marché qui les accusent de s’enrichir sur leur dos ! »

Le cadre idéal pour le passage à l’acte en temps de guerre. Pour décrire ce processus, le philosophe Boris Yacoubou parle de « solidarité négative ».

Une mécanique infernale dont la puissance a été décuplée, dit-il, par les images des exactions postées sur les réseaux sociaux par les jeunes.

Les jeunes, livrés à eux-mêmes

Les jeunes, justement. Impossible de comprendre cette violence sans regarder en face l’état de la jeunesse centrafricaine. Une catastrophe. « Ils sont nés dans les années 1990, dans une société de la violence, constate Zifiran Mamba : des années marquées par les années blanches à l’école (suspension de l’éducation), par les coups de fusil (en particulier les mutineries en 1996-1997), par l’amnistie des bourreaux. »

« Nous ne les avons pas aidés à verbaliser ce qu’ils ont vécu. Leur développement psychologique a été catastrophique », analyse le psychologue Tompte-Tom Enoch. « Les jeunes de la Séléka n’avaient aucune conscience de la valeur humaine, juge l’imam Abdoulay Ouasselengué, sociologue et ressortissant de l’université de Karthoum. Nous n’avions aucune autorité sur eux. »

Livrés à eux-mêmes, ces jeunes ont grandi avec les films diffusés toute la journée dans les « ciné-vidéos ». Une « éducation » dévastatrice, matrice de la violence actuelle, pense le sociologue Zéphirin Mogba. Vincent Mambachaka, de l’espace Linga Tere, ajoute, consterné : « Des ”ciné-vidéos” ont proliféré dans les années 1990. Pour presque rien, les gamins se sont shootés aux films ultra-violents et au porno pendant des années. Ils tuent, violent et éviscèrent aujourd’hui comme ils l’ont vu dans ces films. »

 

©Lacroix

 


08/12/2014


Centrafrique : Chroniques douces-amères – 24

[ Par Prosper INDO |Mis à jour|7 décembre 2014 ]                           

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« Sans la liberté de blâmer, il n’y a point d’éloges flatteurs »(Beaumarchais)

 

L’hydre à trois têtes de l’ex-Séléka poursuit sa mue.

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Djono Ahaba, ancien ministre d’Etat et neveu du président démissionnaire de l’ex-alliance Séléka, Michel Djotodia, semble prendre ses distances avec son ancien tuteur. Il s’est ainsi inscrit dans la dynamique du « général » Joseph Zoundeko. Djono Ahaba aurait pris part et financé la création du Rassemblement patriotique pour la renaissance de la Centrafrique (RPRC), la troisième entité surgie de l’éclatement de l’ex-Séléka, au côté de l’UPC de Daras et du FPRC de Nourredine Adam.

L’intéressé s’était astreint au silence mais voyageait beaucoup, en particulier dans les pays supposés influencer les autorités de la transition, le Tchad d’abord, puis la France où il dispose de quelques avoirs.

 

L’ambitieux, qui aspirait à devenir le premier-ministre de l’après Djotodia, tient-il donc sa revanche ? Rien n’est moins sûr. Le serpent s’affaiblit toujours quand il fait sa mue.

 

Les satrapes et aigrefins tiennent à leurs strapontins politiques.

 

Dans l’optique du Forum de Bangui censé jeter les bases de la réconciliation nationale,  les anti-Balaka veulent devenir des acteurs politiques. L’une des composantes de ces milices s’est transformée en parti politique ce samedi 30 novembre 2014, le Parti centrafricain pour l’unité et le développement (PCUD), en élisant à sa tête l’ex-coordinateur national du mouvement, Edouard Patrice Ngaïssona. Dans la foulée, elle prétend déposer les armes : « A partir d’aujourd’hui, aucun membre des anti-Balaka ne doit faire usage de ses armes, pour quelque raison que ce soit. Nos armes doivent toutes être enterrées », a déclaré le nouvel élu devant un parterre de diplomates et de représentants du gouvernement de transition.

Une promesse qu’il faut prendre au conditionnel ; enterrer les armes ne veut point dire les remettre aux autorités de la transition.

 

Il y a un an, jour pour jour, le 5 décembre 2013, des milliers de personnes ont péri dans les violences quand les anti-Balaka ont pris les armes en septembre 2013, après les tueries, les viols et les vols commis par les forces rebelles de la Séléka alors au pouvoir.

 

L’état-major des ex-Séléka transféré à Bria, la France tient sa partition.

