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Partis Politiques


Centrafrique : C'est le scandale des logements administratifs de Berbérati

 Africa7Info-Par Isidore Mbayo -Mis à jour le 15 Août 2016

 

 

Centrafrique : Armel Sayo, rebelle truand et délinquant, ou l'arbre qui cache la forêt

Armel Sayo, rebelle truand et délinquant, ou l'arbre qui cache la forêt


Sur une courte période sous la transition, Armel Ningatouloum Sayo, chef rebelle notoire et inculte, avec son groupe R.J, aura été ministre de l’habitat et du logement. Il n'aura pas perdu son temps à ce poste pour des pratiques illégales.

L'AFFAIRE

Le 23 Juillet dernier, c'est Albert Eustache Nakombo, le maire de Berbérati, qui lors d’une conférence de presse avait allumé la mêche, en désignant nommément Armel Ningatoloum Sayo, comme initiateur et responsable de vente illégale de bâtiments administratifs à Berbérati à des personnes choisies par le même Sayo. "Des retraités de l'administration qui méritaient une maison pour leur retraite" s'en justifiait Sayo.

Or, ce même Albert Eustache Nakombo avait avoué à Berbérati le 23 Juillet 2016, avoir profité de la manne, et acheté localement un bâtiment de l'Etat, vendu par le Ministère en charge de l’urbanisme et du logement, pour une valeur (dérisoire) de 2 millions 500.000 F CFA. Pourquoi ce revirement soudain et ce réveil tardif de sa conscience à l'honnêteté ?

 

En vérité, il n'avait pas le choix, parce que dès le 21 juillet, des conseillers municipaux de la ville de Berbérati avaient dénoncé publiquement cette escroquerie, au point de se regrouper en une association pour exiger "une poursuite judiciaire contre tous ceux qui sont impliqués dans la vente illicite de la résidence du maire (Nakombo)."

Albert Eustache Nakombo l'avait dit publiquement : « plusieurs maisons au camp fonctionnaire ont été vendues avec la signature d'Armel Ningatoloum Sayo, ancien Ministre de l’habitat et du logement ».

Aujourd'hui, il lâche l'affaire en dénonçant Sayo pour pratiques illégales.

Un dossier que les ministère des finances et de la justice à Bangui ne pouvaient pas ignorer. Dès Juillet, Pascale Sanganda, directeur régional de l’urbanisme et du logement, lui aussi parti pris et impliqué aussi dans cette affaire avait dénoncé ces ventes douteuses des biens de l'ETAT : « nous avons adressé une correspondance au Ministre en charge de l’urbanisme et du logement pour ces cas »

Ce sont les journalistes Fridolin Ngoulou et Jean Claude Waniewa qui avaient soulevé ces lièvres, en mettant à jour des escroqueries de ventes massifs de bâtiments administratifs à des "amis" durant la période la transition, entre 2013 et 2015.

Cependant, il s'avère que Sayo, usant de son titre de ministre de l’habitat et du logement, avait étendu cette pratique sur tout le territoire national. C'est ainsi que de nombreux bâtiments administratifs, pour la plupart, héritage de la colonisation française, et en "état de ruine", toujours selon Sayo, ont été vendus à prix d'ami, à des personnes choisies, des "administrés de l’Etat inscrits sur le départ à la retraite" 'Sayo dixit.

Armel Ningatouloum Sayo reconnait bien avoir procédé à la vente de ces biens publics à ces personnes sélectionnées par lui-même entre autre, dans une vaste escroquerie remontant à 2013, bien avant son passage au ministère de l’habitat et du logement. Il n'aura fait que poursuivre le courant.

Problème : La loi centrafricaine n'autorise en aucune manière le ministère de l’habitat et du logement a dépouiller l'Etat de certains de ses biens au profit de personnes tierces choisies. Ceci s'apparente à du détournement de biens public et de trafic en réunion.

Seul le ministère des finances et apparentés est habilité à mettre en vente public des bâtiments de l'administration, et, ajoutons sur la base d'un décret d'offres publiques promulgué au Journal Officiel pour la connaissance de tout le peuple centrafricain.

Aussi, "vendre" en catimini des bâtiments de l'état à des personnes choisies par le ministre de l’habitat et du logement et à des prix à sa discrétion, c'est ILLEGAL, c'est de l'ESCROQUERIE CARACTERISEE.

