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CNT


Présidence intérimaire de Centrafrique (Exclusif)

Comment la candidature du colonel Anicet Saulet a été recalée « arbitrairement »…

 

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[Une synthèse de : Pape Ndiaye-Rédaction mise à jour le 19.04.2014] - Le colonel Anicet Saulet, vous connaissez ?  Probablement pas ! En fait, seuls nos confrères Mamadou Sèye (Le Soleil),  Alassane Samba Diop (Rfm), Mamadou Lamine Diatta (Sud Fm), Amadou Mbaye Loum (Rts), Alioune Fall (présidence de la République) etc. ainsi que votre serviteur doivent se souvenir encore de ce célèbre  officier centrafricain qui portait alors le grade de capitaine. En 1997, lors de la troisième mutinerie des soldats centrafricains, nous avions eu le privilège de rencontrer cet ex-chef des mutins dans son QG situé à 200 km de Bangui. Considéré comme l’un des plus brillants officiers de l’armée de ce pays pour avoir été le premier saint-cyrien de son histoire,  le capitaine Anicet Saulet avait déclenché une mutinerie sous le règne dictatorial  du président  Ange Félix Patassé.  À cette époque, le jeune capitaine Saulet, âgé alors de 38 ans, n’avait commis que le « crime » d’avoir dénoncé le népotisme, le tribalisme et le régionalisme dans les nominations et les avancements dans l’armée centrafricaine.  Très attaché à son peuple et à son Armée, l’actuel ambassadeur de Centrafrique, Anicet Saulet, devenu aujourd’hui colonel (officier hors rang) était de retour à Bangui pour déposer sa candidature à la présidence de la transition.  Hélas, contre toute attente, le  Conseil National de Transition avait invalidé sa candidature.  « Sans aucune raison valable » soutient-il.  A-t-il été rattrapé par son statut d’ancien chef de mutins ? Ou alors appartient-il à une ethnie déclarée non grata ? Fidèle lecteur du « Témoin » via Internet, son Excellence Anicet Saulet, à travers une lettre dont notre rédaction a obtenu une copie exclusive, crie son indignation !

 Extraits.   

A LIRE AUSSI  : L’ELECTION DU PRESIDENT DE TRANSITION


À l’issue de la démission, le 10 janvier dernier,  du Chef de l’Etat de Transition, M. Michel Djotodia, explique d’emblée le colonel Saulet, actuel ambassadeur de Centrafrique en Egypte, « j’avais estimé qu’il était de mon DEVOIR de mettre mes expériences multiformes ainsi que ma compétence, patiemment acquises au fil des ans, au service de la reconstruction de mon Pays ». « Ainsi, à l’ouverture des candidatures par le Conseil National de Transition (CNT), mon dossier fut régulièrement déposé dans les délais prescrits, le samedi 18 janvier 2014 et la caution exigée de deux millions (2 000 000) F CFA versée auprès des services compétents du CNT (Voir documents aux annexes, Ndlr  non publiés  mais dont « Le Témoin » a obtenu copies).  Hélas, c’est « avec surprise » que l’ex-leader de la mutinerie a constaté l’invalidation de sa candidature par la ‘‘Commission Electorale Spéciale’’ mise en place par le CNT aux fins d’organiser l’élection du nouveau Chef de l’Etat de la Transition de Centrafrique, par simple ‘‘Arrêté N°001/CNT/PR.14 du 16 janvier 2014’’. « Ceci, au mépris non seulement de la ‘‘Charte Constitutionnelle de Transition’’, mais aussi et surtout, de la ‘‘Loi N° 13.003 du 1er novembre 2013 portant code électoral en République Centrafricaine’’ »  poursuit le colonel Anicet Saulet.