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La décision de transférer l’état-major de l’ex-Séléka, actuellement installé à Bambari dans le cadre des mesures de confiance, aurait été prise lors de l’assemblée générale organisée par le « général » Joseph Zoundeko et qui a abouti à la création du RPRC : « C’est lors des assises que les participants ont estimé nécessaire de rassembler tous les hommes dans la ville de Bria parce que l’essentiel des combattants sont de la région », aurait indiqué un membre du commandement de cette rébellion.

En réalité, c’est depuis des mois déjà que, sur l’initiative de l’ambassade de France en RCA, il était prévu de regrouper tous les combattants de l’ex-Séléka à Bria, où la Minusca a établi sa troisième tête de pont. Une caserne a été réhabilitée pour les accueillir, et l’ambassadeur de France ainsi que le « général » Moussa Dhaffane s’étaient rendus dans la localité pour la réception des travaux.

La France tient ainsi une partition de fait du pays qui garantit ses intérêts, en particulier les réserves pétrolières et les mines des diamants du nord du pays, placées sous le contrôle des forces rebelles bénéficiaires des mesures dites de confiance.

 

Le proconsul Malinas ne peut plus jouer longtemps son Ponce-Pilate.

 

La révolte des « godillots » du CNT bloque l’adoption du code électoral.

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Le Conseil national de transition ne cesse de renvoyer le débat sur la relecture du code électoral, dont le projet a été transmis par le gouvernement au président du CNT, après avis de la Cour constitutionnelle de transition. Par deux fois, le débat programmé a été reporté, la première fois pour absence du quorum requis, la seconde fois pour défaut de concertation.

En réalité, les Conseillers nationaux ne veulent plus jouer les « godillots » d’une chambre d’enregistrement : « Nous ne voulons plus qu’on nous mette devant des faits accomplis ou que nous validons des décisions qui au lieu d’être prises ici sont prises ailleurs et même pas en Centrafrique ». Que ne l’ont-ils dit plus tôt ?

Rappelons que les élections générales doivent se tenir avant août 2015 ; et sans code électoral, point d’élections !

 

Le CNT est comme un âne qui hésite devant un pont de singes, il faut lui bander les yeux.

 

Nourredine Adam hôte du Médiateur de la crise centrafricaine.

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L’ancien numéro deux de l’ex-alliance Séléka, aujourd’hui premier vice-président du FDPC, l’un des trois groupuscules issus de l’éclatement du mouvement de Michel Djotodia, a été aperçu dans la capitale de la République du Congo. Il aurait été invité par le président Denis Sassou Nguesso pour parler du Forum de Bangui en préparation.

Après Abdoulaye Miskine, récemment libéré des geôles du Cameroun après la libération des otages de son mouvement, c’est donc au tour Nourredine Adam. Bien que menacé de sanctions par l’Onu, ce dernier était la semaine dernière au Tchad, ce lundi 2 décembre 2014, il est dans la capitale congolaise. Brazzaville n’est plus la capitale de la France Libre, mais la plaque tournante - comme on dit d’un vulgaire marché de dope - d’une Centrafrique moribonde.

 

A croire que la paix en République centrafricaine repose essentiellement sur un matelas de pétrodollars.

 

Ouverture d’une enquête envisagée en RCA par Mme Fatou Bensouda.

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Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Mme Fatou Bensouda, a rendu mardi 3 décembre 2014, son rapport annuel sur les activités menées en matière d’examens préliminaires, couvrant la période du 1er novembre 2013 au 31 octobre 2014.

Sur les onze (11) situations examinées, l’ouverture d’une enquête est envisagée en République centrafricaine.

Le rapport 2014, quatrième du genre depuis 2011, vise à mieux faire comprendre auprès de l’opinion publique le processus des examens préliminaires du bureau du procureur, lequel constitue la première étape pour l’ouverture d’une enquête : le procureur doit examiner la question de la compétence, de la recevabilité (gravité) et des intérêts de la justice, afin de déterminer s’il existe une « base raisonnable » pour ouvrir une enquête. Actuellement, huit enquêtes sont en cours en Afrique : Ouganda, RD Congo, Darfour (Soudan), RCA, Kenya, Libye, Côte d’Ivoire et Mali.

 

Un match pour le 56ème anniversaire de la proclamation de la République centrafricaine.