Justification de Sayo : " Il est prévu dans les textes du département de l’habitat et du logement que les administrés de l’Etat inscrits sur le départ à la retraite et qui manifestent le besoin d’avoir un logement pour terminer sa carrière et que la demande est exprimée, il est de notre devoir de leur apporter une réponse après le travail des techniciens sur le terrain. C’est ce que j’ai fait."

Argument fallacieux qui ne correspond à aucune directive légale du ministère des finances, seul en charge d'une telle pratique.

Car à part ce même Armel Ningatoloum Sayo, qui a choisi les bâtiments vendre ? Qui a choisi les bénéficiaires ? Qui a estimé la valeur des biens vendus ?

En final, toute cette affaire doit être examinée par la justice, afin d'éclairer le public sur ces pratiques mafieuses de détournement de biens publics, népotisme, favoritisme, enrichissement personnel illégal de Mr Armel Ningatoloum Sayo, lors de son passage éclair à la tête du ministère de l’habitat et du logement, ainsi que de toutes les personnes impliquées depuis 2013.

Et qu'en est-il de l'évaporation de véhicules de l'Etat lors de la fin de la transition ?

Un scandale de plus dans cette Centrafrique sans justice et où coule toujours l'impunité sans inquiétude aucune.

 

 

©Alwihda Info


15/08/2016


A faire de la Politique une Mission d’Objectifs et non une fonction

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WAFIO Jean Serge

 

 

PDCA PDCA
PARTI DEMOCRATIQUE CENTRAFRICAIN
Unité – Paix – Développement
****************
….. Oser et Réussir …..
A faire de la Politique une Mission d’Objectifs et non une fonction
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N°___________/PDCA-BEN -PF ][ Le 07 avril 2014
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A la Haute Attention

De Madame La Présidente de Transition

Bangui

Pour le Peuple Centrafricain si meurtri ces derniers 18 mois, et au nom du Parti Démocratique Centrafricain – PDCA, je me fais l’obligation et l’agréable devoir de Vous adresser cette deuxième lettre ouverte pour Vous rappeler l’impérative nécessité de mettre en place une feuille de route, bien agencée afin de réaliser les deux missions politiques qui Vous ont été assignées. Au préalable, je voudrai Vous exprimer mes sincères excuses, si certaines des évidences politiques évoquées ou des propositions qui seront faites ne rencontrent pas votre agrément.

Haute Excellence, Madame la Présidente de la Transition,

Vous allez bientôt terminer votre troisième mois à la tête du pays, sur fond de graves incertitudes et inquiétudes politiques, parce que Vous n’aviez pas encore convaincu. Votre feuille de route, indiquant les actions déterminantes avec un chronogramme précis, tarde à être élaboré, d’où moult interrogations et doutes. Mais, vu la recrudescence de l’insécurité ces deux dernières semaines, le PDCA se voit obligé de Vous interpeler. Ce faisant, le PDCA, par ma modeste voix, voudrait humblement Vous rappeler ses suggestions faites dans la première lettre ouverte du 24 février 2014, qui restent d’impérative nécessité, et Vous en faire d’autres, compte tenu d’inquiétantes dérives politiques de l’heure.

Haute Excellence, Madame La Présidente de Transition,

Le PDCA a accepté de Vous faire quelques suggestions, parce que les deux missions que Vous devez réaliser excluent l’échec et nécessitent de subtiles stratégies politiques conciliatrices à cause de divergents intérêts politiques et de la haine qui s’est cristallisée. La rébellion et le coup d’Etat Seleka, mal venus et mal gérés, ont été ensuite camouflés sous un conflit confessionnel, pour cacher l’échec politique. Et par la suite s’est instaurée une guerre de prédation des richesses naturelles du pays, ce dont Vous ne devez ignorer, vu votre fonction de Maire de la ville de Bangui en 2013.