« De la notification qui m’en a été faite par la correspondance No 009/CNT/PR/.14 du 08 février 2014 émanant du CNT, il ressort que mon dossier a été rejeté « … en raison de mon appartenance à une milice ou une rébellion durant les 20 dernières années »  a expliqué l’ex-capitaine des mutins. Or, pour le colonel Saulet,  les critères d’éligibilité à la haute fonction de la République, fixés par l’article 110, alinéa 3, du Code électoral n’auraient pas été respectés ! Il faut dire que l’article 10 de l’arrêté du président du CNT avait fixé dix sept (17) critères d’éligibilité dont certains avaient été jugés subjectifs  par beaucoup de Centrafricains, dont Saulet. « Alors que le Code électoral vise le cas d’inéligibilité des personnes qui ont été condamnées par les Cours et Tribunaux, l’article 10-14 dudit Arrêté fait expressément référence à ‘‘…l’appartenance à une milice ou une rébellion durant les 20 dernières années’’ a poursuivi Anicet Saulet dans sa lettre dont « Le  Témoin »  a obtenu copie exclusive.  Or, pour le tout premier saint- syrien centrafricain (voir encadré), de telles affirmations émanant du CNT seraient « gratuites et très surprenantes » ! Et d’argumenter en ces termes : « La Mal-Gouvernance du pays en général, et celle des Forces Armées Centrafricaines (FACA), en particulier, avaient conduit aux soulèvements des militaires des Forces régulières, sous la forme des trois (03) mutineries des années 1996. À l’issue des deux premières mutineries (18 mars et 18 avril 1996), aucune solution acceptable pour les troupes n’avait été trouvée par les dirigeants politiques de l’époque.  C’est ainsi que, de la maison centrale de Ngaragba où je croupissais, sans jugement, j’avais été coopté par les FACA pour conduire la troisième mutinerie, le 16 novembre 1996 » a rappelé Anicet Saulet.

« Les militaires centrafricains qui s’étaient mutinés n’étaient ni des ‘‘miliciens’’, ni des ‘‘rebelles’’ »

Pour bien faire comprendre la décision d’irrecevabilité de sa candidature prise par la ‘‘Commission Electorale Spéciale’’ du CNT, le colonel Anicet Saulet a tenu à faire un peu de sémantique pour mieux camper le débat d’une injustice  : « Le dictionnaire ‘‘LE ROBERT’’ donne les définitions suivantes : Rébellion : Acte de se rebeller, c’est-à-dire faire acte de rebelle, en se révoltant. Milice : Formation illégale, chargée par une collectivité (Parti politique, Groupe de pression, entreprise, etc.…) de la défendre ou de défendre ses intérêts, en recourant à la force. Mutinerie ; Action de se mutiner, c’est-à-dire, se dresser contre une Autorité établie, se porter à la révolte avec violence » a expliqué M. Anicet Saulet. Et de souligner que « dans tous les pays du monde, il arrive fréquemment que des prisonniers, des militaires, des marins, des forces de l’ordre, pour ne citer que ceux-là, se mutinent pour des revendications corporatistes. Ils sont donc à distinguer des milices qui n’appartiennent pas aux forces régulières dans un Etat démocratique. Comme je l’avais annoncé plus haut, j’avais eu le privilège de diriger la troisième mutinerie des FACA à l’issue de laquelle je n’avais pas quitté le pays, assumant ainsi l’entière responsabilité des actes posés au cours de ces moments difficiles, vécus par les Centrafricains. Non seulement les personnes ayant participé aux différentes mutineries n’ont jamais été poursuivies, mais aussi et surtout elles n’ont fait l’objet d’aucune condamnation. Par conséquent, elles jouissent donc de tous leurs droits civiques et politiques. En outre, les militaires centrafricains qui s’étaient mutinés n’étaient ni des ‘‘miliciens’’, ni des ‘‘rebelles’’. Une telle approche, par le CNT, constitue une insulte à l’endroit des FACA ! » s’étrangle le colonel Saulet, histoire de se débarrasser de cette casquette de « rebelle » ou de « mutin » que tentent de lui faire porter ses détracteurs. « Du reste, toutes les infractions liées à cette troisième mutinerie des FACA ont été amnistiées par la ‘‘loi n° 97.002 du 15 mars 1997, portant Amnistie des Infractions liées à la Mutinerie et des Détournements de Deniers Publics en cours d’Instruction’’. Pour l’auteur de la lettre dont nous reproduisons des extraits, donc, « il est inconcevable de constater que le CNT ait traité avec autant de dilettantisme et de légèreté les dossiers des Personnalités patriotes qui s’engagent, à un moment critique de l’histoire de notre pays, à contribuer à son redressement ! ».


« Né d’un père Yakoma de la Basse-Koto et d’une mère Mandja de Kaga-Bandoro, je n’ai, pour seule nationalité, que celle de mes parents, tous deux centrafricains.

Jamais condamné, je jouis de tous mes droits civiques et politiques.