 

Pour célébrer le 56ème anniversaire de la proclamation de la République, ce 1er décembre 2014, ni grand défilé – il n’y a plus d’armée – ni grande kermesse ; les Banguissois et Banguissoises se sont contentés d’un match de football. Deux équipes ont été constituées : les 22 joueurs ainsi que leurs remplaçants ont été sélectionnés parmi les musulmans, les chrétiens, les éléments des forces française Sangaris, de la Minusca et d’Eufor-RCA (la force européenne). Le match qui s’est déroulé sans incident s’est soldé par un score de 3 buts à 2, sans que le nom des vainqueurs ne soit connu. Ce qui fait dire à l’un des initiateurs du projet, Sébastien Wénézoui, naguère idéologue des anti-Balaka, « Les valeurs olympiques ont joué un rôle capital » !

 

Encore un qui ne va plus au cinéma à Bangui, depuis la fermeture du Rex : sous la Rome antique déjà, on organisait des jeux du cirque où les gladiateurs jouaient avec les têtes de leurs victimes, en les faisant rouler aux pieds, au grand plaisir de César et du public.

 

L’escorte du président du CNT attaquée à Bambari, un mort.

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Un élément de l’escorte du président du Conseil national de la transition, Alexandre Ferdinand Guendet, a été abattu et un autre grièvement blessé par des éléments de l’ex-Séléka de Bambari. Les éléments de l’escorte du président, dépêchés dans cette localité pour préparer son arrivée en vue de la fête du 1er décembre qu’il comptait y organiser, ont été attaqués alors qu’ils réparaient leur véhicule immobilisé par une crevaison.

Les témoignages recueillis accusent les peulhs armés contrôlés par le « général » Ali Daras de l’ex-Séléka, malgré les dénégations du porte-parole de ce dernier. Pour sa part, le président du CNT a « maintenu la cérémonie parce que ce geste est un défi pour lui et pour les autorités. Il faut confondre ces fauteurs de trouble » a-t-on indiqué dans son entourage. Aux dernières nouvelles, la fête n’a pas eu lieu. Il n’appartient pas au président du CNT d’organiser les cérémonies officielles dans sa ville natale ; c’est le rôle du préfet de la Ouaka, sur instruction du gouvernement.

 

En l’occurrence, l’amateurisme, la confusion des rôles et le non-respect des règles élémentaires du protocole et de la hiérarchie administrative tuent aussi sûrement que la violence en bandes organisées.

 

La partition s’affirme dans les préfectures du nord de la RCA.

 

Les éléments des ex-Séléka refusent à ce que l’Etat puisse déployer ses représentants dans les zones sous leur contrôle, en particulier dans le Bamingui-Bangoran et la Nana-Gribizi.

A N’délé, chef-lieu du Bamingui-Bangoran, ils se sont farouchement opposés à l’installation des préfet et sous-préfet, se comportant en terroristes : le préfet du Bamingui Bangoran a été blessé par balle ainsi qu’un certain nombre de cadres administratifs et techniques qui devaient être installés ce 1er décembre 2014. Le ministre de la sécurité publique, ministre résident, qui conduisait la délégation a failli être pris en otage. A Kaga-Bandoro, les ex-Séléka n’ont pas fait usage de leurs armes mais ont empêché l’installation du préfet de région.

Le « général » Alkhatim, qui dirige les ex-Séléka dans cette zone est catégorique : « Qui ici va là-bas à Bangui pour commander ? Personne, alors pourquoi ils doivent nous amener des autorités ici ? Nous n’acceptons pas pour le moment ». Les actes posés à Ndélé et Kaga-Bandoro sont donc un signal fort envoyé aux autorités de la transition. Il s’agit d’enraciner l’idée de la partition de la RCA.

 

A vouloir jouer à la Mère supérieure d’un couvent de sœurs angéliques, le chef de l’Etat de la transition risque de se voir dicter les faits par les réalités du terrain.

 

Deux anciens cadres de l’ex-Séléka frappés par une mesure d’épuration tardive.

 

Eric Néris Massi et Moustapha Sabone, respectivement directeur général de l’Autorité nationale de l’aviation civile (ANAC) et directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications (ART) ont été relevés de leurs fonctions par décret du chef de l’Etat de la transition. Ils avaient été nommés à ces postes par Michel Djotodia, à titre de services rendus à la rébellion, l’un comme porte-parole de l’ex-alliance, l’autre comme partenaire du président démissionnaire dans l’exploitation diamantifère.