Les compatriotes, en acceptant votre choix comme Présidente de la Transition le 24 janvier 2014 ont opté pour le moindre mal, car en politique, entre deux maux, il faudrait choisir le moindre. Mais vos premiers actes politiques, notamment la formation du gouvernement, le choix pléthorique de vos conseillers qui constituent un gouvernement bis, vos dé jugements et dénis successifs, ont vite convaincu que Vous n’optez pas assumer aussi rapidement vos missions, mais pour la durée. L’option durée ne serait que suicidaire, politiquement, pour Vous. Le chaos génocidaire dans lequel le pouvoir Séléka a fait sombrer le pays plaide pour un délai très raisonnable (15 – 20 mois) de mise en œuvre des deux missions politiques qui Vous sont confiées. Humblement, je voudrais Vous rappeler que Vous n’êtes que Chargée de Mission, avec des prérogatives de Président de la République, pour bien assumer les missions politiques que la Communauté Internationale Vous a confiées. Vous n’êtes pas un Chef d’Etat élu et disposant d’un mandat populaire pour organiser et diriger un pays. A peine trois mois, Vous avez créé les conditions pour une troisième Transition, d’où les vives inquiétudes du PDCA.

Haute Excellence, Madame La Présidente de Transition,

Le PDCA constate que Vous avez été détournée de vos deux missions et que Vous Vous trouvez actuellement dans une situation d’impasse. Il Vous faut avoir la force politique de rebondir. Pour ce faire, le PDCA Vous exhorte, avec insistance, d’accepter de Vous faire élaborer une feuille de route conséquente sur la base des différentes propositions ou suggestions qui Vous ont été déjà formulées par certains compatriotes. Au titre de sa contribution, le PDCA Vous réitère les propositions contenues dans sa première lettre, qu’il complète avec les quelques unes ci-après :

1- Ne plus persister dans le ‘’Deux poids deux mesures’’ :

Dans sa première lettre ouverte, le PDCA Vous avait suggéré de reformuler le Gouvernement pour y faire représenter chaque Préfecture et les Anti Balaka, parce que Vous avez privilégié la coalition seleka qui est à l’origine du chaos actuel. Par voie de conséquence, Vous devez réduire l’effectif de vos Conseillers. Vos missions étant politiques, Vous n’avez besoin que de quelques Conseillers en matière politique, sociétale, financière, diplomatique et si possible culturelle.

2- Instaurer un dialogue inter communautaire

La réconciliation nationale sera très difficile, mais non impossible, vu la cristallisation de la haine. Ce travail difficile, Vous devez le commencer et il sera terminé par le Président de la République, Chef de l’Etat que Vous allez faire élire. Et ce travail exclut tout petit calcul politicien. Pour bien le commencer, un dialogue national ou une conférence nationale demeure indispensable.

Vous êtes censée savoir que la formule proposée par la Communauté Internationale pour aboutir à votre choix en tant que Chargée de Mission, est une entorse à la Démocratie ; pour le dire en d’autres termes, la Communauté Internationale a accepté tordre le cou à la Démocratie pour restaurer l’ordre constitutionnel en Centrafrique, car à situation exceptionnelle, solution exceptionnelle.

Le dialogue national ou la conférence nationale que Vous êtes tenue de convoquer adoptera la nouvelle charte de transition avec reformulation du Conseil de Transition, l’adaptation du code électoral, la définition d’un processus électoral consensuel qui Vous servira de bréviaire.

3- Intégrez les Anti Balaka, ne les combattez pas.

Certes, par la force des choses, Vous êtes choisie Présidente de la Transition, mais situer Seleka au centre de la réalisation de vos missions s’appelle déjà échec. Le Peuple Centrafricain en a assez des exactions Séléka. Il a grand besoin de la sécurité et de la paix. Pour la petite histoire, les Anti Balaka sont une réaction sociale aux excès des horreurs Séléka. Souvenez-Vous de la politique de la terre brûlée pratiquée à Bossangoa, Bouca, Batangafo, Bogangolo, au chantier Gaga à Yaloké et aux villages Koro Mpoko et Ndjoh, caractérisée par ;
- les incendies des maisons, des églises, des temples

- les destructions systématiques des biens personnels et des moyens de production des agriculteurs, de petits éleveurs et artisans non musulmans de ces localités et villages,

- Les viols de femmes et jeunes filles avec risque de propagation du VIH SIDA,

- Les assassinats et autres in nommables exactions.
C’est suite à ces horreurs et par colère que ces jeunes,dits Anti Balaka, se sont constitués avec ferme détermination de chasser les Seleka du pouvoir, d’où leur action du 05 décembre 2013, qui est aujourd’hui récupérée, et autrement exploitée. Les dimensions de vos responsabilités politiques actuelles Vous obligent d’être lucide, visionnaire et de savoir dissocier le bon grain de l’ouvrai.