Officier de carrière de l’Arme des Transmissions du grade de colonel, ingénieur, j’avais été, successivement, formé à l’Ecole Militaire Préparatoire et Technique de Bingerville (EMPT), en Côte d’Ivoire, puis à la prestigieuse Ecole Spéciale Militaire (ESM)   de Saint-Cyr en France. De janvier 1990 à fin novembre 1993, j’avais dirigé avec brio et beaucoup de réussite, la Société Centrafricaine de Télécommunications (SOCATEL) à l’issue de la restructuration du secteur des télécommunications et piloté toute la modernisation des télécommunications de notre pays. Mais à l’issue de l’alternance politique intervenue entre les Présidents André Kolingba et Ange Félix Patassé, une chasse à l’homme, contre une ethnie, avait été orchestrée par le pouvoir qui venait, pourtant, d’être démocratiquement élu. C’est ainsi que la plupart des cadres et collaborateurs de l’ancien Président André Kolongba dont le seul tort, aux yeux des tenants du pouvoir, était d’appartenir à son ethnie, ont commencé à être déferrés à la Maison Centrale de Ngaragba » a rappelé le colonel Anicet Saulet. «  Il convient aussi de signaler que ma jurisprudence n’avait pas servi de leçon aux autorités politiques qui ont continué à limoger impunément et arbitrairement d’autres directeurs généraux après mon départ. Il m’est difficile de comprendre que les mêmes erreurs se reproduisent au sein d’une même société sans que des mesures correctives soient apportées par les autorités qualifiées, en dépit de la ‘‘loi portant Cadre Juridique et Institutionnel des Sociétés d’Etat, d’Economie Mixte et Offices Publics’’, qui a prévu une action récursoire à l’encontre des dirigeants, qui, par leurs mauvaises gestions, occasionnent des saignées financières aux structures dont ils ont la charge. Tout se passe comme si chaque dirigeant centrafricain qui accède à une parcelle de pouvoir en profite, par la haine de l’autre, pour régler des comptes. Toujours au service de la République Centrafricaine, je suis, en ce moment, l’Ambassadeur de mon pays auprès de la République Arabe d’Egypte. Ayant pris le service au CAIRE le 08 août 2006, je n’ai pas bénéficié, une seule fois, des crédits de fonctionnement ! C’est ainsi que les locaux abritant la Chancellerie de l’Ambassade au CAIRE furent fermés depuis le 30 avril 2011, pour des arriérés de loyers d’environ CENT UN MILLIONS (101 000 000) F CFA. Bien que l’Etat centrafricain n’ait pas encore épongé cette dette, j’ai pu, avec l’aide d’un partenaire égyptien, rouvrir notre Représentation diplomatique auprès de la République Arabe d’Egypte, depuis le 1er janvier 2014 » a rappelé l’actuel ambassadeur centrafricain en Egypte avant de faire savoir qu’il est chrétien pratiquant.

« Étant chrétien,  pourtant je vis ma Foi en Egypte, pays musulman… »

Et pour donner une leçon de tolérance, de respect de la loi tout simplement, aux autorités de son pays qui ont déclenché une chasse aux musulmans en Centrafrique,  il donne en exemple le pays où il vit depuis 2006. « J’ai l’opportunité de vivre ma Foi en Egypte, pays musulman, où l’islam sunnite modéré qui y est pratiqué est en butte aux courants islamistes et extrémistes de la congrégation des ‘‘Frères Musulmans’’. Je m’enrichis, au quotidien, de la gestion de la crise dans ce pays frère qu’est l’Egypte par les Forces Armées Egyptiennes et en ai tiré de riches et précieux enseignements pour la République Centrafricaine. Fort de toutes mes expériences de chrétien pratiquant, résidant dans un pays musulman en crise, je pense être à même de trouver les bonnes passerelles entre les communautés chrétienne et musulmane de notre pays. Je n’ai jamais milité au sein d’un Parti politique, ni appartenu à aucun Gouvernement de la République. Alors, je me repose la question : Que me reproche, exactement, le CNT ? » écrit le colonel Anicet Saulet dans sa lettre avant de rappeler  les défis auxquels son pays est confronté à l’heure actuelle.  Défis liés à la sécurité et à l’humanitaire. Et de se poser les questions suivantes  : « Qui avait alors intérêt à exclure des cadres de mon profil  qui voudraient, eux aussi, contribuer à la gestion de leur pays ?
Qui a intérêt à ce que la Paix et la Concorde nationale ne reviennent pas sur la terre du Président fondateur Barthélémy Boganda ? » Rappelant qu’en tout état de cause, la Centrafrique aspire à la Démocratie, gage de stabilité, le colonel Anicet Saulet informe avoir demandé à son avocat de saisir les juridictions compétentes pour faire valoir ses droits. « Dans tous les cas, je suis très préoccupé par la situation que traverse notre pays et je suis toujours disponible pour apporter des solutions idoines, qui prennent en compte les véritables aspirations du peuple centrafricain » écrit, pour terminer, le colonel (er) Anicet Saulet.