La corruption et les malversations financières à la tête de ces deux agences motiveraient cette mesure tardive.

 

Seul le profil de leurs remplaçants respectifs pourra dire s’il s’agit d’une décision juste ou bien une mise à l’écart arbitraire pour placer des familiers de la présidence.

 

La RCA s’enfonce dans les abysses de la corruption.

 

 L’ONG Transparency International a rendu public ce mercredi 3 décembre 2014, le classement mondial de l’indice de perception de la corruption. La RCA qui figurait en 144è position en 2013, sur 174 pays étudiés, chute désormais à la 150ème place en 2014, avec une note de 24/100.

Dans ce classement, les pays qui ont une note inférieure à 50 ont un secteur public perçu comme extrêmement corrompu, et ceux qui ont une note proche de 100 ont un secteur public considéré vertueux (extrêmement intègre). L’indice de la perception de la corruption 2014 dénonce « les abus de pouvoir des responsables politiques et des hauts fonctionnaires », et une mauvaise note dénote un recours systématique à des pots-de-vin, l’absence de sanction en cas de corruption et une inéquation entre les activités de l’administration et les besoins de la population. En Afrique, le Botswana enlève la palme d’honneur avec une note de 63/100 (31ème rang). En Afrique centrale, c’est le Gabon (37/100).

 

Le classement 2014 de la RCA est sans doute l’effet collatéral du milliard de francs CFA évaporé du don angolais de 10 millions de dollars. Le chef de l’Etat de la transition ne doit pas être très fière, elle fait moins bien que ses prédécesseurs !

 

La violence indifférenciée continue à faire des morts à Kabo.

 

Les peulhs armés, communément appelés Mbararas (ou Mbororos) multiplient les exactions meurtrières et enchaînent les expéditions punitives dans l’arrière-pays, en particulier dans la localité de Kabo Au total sept personnes auraient été tuées en une semaine : quatre personnes qui étaient en train de pêcher en toute quiétude ont été abattues le vendredi 28 novembre 2014. Le lendemain, 29 novembre 2014, une autre personne isolée a été tuée par balle, dans des conditions similaires. Enfin, le mardi 2 décembre 2014, deux cultivateurs ont également été exécutés par les peulhs armés alors qu’ils étaient dans leurs champs.

Les attaques des peulhs armés deviennent un phénomène récurrent dans le nord du pays. Ces exactions se concentrent ces derniers temps autour de la ville de Kabo : « Les peulhs Mbararas savent que maintenant les gens vivent sur les sites et que pendant la journée ils sont au champs. C’est donc dans la brousse qu’ils tuent les gens et commettent impunément leurs exactions », explique-t-on sur place.

 

Les peulhs, longtemps victimes des preneurs d’otages et voleurs de bétail, seraient-ils déterminés à déterrer la hache de guerre entre éleveurs et agriculteurs ?

 

La malédiction des femmes nues du Haut-M’Bomou.

 

Zemio, localité située à l’extrême sud est de la République centrafricaine, dans la préfecture du Haut-M'Bomou, et peuplée d’environ 10 000 âmes, vient d’être le théâtre d’une manifestation symbolique forte, insolite et inhabituelle. Le samedi 22 novembre 2014, jour traditionnel de marché, les femmes de Zemio ont à leur manière fait entendre leur voix pour exiger la paix, « E yé siriri » : elles se sont dévêtues et mises nues en place publique ! Geste théâtrale et extraordinaire en Afrique noire, tant la nudité de la femme est sacrée. Son exposition volontaire est un acte de colère et de désespoir qui appelle la malédiction sur les personnes l’ayant provoqué par leur comportement insensé.

Depuis 2008, Zemio et toutes les villes du Haut-Oubangui payent un lourd tribut aux exactions des rebelles ougandais de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) de Joseph Kony : meurtres, razzias, pillages, incendies, viols… Les voici désormais exposées aux violences intercommunautaires entre musulmans et chrétiens, entre Centrafricains.

 

En enlevant leur voile de pudeur, les femmes de Zemio lancent un avertissement aux hommes politiques de tous bords ; les voici maudits !

 

Ils sont déjà quarante-et-un, comme dans le conte d’Ali Baba.