4- Réactivez très rapidement les FACA et la Police Centrafricaine


Dans sa déclaration du 03 avril 2014, le PDCA a recommandé la rapide réactivation des FACA et leur redéploiement ainsi que les Anti Balaka, appuyés par les éléments de l’opération SANGARIS sur toutes les frontières nord et est.

Pourquoi cette forte recommandation du PDCA ?

Haute Excellence, Madame La Présidente de Transition,

Le 03 mars 2014, le Gouvernement centrafricain regrettait le retrait du contingent tchadien de la MISCA, alors que le Peuple Centrafricain applaudissait ce retrait. C’est pour dire que les préoccupations du peuple ne sont pas celles du Gouvernement. Toutefois, le PDCA, après rapide analyse, réalise que ce retrait n’est qu’un repli tactique. Vous connaissez mieux que quiconque les velléités politiques et économiques du Tchad en Centrafrique. Rapatrier plus de 10 000 ressortissants, dont la majorité est constituée d’opposants au régime du Président DEBY, s’appelle futur problème politique embarrassant ou risque d’instabilité politique. Les militaires tchadiens, indexés par la Communauté Internationale, comme auteurs de nombreux assassinats en Centrafrique, diplomatiquement cela constitue une gêne politique. Se faire oublier un moment et réoccuper le terrain par la suite, pour mieux sévir. Voilà la réalité politique et aussi, voilà la très grande inquiétude du PDCA. Pour pallier à toute éventualité, le PDCA recommande fortement que les FACA soient équipées et redéployés, ainsi que les Anti Balaka, qui ont fait leur preuve. Le PDCA Vous demande de Vous rappeler votre première déclaration au Palais du Peuple quand Vous avez été choisie par le Conseil National de Transition – CNT. Vous avez eu le courage de déclarer que ‘’votre victoire est due aux Anti Balaka, et que Vous allez travailler avec les Anti Balaka ‘’. Mais, Vous Vous êtes dé jugée quelques jours après, en déclarant les Anti Balaka comme votre ennemi n° 1.
Vous ne pouvez pas restaurer l’ordre sécuritaire sans les Anti Balaka. Ceux-ci constituent l’anti Seleka et connaissent mieux, voir plus que les Seleka, la mentalité de la population rurale, le terrain, et savent combattre les militaires tchadiens. N’oubliez pas que vous avez laissé partir au nord les Seleka avec armes lourdes et munitions. Et ces Seleka, adossés à nos frontières nord et est, ont toute latitude et grande possibilité de continuer de se ravitailler au Tchad et au Soudan pour entretenir une guérilla. Et c’est à dessein, que ces Seleka évoquent la partition du pays. Et le Tchad velléitaire va s’appuyer sur ces Seleka pour entretenir cette guérilla ou soutenir la partition de Centrafrique, parce que, sans notre pays, le Gouvernement du Tchad sera confronté à d’énormes problèmes pour son élevage en saison sèche, l’évacuation de beaucoup de ses produits vivriers (natron, arachide, haricot, sucre, oignon…). Notre pays est le seul arrière marché pour le Tchad et notre pays est encore le maillon faible de la CEMAC-CEEAC, donc zone d’influence des velléités hégémonistes du Président DEBY en Afrique Centrale. Cette réalité politique Vous ne l’ignorez pas. Et fait encore plus gravissime, la déclaration va-t-en guerre du Premier Ministre tchadien, que je trouve inutile de transcrire ici.

Haute Excellence, Madame la Présidente de Transition,

Vous avez très mal commencé la Transition à cause de certaines sirènes dans votre entourage. Celles-ci ont traversé tous les régimes politiques depuis le Président KOLINGBA, jusqu’à NDJOTODIA, en passant par les Présidents PATASSE et BOZIZE. Leur seule préoccupation, l’existentialisme politique. Ces sirènes Vous amènent à l’échec et demain vont chercher à s’agripper à d’autres rochers politiques. A Vous de rebondir ou d’échouer.