14/04/2014


L’ELECTION DU PRESIDENT DE TRANSITION

2 avril 2014 - "L’ELECTION DU PRESIDENT DE TRANSITION : LES VICISSITUDES DU CONSEIL NATIONAL DE TRANSITION" par l'Ambassadeur Anicet SAULET

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 A l’issue de la démission le 10 janvier 2014 du Chef de l’Etat de Transition, Monsieur Michel DJOTODIA, à l’instar de tous les cadres Centrafricains patriotes, j’avais estimé qu’il était de mon DEVOIR de mettre mes expériences multiformes ainsi que ma compétence, patiemment acquises au fil des ans, au service de la reconstruction de mon Pays.

Ainsi, à l’ouverture des candidatures par le Conseil National de Transition (CNT) mon dossier fut régulièrement déposé dans les délais prescrits, le samedi, 18 janvier 2014 et la caution exigée de DEUX MILLIONS (2 000 000) F CFA, versée auprès des services compétents du CNT (Voir documents aux annexes).

Mais grande fut ma surprise de constater que ma candidature fut invalidée par la ‘‘Commission Electorale Spéciale’’ mise en place par le CNT aux fins d’organiser l’élection du nouveau Chef de l’Etat de la Transition de notre pays, par simple ‘‘Arrêté N°001/CNT/PR.14 du 16 janvier 2014’’. Ceci, au mépris non seulement de la ‘‘Charte Constitutionnelle de Transition’’, mais aussi et surtout, de la ‘‘Loi N° 13.003 du 1er novembre 2013 portant code électoral en République Centrafricaine’’.

 De la notification qui m’en a été faite par la correspondance N’ 009/CNT/PR/.14 du 08 février 2014 émanant du CNT, il ressort que mon dossier a été rejeté ’’… en raison de votre appartenance à une milice ou une rébellion durant les 20 dernières années’’.

En effet, les critères d’éligibilité à la haute fonction de la République, fixés par l’article 110, alinéa 3, du Code électoral n’ont pas été respectés ! L’article 10 de l’Arrêté du Président du CNT a fixé dix sept (17) critères d’éligibilité dont certains sont subjectifs !

Alors que le Code électoral vise le cas d’inéligibilité des personnes qui ont été condamnées par les Cours et Tribunaux, l’article 10-14 dudit Arrêté fait expressément référence à ‘‘…l’appartenance à une milice ou une rébellion durant les 20 dernières années’’.    

De telles affirmations, émanant du CNT sont gratuites et très surprenantes !

La Mal-Gouvernance du pays en général, et celle des Forces Armées Centrafricaines (FACA), en particulier, avaient conduit aux soulèvements des militaires des Forces régulières, sous la forme des trois (03) mutineries des années 1996.

A l’issue des deux premières mutineries (18 mars et 18 avril 1996), aucune solution acceptable pour les troupes n’avait été trouvée par les dirigeants politiques de l’époque.

C’est ainsi que, de la maison centrale de NGARAGBA où je croupissais, sans jugement, j’avais été coopté par les FACA pour conduire la troisième mutinerie, le 16 novembre 1996.

Pour bien comprendre la décision d’irrecevabilité de ma candidature prise par la ‘‘Commission Electorale Spéciale’’ du CNT, nous allons faire un peu de sémantique.

Le dictionnaire ‘‘LE ROBERT’’ donne les définitions suivantes :
Rébellion ; Acte de se rebeller, c'est-à-dire, faire acte de rebelle, en se révoltant.
Milice : Formation illégale, chargée par une collectivité (Parti politique, Groupe de pression, entreprise, etc.…) de la défendre ou de défendre ses intérêts, en recourant à la force.
Mutinerie ; Action de se mutiner, c'est-à-dire, se dresser contre une Autorité établie, se porter à la révolte avec violence.