 

L’institut d’études de sécurité (ISS) vient de rendre public son dernier rapport sur l’Afrique centrale consacré à la course à la présidentielle en République centrafricaine. D’après cette étude, le nombre de candidats potentiels s’élève à 42, dont au moins « huit (8) personnes ont déjà annoncé leur candidature, se sont enregistrés auprès de la Commission électorale et payé les frais requis de 5 millions de francs requis », quand bien même ni le Code électoral ni les listes n’ont été publiées. Les portraits dressés de ces candidats putatifs les distinguent en trois catégories : les chefs de partis, les indépendants et les aventuriers. Cette distinction est factice. Ils ont tous en commun, à deux ou trois cas près, d’avoir été ministres dans les derniers régimes politiques qui ont gouverné le pays.

A voir le résultat, ils n’ont aucune chance !

 

L’institut le dit plus poliment : « La liste des candidats potentiels serait plus courte si tous ceux qui ont été impliqués dans des activités criminelles étaient tenus responsables de leurs actes ». Sic transit !

 

Paris, le 05 décembre 2014

 

Prosper INDO


07/12/2014


Centrafrique: Opération Sangaris - Peu à peu, Bangui reprend vie

  [La rédaction|Mis à jour|7 décembre 2014  ]

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Il y a tout juste un an, la France lançait l'opération Sangaris en Centrafrique, une intervention destinée à mettre fin aux violences. Un an après, la situation a radicalement changé. A Bangui, la capitale de la RCA, la vie a repris.

Les humanitaires s'inquiètent néanmoins de la sécurité sur les routes de l'intérieur du pays. Elles restent encore peu sûres, ce qui entrave leur action.

Un an après le lancement de l'opération Sangaris, la situation à Bangui a radicalement changé. La vie a repris, même si la capitale n'est pas encore a l'abri de rechutes. Pour Claire Bourgeois, la coordinatrice des affaires humanitaires de l'ONU en RCA, la réduction du nombre de personnes déplacées est un bon indicateur de l'amélioration de la situation.

« Il y a encore énormément à faire mais le nombre de personnes déplacées, qui était autour de 400 000 en janvier-février 2013, est actuellement à moins de 60 000 autour de Bangui », explique Claire Bourgeois à RFI. « La vie a repris : les écoles ont rouvert pour la majorité, les services de santé reprennent également, les marchés ouvrent... La situation à Bangui est absolument différente de ce qui prévalait il y a un an », poursuit-elle. « Il faut savoir que 70% des gens actuellement encore déplacés viennent du 3e arrondissement de la capitale. Ces personnes sont prêtes à rentrer chez elle si la sécurité est rétablie dans leur quartier. J'ai bon espoir que le nombre de gens qui vont rentrer va encore fortement augmenter. »

L'insécurité des routes entrave l'action des humanitaires

Mais si la vie a pu reprendre à Bangui, les routes de l'intérieur du pays restent encore peu sûres. Cette insécurité entrave l'action des humanitaires. « Ce qui nous préoccupe beaucoup, sur le plan humanitaire, c'est l'accès. Sur certains axes, les humanitaires sont malheureusement arrêtés par des groupes, des gangs, des coupeurs de route. Des paiements sont demandés, des téléphones portables sont pris ou bien ce sont des vols sur les convois alimentaires ou d'autres convois d'assistance humanitaire », rapporte la coordinatrice des affaires humanitaires de l'ONU en RCA.

« Sur certains axes, cela prend une ampleur telle que l'accès est vraiment limités pour les humanitaires. Nous travaillons avec les autorités et les préfets pour qu'ils puissent intervenir autour de ces bandes. Nous travaillons également avec les forces pour avoir plus de patrouilles mais en tant qu'humanitaires nous refusons toutes escortes. Il faut que notre assistance soit vraiment comprise par tous. C'est une assistance pour tous, impartiale et neutre, pour laquelle le libre passage doit être assuré », explique Claire Bourgeois.

 

© RFI


07/12/2014


Congo Brazzaville: le scénario burkinabé, anime ceux qui s’opposent à la modification de la Constitution

 

[ Par  Serge Patrick Mankou |Mis à jour|7 décembre 2014 ]

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Le syndrome du Burkina entre confirmation et négation

 

Depuis l’avènement du scénario burkinabé ayant balayé le président Blaise Compaoré,  l’opposition congolaise (Brazzaville) ne cesse de hausser la voix, s’opposant à toute velléité de changement de la Constitution par le président Denis Sassou Nguesso.