5- Aussi, le PDCA, dans sa déclaration du 03 avril 2014, avait demandé le retrait du contingent burundais et la relève du Général TUMENTA. Vous avez accusé à tort les Anti Balaka ; maintenant Vous disposez de toutes les informations et de toutes les preuves de leur coalition avec les Seleka. Ceux qui voulaient déstabiliser ‘’votre pouvoir’’ ne s’appellent pas Anti Balaka. A Vous de choisir : Servir les intérêts des Seleka et connaître un cuisant échec, ou servir les intérêts du Peuple Centrafricain, et Vous seriez, demain, auréolée.

6- Réactivez aussi rapidement les Juridictions au niveau national
La réactivation des forces de défense et de sécurité doit s’accompagner inéluctablement de la réactivation des juridictions, car la sécurité n’a pas de sens, s’il n’y a pas de justice, et non plus la justice sans sécurité c’est l’anarchie ou l’arbitraire. Le traitement judiciaire prolonge le traitement sécuritaire, car il faudrait déterminer les responsabilités pour réparations. Sécurité, Justice, constituent deux reflets de l’Autorité de l’Etat.

Haute Excellence, Madame La Présidente de la Transition,

Par préoccupation de la très déplorable situation du Peuple Centrafricain actuellement, le PDCA accepte, une dernière fois, de Vous évoquer quelques-unes des pistes pour Vous aider à bien assumer vos deux missions, parce que bientôt trois mois, votre Gouvernement n’arrive pas à élaborer une feuille de route conséquente. Et le PDCA ose croire que ces quelques pistes suggérées, et celles des autres compatriotes déjà évoquées, Vous seront utiles pour nous sortir enfin de cette ènième crise militaro politique qui a induit une guerre de prédation.

Très hautes considérations.

WAFIO Jean Serge

Président du PDCA


14/04/2014


COMPTE RENDU DE L’AUDIENCE ACCORDEE PAR LA PRESIDENTE DE CENTRAFRIQUE

COMPTE RENDU DE L’AUDIENCE ACCORDEE PAR LA PRESIDENTE DE CENTRAFRIQUE A LA DELEGATION DE LA COORDINATION DES CENTRAFRICAINS DE FRANCE A PARIS LE 04 AVRIL 2014

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Après la rencontre avec les Centrafricains de France dans la Salle de Conférence de l’Hôtel Intercontinental, Madame Catherine SAMBA –PANZA, Présidente de Centrafrique a reçu en audience Monsieur Emmanuel Olivier GABIRAULT, Coordonnateur des Centrafricains de France, accompagné d’une délégation composée de Madame DAMBAGOA Marie Bernadette (cadre de santé), Léon ODOUDOU (ancien Ministre) Christian MOROUBA (Secrétaire général intérimaire, remplaçant le Secrétaire Général en déplacement), SOULEMANE ISMAEL, cadre (PNUD) et Joseph GRELA (cadre).

 

Le Coordonnateur des Centrafricains de France a tout d’abord remercié la Présidente pour cette audience malgré son programme très chargé et a présenté les membres de la délégation qui l’accompagne ainsi que les objectifs de l’organisation qu’il dirige.

 

Selon l’intéressé, la Coordination des Centrafricains de France a été mise en place le 11 janvier 2014 par une Assemblée Générale des compatriotes vivant en France, membres ou non d’associations ou de partis politiques, sans distinction de croyances religieuses, animés principalement par le souci d’efficacité de leurs actions, de leurs réflexions sur les grandes questions nationales à partir d’une plateforme commune qui les rassemble.

 

Son principal objectif est de permettre à chaque membre, selon sa spécialité, de réfléchir et proposer des solutions pour aider le pays, ce qui donne la possibilité à des cadres formés vivant à l’extérieur d’être utiles pour le développement national sans attendre d’entrer d’abord dans une structure officielle.

 

Trois de ses membres occupent actuellement de hautes responsabilités au sein de l’Etat.

 

Les premières actions de la Coordination des Centrafricains de France ont porté successivement sur la rédaction d’un mémorandum proposant une série de mesures d’accompagnement de l’intervention de la communauté internationale en Centrafrique, la publication de trois déclarations suggérant également des solutions jugées appropriées à la crise en cours afin de permettre le retour de la paix durable nécessaire à la reconstruction nationale. . Elle vient par ailleurs de faire mettre en ligne une pétition réfutant toute perspective de partition de la République Centrafricaine, multiconfessionnelle, unie et indivisible.