Dans tous les pays du monde, il arrive fréquemment que des prisonniers, des militaires, des marins, des forces de l’ordre, pour ne citer que ceux-là, se mutinent pour des revendications corporatistes. Ils sont donc à distinguer des milices qui n’appartiennent pas aux forces régulières dans un Etat démocratique.
        Comme je l’avais annoncé plus haut, j’avais eu le privilège de diriger la troisième mutinerie des FACA à l’issue de laquelle je n’avais pas quitté le pays, assumant ainsi l’entière responsabilité des actes posés au cours de ces moments difficiles, vécus par les centrafricains.
      Non seulement les personnes ayant participé aux différentes mutineries n’ont jamais été poursuivies, mais aussi et surtout elles n’ont fait l’objet d’aucune condamnation.
         Par conséquent, elles jouissent donc de tous leurs droits civiques et politiques. 

En outre, les militaires centrafricains qui s’étaient mutinés n’étaient ni des ‘‘miliciens’’, ni des ‘‘rebelles’’. Une telle approche, par le CNT, constitue une insulte à l’endroit des FACA !

Du reste, toutes les infractions liées à cette troisième mutinerie des FACA ont été amnistiées par la ‘‘Loi N° 97.002 du 15 mars 1997, portant Amnistie des Infractions liées à la Mutinerie et des Détournements de Deniers Publics en cours d’Instruction’’.

De tout ce qui précède, il est inconcevable de constater que le CNT ait traité avec autant de dilettantisme et de légèreté les dossiers des Personnalités patriotes qui s’engagent, à un moment critique de l’histoire de notre pays, à contribuer à son redressement !

Que me reproche le CNT ?

Né d’un père Yakoma de la BASSE-KOTTO et d’une mère Mandja de KAGA-BANDORO, je n’ai, pour seule nationalité, que celle de mes parents tous deux, centrafricains.

Jamais condamné, je jouis de tous mes droits civiques et politiques.

Officier de carrière de l’Arme des Transmissions du grade de Colonel, Ingénieur, j’avais été, successivement, formé à l’Ecole Militaire Préparatoire et Technique de BINGERVILLE (EMPT) en Côte d’Ivoire puis à la prestigieuse Ecole Spéciale Militaire (ESM)   de Saint-Cyr en France.

De janvier 1990 à fin novembre 1993, j’avais dirigé avec brio et beaucoup de réussite, la Société Centrafricaine de Télécommunications (SOCATEL) à l’issue de la restructuration du secteur des Télécommunications et piloté toute la modernisation des Télécommunications de notre pays.

Mais à l’issue de l’alternance politique intervenue entre les Présidents André KOLINGBA et Ange Félix PATASSE, une chasse à l’homme, contre une ethnie, avait été orchestrée par le pouvoir qui venait, pourtant, d’être démocratiquement élu.
        C’est ainsi que la plupart des cadres et collaborateurs de l’ancien Président André KOLINGBA dont le seul tort, aux yeux des tenants du pouvoir est d’appartenir à son ethnie, ont commencé à être déferrés à la Maison Centrale de NGARAGBA. 

 