L’’article 57 de la constitution congolaise prévoit, en effet, un mandat de 7 ans renouvelable une seule fois. L’article 185 interdit, lui, toute révision portant sur le nombre des mandats et la limitation de l’âge (70 ans au plus au moment de son élection) prévue par l’article 58. Au regard de ces dispositions, l’actuel président de la République, âgé de71 ans,  ne pourrait briguer un troisième mandat en 2016. Le sujet fait débat.

Depuis des mois, des membres de la majorité au pouvoir battent campagne pour le changement de la Constitution du 20 janvier 2002.

Des voix s’élèvent au sein de la majorité en faveur d’une nouvelle loi suprême afin de « faire sauter ces verrous ». Meetings, tribunes radiotélévisées et presse écrites sont mises à contribution.

« C’est une constitution post-conflit qui, une décennie après, ne correspond plus à la réalité actuelle.», explique Jean François Kando, du parti congolais du travail, parti au pouvoir.

La chute de l’ancien président du Burkina-Faso, Blaise Compaoré constitue un tournant dans l’histoire politique et sociale de la sous-région africaine. Beaucoup y voient, « un incident dissuasif pour ceux qui désirent se maintenir au pouvoir en adoptant des moyens détournés.

Pour Jean Félix Demba Tello, vice-président du PAD, le parti pour l’alternance démocratique, formation de l’opposition, « Il n’y a pas une transposition des situations. Mais les mêmes causes produisent les mêmes effets. La constitution doit être respectée.»

Georges Nguila, politologue et chef d’antenne de l’observatoire congolais des droits de l’homme souligne que, « la situation intervenue au Burkina Faso interpellera ceux qui cultivent  des velléités de changement de constitution chez nous. »

D’autres pensent  qu’il n’y aura pas de syndrome Burkinabé. « La situation qui s’est produite au Burkina-Faso est  propre à ce pays », a déclaré Fortuné Ampha, homme de lettre engagé en faveur du changement de la Constitution. 

Le parti congolais du travail « PCT », parti au pouvoir, a  mis en place  le 8 novembre « un comité de réflexion chargé de murir la question, en recueillant les avis de la population », selon le contenu du communiqué lu par son porte –parole, Michel Odzoki.

Le ministre de la Communication et porte parole du gouvernement  a indiqué le 7 novembre que : « Les bureaux des institutions constitutionnelles y compris le gouvernement ne se sont pas encore prononcés sur le changement de la Constitution. Des déclarations faites par des membres du gouvernements ou des responsables d’institutions de la république, l’ont été de façon individuelle».

Même si  aucun sondage n'a encore été réalisé, bon nombre de Congolais sont plutôt contre le changement de la Constitution qui aurait pour seul but de permettre à l'actuel chef de l’État de briguer un troisième mandat. La population  pense qu'après plus de 30 ans de règne, Denis Sassou Nguesso, devrait passer la main au terme de son dernier mandat en 2016. La Constitution du 20 janvier n'a pas encore été modifiée. Elle a été initiée au sortir de la guerre de 1997 qui a permis le retour sur la scène de Denis Sassou Nguesso. Cette Constitution a remplacé celle de 1992 adoptée à l'issue d’un référendum  national.

 

©AA


07/12/2014


CONFERENCE POLITIQUE

[La rédaction|Mis à jour|7 décembre 2014 ]                   

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Le Professeur Gaston MANDATA  NGUEREKATA

Doyen Associé de l’Université Morgan State, Baltimore (USA)

 

Candidat déclaré à l’élection présidentielle Centrafricaine de 2015, informe la diaspora Centrafricaine de France et toute la presse nationale et internationale accréditée en France qu’il tiendra une conférence politique à Paris pour établir des échanges avec la diaspora sur son offre politique alternative.

Samedi 13 décembre 2014 de 14h00 à 18h00

Espace Matières grises

4, rue Olivier  METRA

75020   Paris

Métro : Jourdain,  ligne 11.   

 

Le service Presse du Professeur NGUEREKATA

 

 

 

        


07/12/2014


Centrafrique : Chroniques douces-amères – 23

 

[ Par Prosper INDO   |Mis à jour| 28/11/2014]

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 « Sans la liberté de blâmer, il n’y a point d’éloges flatteurs »(Beaumarchais)

 

 

 

Au royaume de l’impunité, le chef rebelle Miskine libéré.

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La libération d’Abdoulaye Miskine, ainsi que celle de trois de ses proches, a été obtenue hier jeudi 27 novembre 2014 par les membres du Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC), en échange de la libération la veille du prêtre polonais Mateusz Dziedzic et de 26 autres otages civils, dont 15 camerounais. L’otage et le leader de ses ravisseurs ont voyagé à bord du même avion affrété par le président congolais Denis Sassou Nguesso, et devaient être reçus ensemble par ce dernier. Les rebelles du FDPC ont donc obtenu gain de cause.