 

Monsieur GABIRAULT a ensuite soumis à la Présidente trois sujets parmi tant d’autres qui préoccupent la Coordination des Centrafricains de France avec des propositions correspondantes, notamment :

 

A-L’AFFIRMATION DE L’AUTORITE DE L’ETAT ;

 

B- LES NECESSAIRES ACTIONS SOCIALES ET HUMANITAIRES LIEES A LA CRISE ;

 

C-LA RECONCILIATION ET LA RECONSTRUCTION D’UNE PAIX DURABLE.

 

En ce qui concerne l’affirmation de l’autorité de l’Etat, M. GABIRAULT a dit qu’elle doit se réaliser à travers la lutte contre l’insécurité, contre l’impunité à travers la justice et la reconstruction de l’administration.

 

Concernant la lutte contre l’insécurité, tout en se réjouissant du casernement des soldats centrafricains pour leur utilisation, le Coordonnateur des Centrafricains de France a indiqué qu’il est nécessaire de faire procéder préalablement à leur évaluation, leur recyclage dans des centres d’instruction pour permettre à beaucoup d’entre eux de recevoir une formation d’éthique militaire, de morale qui leur a cruellement fait défaut, de manière à d’agir conformément aux valeurs et normes des forces républicaines.

 

Il a ajouté que le rééquilibrage régional des forces armées centrafricaines est à rechercher à travers de nouveaux recrutements. Cependant, le rappel éventuel et exceptionnel pour un temps limité des soldats mis à la retraite mais encore valides peut pour des opérations de sécurisation être envisagé.

 

Quant au désarmement, il doit revêtir un caractère volontaire pour un délai assez court, et forcé à l’issue de celui-ci par un regroupement de forces avec la participation de gendarmes et policiers pour leur connaissance du terrain.

 

2° LA JUSTICE ET LA SOLUTION POLITIQUE A LA CRISE

 

Toujours dans le cadre de l’affirmation de l’autorité de l’Etat, M. GABIRAULT a précisé à la Présidente que la Coordination avait certes proposé la tenue d’une Table Ronde pour permettre aux Centrafricains de redessiner l’avenir du pays, mais compte tenu du contexte de la crise, la justice doit précéder toute concertation politique.

 

Il a pour cela déclaré que les lois d’amnistie prises à l’occasion de précédents dialogues ont évité complaisamment aux auteurs de graves crimes leur traduction en justice sans pour autant favoriser la paix au sein de la nation en affirmant par ailleurs que la République Centrafricaine ne doit pas demeurer un pays où on tue comme on veut pour espérer sur le pardon et les mêmes mesures pour recommencer les mêmes actes.

 

Le Coordonnateur des Centrafricains de France a déclaré pour cela qu’il est fondamental que les criminels, leurs coauteurs, les instigateurs de la haine inter-religieuse pour des motifs politiques ayant occasionné le chaos généralisé du pays soient jugés de manière à éviter de confondre tout un peuple aux auteurs d’actes abominables commis parfois à visage découvert sur les chaines de télévision du monde entier.

 

3° LA RECONSTRUCTION DE L’ADMAINSITRATION :

 

Sur ce point le Coordonnateur de Centrafricains de France a attiré la très haute attention de la Présidente de Centrafrique sur l’administration du pays devenue anachronique, inadaptée à une société nouvelle et ne répondant plus aux exigences d’une nation moderne.

 

Etant également une condition essentielle pour une paix durable et une réconciliation nationale, il a dit que sa reconstruction doit prendre en compte non seulement des mesures de redéfinition des objectifs, de rendement, de recherche d’éthique, de lutte contre sa tribalisation, mais surtout des dispositions rigoureuses de neutralité dans un contexte de clivage qui se dessine entre chrétiens et musulmans.

 

B-ACTIONS SOCIALES ET HUMANITAIRES LIEES A LA CRISE

 

Ce deuxième important point développé par le Coordonnateur, porte :

 

1° sur l’organisation et le retour des réfugiés par la création de structures d’accueil tant à court terme qu’à long terme pour assurer les conditions matérielles de leur rapatriement, mais aussi globalement les conditions de leur réinsertion, en collaboration adéquate avec le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR), l’Office Mondial d’Immigration, les ONG spécialisées ;

 

la mise en place programmes de formation pour les mutilés et autres victimes des conflits armés afin de leur permettre d’être autonomes et éviter d’être demain des mendiants, ce qui serait moralement contraire à leur dignité ;

 

3°la réparation des préjudices d’ordre matériel et moral de la population par la création d’un Fonds d’indemnisation devant faire l’objet d’une recherche de financements sur le plan international auprès des organisations étatiques et non gouvernementales.