Pour ce qui me concerne, au mépris de la ‘‘loi régissant les Sociétés d’Etat, d’Economie Mixte et Offices Publics’’, j’avais été limogé, par décret, de mes fonctions de Directeur Général de la SOCATEL et un ‘‘Directeur Général par intérim’’, fut nommé par décret présidentiel.
         Or, la loi sur les Sociétés stipule, très clairement, que le Conseil d’Administration est seul habilité à nommer ou destituer les Directeurs Généraux des Sociétés d’Economie Mixte comme c’est le cas, s’agissant de   la SOCATEL ou l’Etat était en partenariat avec la Société française France Câbles et Radio (FCR)
        Le Président du Conseil d’Administration de la SOCATEL de l’époque avait fabriqué, de toutes pièces, sept (07) chefs d’accusation en vue d’engager des poursuites contre moi.
        A l’issue d’une garde à vue dont la durée avait défié toutes les législations en vigueur, je fus jeté en prison, sans jugement, durant deux (02) bonnes années, alors que les archives de la SOCATEL sont disponibles pour attester de ce que, lors de mon limogeage, la SOCATEL était en parfaite santé financière et disposait d’un peu plus de SIX
CENTS MILLIONS (600 000 000) F CFA de trésorerie et les nouvelles Autorités ne pouvaient pas prétendre le contraire. Au plan technique, la SOCATEL disposait de la dernière génération des équipements, en termes d’innovations technologiques. Un indicateur qui ne trompe pas est la ‘‘Qualité de service’’ offerte à la clientèle. Pour ledit indicateur et au plan africain, notre pays était en 2ème position, après les télécommunications de l’Afrique du sud ! 
        En réaction à ce limogeage arbitraire, j’avais décidé de me battre et de faire valoir mes Droits. C’est ainsi que j’avais assigné la SOCATEL en justice, laquelle a fait droit à ma demande, en la condamnant à me payer des dommages et intérêts pour les préjudices subis. 
        Il convient aussi de signaler que ma jurisprudence n’avait pas servi de leçon aux Autorités politiques qui ont continué à limoger impunément et arbitrairement d’autres Directeurs Généraux après mon départ. Il m’est difficile de comprendre que les mêmes erreurs se reproduisent au sein d’une même société sans que des mesures correctives soient apportées par les Autorités qualifiées, en dépit de la
‘‘loi portant Cadre Juridique et Institutionnel des Sociétés d’Etat, d’Economie Mixte et Offices Publics’’, qui a prévu une action récursoire à l’encontre des dirigeants, qui, par leurs mauvaises gestions, occasionnent des saignées financières aux structures dont ils ont la charge.

Tout se passe comme si chaque dirigeant centrafricain qui accède à une parcelle de pouvoir en profite, par la haine de l’autre, pour régler des comptes.

 Toujours au service de la République Centrafricaine, je suis, en ce moment, l’Ambassadeur de mon pays auprès de la République Arabe d’Egypte.
         Ayant pris le service au CAIRE le 08 aout 2006, je n’ai pas bénéficié, une seule fois, des crédits de fonctionnements ! C’est ainsi que les locaux abritant la Chancellerie de l’Ambassade au CAIRE furent fermés depuis le 30 avril 2011, pour des arriérés de loyers d’environ
CENT UN MILLIONS (101 000 000) F CFA. Bien que l’Etat centrafricain n’ait pas encore épongé cette dette, j’ai pu, avec l’aide d’un partenaire égyptien, rouvrir notre Représentation diplomatique auprès de la République Arabe d’Egypte, depuis le 1er janvier 2014.

Chrétien pratiquant, j’ai l’opportunité de vivre ma Foi en Egypte, pays musulman, ou l’islam sunnite modéré qui y est pratiqué est en butte aux courants islamistes et extrémistes de la congrégation des ‘‘Frères Musulmans’’. Je m’enrichis, au quotidien, de la gestion de la crise dans ce pays frère qu’est l’Egypte par les Forces Armées Egyptiennes et en ai tiré de riches et précieux enseignements pour la République Centrafricaine.

Fort de toutes mes expériences de chrétien pratiquant, résidant dans un pays musulman en crise, je pense être à même de trouver les bonnes passerelles entre les communautés chrétiennes et musulmanes de notre pays.

Je n’ai jamais milité au sein d’un Parti politique, ni appartenu à aucun Gouvernement de la République.

Alors, je me repose la question : Que me reproche, exactement, le CNT ?

Faut-il le rappeler, les défis auxquels notre pays est confronté à l’heure actuelle sont, prioritairement, sécuritaires, ensuite, humanitaires et identitaires. Pour ma part, je pense que les actes administratifs produits par la Noble et Respectable Institution qu’est le CNT devraient être, en tout temps, impersonnels, comme les lois, afin d’éviter toute stigmatisation.

Qui avait alors intérêt à exclure des cadres de mon profil et qui voudraient, eux aussi, contribuer à la gestion de leur pays ?
         Qui a intérêt à ce que la Paix et la Concorde nationale ne reviennent pas sur la terre du Président fondateur Barthelemy BOGANDA ?

En tout état de cause, notre pays aspire à la Démocratie, gage de stabilité.
         D’ores et déjà, j’ai demandé à mon Avocat de saisir les juridictions compétentes pour faire valoir mes Droits. 

Dans tous les cas, je suis très préoccupé par la situation que traverse notre pays et je suis toujours disponible pour apporter des solutions idoines, qui prennent en compte les véritables aspirations du peuple centrafricain.