Selon le « général » Miskine, alias Martin Koumtanmadji, un ancien allié de l’ex-Séléka, après avoir participé au coup d’Etat du général François Bozizé en 2003, « nous allons jouer sur beaucoup de choses pour que la paix puisse revenir définitivement dans notre pays ».

 

A voir la liste des hommes politiques qui se précipitent pour revendiquer le dénouement de cet enlèvement, la route vers la paix risque d’être longue et tortueuse !

 

La mine d’or de Ndassima est toujours aux mains des ex-Séléka.

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L’exploitation de la mine d’or de Ndasssima, propriété de la société canadienne Axmin, fermée dès 2011 du fait de l’insécurité grandissante en RCA, a été reprise par les rebelles de l’ex-alliance Séléka qui la contrôlent toujours. Plusieurs milliers de personnes s’y sont installées et pratiquent l’exploitation artisanale ; ce sont les rebelles qui achètent l’or aux mineurs. Le gouvernement de transition, toujours réduit à réclamer la levée partielle de l’embargo du processus de Kimberley qui frappe l’exportation des diamants centrafricains, demeure impuissant à définir une stratégie de la reprise en main de cette filière.

 

En 2013, l’exploitation frauduleuse de Ndassima avait provoqué un effondrement de la mine, causant la mort de 27 personnes.

 

Bisbille autour la réforme du code électoral.

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Le Conseil national de transition, le parlement intérimaire centrafricain, qui travaille depuis une semaine sur le projet de révision du code électoral, a renvoyé sa copie au gouvernement, en demandant plus de concertation sur le sujet. En 2013, lors de la rédaction de la première mouture du texte, les membres du CNT avaient introduit la nécessité du recours à la biométrie et l’obligation de découpler les scrutins présidentiel et législatif. Un an plus tard, le processus est en panne : les réformes proposées s’avèrent dispendieuses et les partenaires de la RCA se refusent à les prendre en charge.

Le processus électoral prend donc du retard et il n’est pas certain que les élections puissent être organisées avant le mois d’août comme cela a été décidé par le Groupe international de contact.

 

Michel Djotodia dans l’œil du cyclone.

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Les experts des Nations unies ont proposé au Conseil de sécurité de l’ONU de sanctionner une dizaine de personnalités physiques ou morales de l’ancienne transition, dont le président démissionnaire Michel Djotodia. Cette liste comporte des noms de trafiquants de ressources naturelles ainsi que deux compagnies de diamants, Badica en Centrafrique et sa filiale belge, Kardiam. Le dirigeant de Badica, Abdoul-Karim Dan Azoumi, passe pour le financier du coup d’Etat de la Séléka le 23 mars 2013. Michel Djotodia, lui, se voit reprocher ses références constantes à la partition du pays.

 

Dans leur rapport rendu fin octobre 2014, les experts estiment que ces personnalités compromettent la paix, la stabilité et la sécurité en RCA et proposent le gel de leurs avoirs et une interdiction de voyager.

 

Le RPRC annonce la fin de la lutte armée.

 

Les rebelles de l’ex-alliance Séléka regroupés au sein du Rassemblement patriotique pour le renouveau de la Centrafrique (RPRC) ont annoncé lundi 24 novembre 2014 la fin de la lutte armée et se disent favorables au dialogue avec les autorités de la transition pour le retour à la paix dans le pays. Le mouvement avait été créé à Bambari (grâce à la logistique de la Minusca !) pour faire contrepoids au Front patriotique pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) de Norredine Adam et Michel Djotodia, créé en juillet 2014.

Il reste que le RPRC comporte deux branches : une politique dirigée par Gontran Djono Aba, le neveu de Michel Djotodia, et Abdoulaye Hissene, conseiller de la présidente de transition, et une branche militaire dirigée par le « général » Joseph Zoundeko.

 

Cependant, le RPRC qui fait montre de sa volonté de participer à la réalisation du programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR), n’a avancé aucune date pour le désarmement. Alors ?

 

Martin Ziguélé à la présidence de la transition.