 

C-RECONCILIATION NATIONALE POUR UNE PAIX DURABLE

 

Sur ce dernier point, Monsieur GABIRAULT a également attiré la très haute attention de la Présidente de Centrafrique sur :

 

la lutte contre la vendetta : en expliquant que des dispositions sont à prendre dès maintenant pour prévenir une immense et inexpiable vendetta collective, à travers notamment un programme d’actions d’envergure d’apaisement, d’éducation de la population au civisme pour dépolluer les esprits grâce à des symboles communs pour assurer la cohésion nationale, la réconciliation nationale, le retour à une vie harmonieuse entre chrétiens et musulmans comme dans le passé ;

 

2°le problème préoccupant de la jeunesse : M.GABIRAULT a déclaré à ce sujet que dans la situation actuelle, les jeunes ont été utilisés toujours et comme toujours comme le fer de lance de la violence et que des enfants de 15 ans ou même moins, ont du sang sur les mains, certains ont dans les yeux le meurtre horrible de leurs parents, de leurs frères et sœurs, le viol de leurs mères, d’autres sont surtout à naître, fruit du viol. Il a suggéré pour cela la mise en place de perspectives dans une dynamique de projets afin de les empêcher de succomber aux sirènes de la haine, tout en insistant sur la réforme du système éducatif dont l’échec est patent, afin de construire un nouveau pays avec la jeunesse ;

 

3°Le Coordonnateur a par ailleurs affirmé que l’implication nécessaire des religieux dont le rôle a été fondamental au cours de cette crise et de la société civile d’une manière générale dans le processus de réconciliation et de la médiation nécessite d’être appuyée et consolidée ;

 

En ce qui concerne les médias, le Coordonnateur a déclaré qu’ils ont également un rôle essentiel à jouer, surtout comme vecteur de la paix pour dépolluer les esprits en faveur de la tolérance, de la réconciliation, rôle majeur nécessitant également un soutien approprié ;

 

5°Pour terminer, Monsieur GABIRAULT a abordé la perspective de la partition du pays en expliquant que ce problème préoccupe fortement non seulement par les conséquences de plus en plus tragiques de la crise dans notre pays, mais surtout par l’idée qui se développe à la suite de la volonté de certains compatriotes, pour des raisons purement politiques, de voir le pays divisé en deux Etats, ce qui signifierait incontestablement la fin de la République Centrafricaine, nation multiconfessionnelle, unie, indivisible et devant le rester. . Il a déclaré que cette perspective doit être combattue très fermement car sa simple évocation constitue une très grave incitation au clivage entre communautés chrétienne et musulmane qui ont pourtant vécu depuis une époque millénaire en parfaite harmonie et dans un profond brassage. . Le Coordonnateur a également signalé le caractère de plus en plus préoccupant de cette question du fait qu’au moment où des auteurs d’actes répulsifs n’en mesurent pas présentement les conséquences, des associations centrafricaines de confession musulmane n’hésitent plus à l’évoquer dans des correspondances adressées au gouvernement ou dans des déclarations publiques, parallèlement aux discussions en coulisses dans des instances internationales. . Il a attiré la très haute attention de la Présidente sur les graves conséquences d’une telle partition, source de conflits plus profonds, voire permanents entre musulmans et chrétiens. En terminant il a rappelé sur ce point les conséquences vivaces dans les esprits, de la séparation récente d’une même nation en en plusieurs Etats, partition qui ne constitue nullement un exemple à cautionner ou à imposer à la République Centrafricaine par la communauté internationale à cause d’une crise dont les causes, les instigateurs ou auteurs sont bien connus.

 

Après avoir remercié la Coordination des Centrafricains de France pour son importante contribution et Monsieur GABIRAULT dont elle a rappelé le combat en sa compagnie pour la paix et la réconciliation dans le cadre du Comité de Suivi du Dialogue National au sein duquel elle était Présidente et lui Vice-président, la Présidente de Centrafrique a souhaité vivement que cette participation au redressement du pays se poursuive.