 

Le chef de l’Etat de la transition, Catherine Samba-Panza, qui opte toujours selon ses conseillers pour l’implication de tous les acteurs de la vie politique et sociale de la RCA dans le processus de transition en cours, aurait accordé un entretien ce jeudi 13 novembre 2014 à Martin Ziguélé, président du mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC).

Ce dernier vient d’être désigné, par acclamation, comme le candidat du mouvement au futur scrutin présidentiel devant être organisé avant le mois d’août 2015.

 

Les sujets abordés n’ayant pas filtré, on se doute que l’impétrant n’est pas allé faire le tour du futur propriétaire, la route est encore bien longue de la coupe aux lèvres.

 

Les voraces et les coriaces.

 

Les corrompus ont semble t’il la vie dure et le cuir tanné épais. Bangui, la capitale centrafricaine, fait aujourd’hui courir la rumeur du zèle intempestif du nouveau responsable des douanes de l’aéroport international de Bangui-M’Poko, et déjà remarqué par sa volonté de taxer à hauteur de 200.000 francs CFA les cartons d’un don de médicaments, jouets et vêtements usagers, envoyés depuis Paris et destinés aux déplacés et refugiés du pays. Le nouveau responsable de ce service, une commissaire à la retraite récemment affectée à ce poste, ne serait autre qu’une amie du chef de l’Etat de la transition et la compagne d’un ancien premier-ministre d’Ange Félix Patassé, 1er vice-président du mouvement de libération du peuple centrafricain de Martin Ziguélé et, accessoirement, actuel Inspecteur général d’Etat, l’organe chargé du contrôle de la bonne administration des services publics. Tant d’intérêts personnels imbriqués laissent pantois, dans un pays où le chômage des jeunes diplômés explose.

En son temps déjà, le président déchu François Bozizé avait également nommé des infirmiers ou instituteurs retraités à la tête de certaines préfectures ou sous-préfectures. On connait le résultat.

 

Vous avez dit favoritisme ? Non, personne n’a dit favoritisme !

 

Les voraces et les coriaces 2 : un décret « muet » qui fait jaser.

 

Un décret « muet », c’est-à-dire non rendu publique, a récemment nommé M. Michel Koyt, ancien ministre dans les gouvernements du président déchu François Bozizé, comme conseiller à la présidence de transition. L’heureux bénéficiaire de cette nomination faite en catimini, un familier du palais de la Renaissance, n’est autre que l’ancien ministre chargé du Secrétariat général du gouvernement et des relations avec les Institutions compromis, en même temps que le conseiller du premier-ministre d’alors chargé de la bonne gouvernance, Abdallah Kadre, dans une affaire de détournement de fonds d’un don du gouvernement indien (déjà !). Les deux hommes et 8 autres personnes étaient accusés de détournement, complicité de détournement, faux et usage de faux, une affaire de 2,6 milliards de francs CFA, soit l’équivalent de la masse salariale mensuelle de la fonction publique centrafricaine. Michel Koyt fut limogé et croupissait en prison depuis 2012.

Comme il n’est pas fait état d’une évasion ces derniers temps à Ngaragba, on peut parier que l’intéressé a fait l’objet d’une mesure de grâce présidentielle ou de dispense de peine, bien que l’affaire n’ayant pas encore été jugée.

 

Vous avez crié à l’impunité ? Non, personne n’a crié à l’impunité !

 

Les voraces et les coriaces 3 : JCS roule sur l’or.

 

Décidément, la rumeur banguissoise se fait implacable. Ces jours-ci, elle colle aux basques du père de la secrétaire personnelle du Chef de l’Etat et fille de la présidente de la transition, dont le père roulerait désormais carrosse à Bangui, après des années d’exil en France. Ce dernier, qui est rentré à Bangui après l’élection de Catherine Samba-Panza, aurait bénéficié d’un rappel de salaires et traitements d’un montant équivalent à la durée de son exil volontaire, disposerait d’un bureau à la présidence, de l’accès à l’Internet, et roulerait dans un 4 X 4 flambant neuf. Rien n’avoir avec le dernier don angolais, on vous l’assure.

Ange Félix Patassé s’était octroyé le même traitement lors de son élection à la magistrature suprême, en se faisant attribuer dix années de salaires cumulés de premier-ministre de retour d’exil.

On ne peut critiquer une enfant de veiller sur les vieux jours paternels, c’est une loi de la nature.

 

Vous avez dit népotisme ? Non, personne n’a dit népotisme !

 

 

Paris, le 28 novembre 2014

 

Prosper INDO

 


07/12/2014



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