 

Sur ce point la Présidente a promis dès son retour à BANGUI de faire communiquer son adresse mail au Coordonnateur et nommer un responsable qui se chargerait des contributions des Centrafricains de la diaspora qui y seront adressées pour les mettre à sa disposition.

 

1°Lutte contre l’insécurité et problème des Forces armées centrafricaines : La Présidente a expliqué que sa première préoccupation a été la sécurité, consciente que c’est l’insécurité qui a engendré le déplacement massif de la population. Les résolutions 21-21, 21-27 et 21-34 des nations unies ayant confié cette mission à la MISCA et aux forces françaises, celles-ci sont confrontées à un problème d’effectif, mais à une guérilla urbaine.

 

Elle a informé la délégation de la Coordination des Centrafricains de France que les forces militaires centrafricaines sont actuellement casernées, dans le cadre d’un appel à une solution nationale, mais celles-ci ne sont pas armées pour des raisons liées aux deux résolutions des Nations Unies citées ci-dessus ayant fixé la mission de l’intervention internationale en Centrafrique. . La seconde difficulté pour les équiper provient selon elle, non seulement de l’embargo qui pèse encore sur le pays, mais également de la réticence de la communauté internationale qui estime que ces forces sont tribales, s’appuyant sur l’image du lynchage d’un soldat par certains de ses collègues qui a fait le tour du monde lors du premier rassemblement militaire à l’ENAM. . . Elle a néanmoins précisé que des négociations sont en cours avec les Nations Unies au sujet de cette préoccupation.

 

En ce qui concerne le désarmement, l’expérience malheureuse du 5è arrondissement qui a été attaqué par la milice ANTIBALAKA dès que cette opération y a été réalisée l’a amenée selon elle, à suspendre celle du 3è arrondissement en attendant des conditions plus appropriées.

 

2° Lutte contre l’impunité à travers la justice : La Présidente partage la préoccupation de la Coordination pour ce qui est de la traduction de tous les instigateurs, auteurs, coauteurs de crimes, exactions, pillages, vols, viols dont a été victime la population centrafricaine au cours de cette crise.

 

3°En ce qui concerne l’administration, tout en prenant note des propositions de la Coordination, elle l’a informée de son intention de faire recours à l’assistance technique pour la gestion des décaissements qui viendraient du Fonds Monétaire International ou toute aide financière de la communauté internationale afin d’éviter les dérives du passé.

 

4° Au sujet des actions à caractère social et humanitaire : La Présidente a promis de communiquer au Coordonnateur des Centrafricains de France l’adresse d’organismes disposés à faire acheminer gratuitement en Centrafrique par avion ou bateau à partir de sites bien précis les biens à caractère humanitaire des différentes associations en provenance de la France, destinés à la population centrafricaine ;

 

5° En ce qui concerne la perspective de partition du pays, la Présidente a affirmé que tant qu’elle est à la tête du pays, cette scission n’aura pas lieu même si elle est dans le contexte actuel quel que peu naturelle, du fait que les Centrafricains musulmans, ressortissants du nord s’y sont retirés à cause des violences dans la capitale. Elle compte néanmoins tout mettre en œuvre pour les faire ramener dans leurs lieux habituels.

 

Dans l’ensemble et selon la Présidente, les différentes actions ou décisions du gouvernement prises dans le cadre de la gestion de la crise pour faire ramener la sécurité et la paix, font non seulement l’objet d’une insuffisante compréhension, mais surtout de contre pied par des manipulations diffuses.

 

Tout en informant la Coordination des critiques au sujet de la composition de son gouvernement qui manquerait d’équilibre géopolitique, elle promet procéder à une évaluation après ses 100 premiers jours à la tête du pays et en fonction des résultats, réaliser l’équilibre régional.

 

Pour terminer, la Présidente a demandé aux Centrafricains de France, de là où ils se trouvent, d’aider à une prise de conscience collective et individuelle pour sortir le pays du chaos actuel et le mettre sur la voie de la reconstruction, surtout que la mobilisation de la communauté internationale pour le pays est exceptionnelle à l’heure actuelle.

 

L’audience s’est achevée par l’annonce de l’arrivée du Secrétaire Général des Nations Unies, prévue le lendemain 05 avril 2014 à BANGUI.

 

Paris le 05 Avril 2014

 

Le Secrétaire Général pi de la Coordination des Centrafricains de France

Christian MOROUBA


09/04/2014


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