 

Fait à Bangui, le 31 mars 2014

 

Ambassadeur Anicet SAULET

Candidat recalé à la Présidence de la Transition

 

 

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13/04/2014


En République Centrafricaine : Les parlementaires menacés de mort

Ce dimanche 9 février 2014, jour du Seigneur, un parlementaire centrafricain a été assassiné devant chez lui, tué à bout-portant de 8 balles de pistolet automatique par de prétendus miliciens anti-Balaka, lesquels se revendiquent également chrétiens.

 

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Ce meurtre abject survient après l'assassinat du juge Modeste Bria et le meurtre, à l'arme blanche, le vendredi 24 janvier 2014 de l'ancien ministre Joseph Kalité. Ce dernier, qui aura servi aussi bien sous Ange-Félix Patassé que sous François Bozizé, était également proche de l'ex-rébellion Séléka du président démissionnaire Michel Djotodia. Il était en effet le beau-père de l'actuel ministre Herbert Gontran Djono-Ahaba. Une figure emblématique donc.
 
La descente aux enfers continue donc en République Centrafricaine. Face à cette folie meurtrière qui n'épargne plus personne, les rodomontades et les admonestations du Premier-ministre centrafricain et du général camerounais commandant la MISCA demeurent de simples menaces de gesticulations. A ce jour ces crimes demeurent impunis, alors que les tueurs ont agit à visage découvert et sont connus du voisinage.
 
1 – Il faut sortir du mou et du flou.
 
L'assassinat du conseiller national Jean-Emmanuel N'Djaraoua survient juste après que ce dernier ait interpellé samedi le Premier-ministre Nzapayéké sur l'insécurité et la terreur que font régner les bandes armées anti-Balaka à Bangui et dans quelques provinces du pays, après les exactions commises par les rebelles de l'ex-Séléka.
Ayant témoigné en l'honneur de son collègue du Conseil national de transition qui a perdu la vie, c'est aujourd'hui autour du conseiller Sonny M'Pokomandji de faire l'objet de menaces de mort et de tentatives d'intimidation. Voilà les autorités installées prévenues, qu'elles soient centrafricaines ou des forces internationales. Il leur appartient désormais d'assurer la sécurité de tous les parlementaires membres du Conseil national de transition. Le gouvernement doit agir en conséquence.
 
Lors de la présentation des membres de son gouvernement, le Premier-ministre avait indiqué que la composition de celui-ci prenait en compte « les rapports de force sur le terrain ». Il reconnaissait de fait une équipe gouvernementale élaborée hors tout contexte juridique.
 
En effet, dans tout Etat de droit, une association ou un mouvement politique n'a d'existence légale que lorsqu'elle est déclarée et reconnue par l'administration.
A notre connaissance, aucune démarche de cette nature n'a été entreprise par les anti-Balaka. Dès lors on conçoit mal le blanc-seing accordé par les nouvelles autorités de transition à une organisation criminelle. Et même si les anti-Balaka étaient agréés, leur inclinaison criminelle nouvelle devrait conduire à leur dissolution.
 
La même interrogation affleure à propos des l'ancienne alliance Séléka, dissoute par le président Michel Djotodia en septembre dernier. Juridiquement, toute personne se réclamant de cette nébuleuse devrait être considérée comme un imposteur, voire un usurpateur.
 
Or des ex-Séléka participent en nombre au gouvernement au même titre qu'un représentant auto désigné des anti-Balaka. Pis, considérant que le poste de Premier-ministre leur revenait de droit, certains membres de l'alliance défunte Séléka exigent la présidence de l'ART (autorité de régulation des télécommunications) et de la société nationale d'électricité (ENERCA), qu'ils considèrent comme des organismes « juteux » ! L'instinct de prédation des biens publics continue donc de prévaloir à leur niveau.
 
Il n'est d'ailleurs pas inutile de relever par ailleurs que le vice-président d'un parti politique notoirement connu a été nommé à la Présidence au rang d'Inspecteur général d'Etat. Or cette haute fonction administrative est incompatible avec l'appartenance à l'exécutif d'un parti politique.
 
A force de mélanger les genres, on assiste à ce spectacle où l'Etat centrafricain n'existe plus ; il est constitué de féodalités virtuelles. Le moment est venu de dénoncer cette confusion afin de mettre un terme à l'imbroglio banguissoise.
 
Mon grand-père, Georges Gremboutou, chef de terre des quartiers Bruxelles de Bangui, avait coutume de dire qu' « un chef doit être craint et respecté ».
Il est craint parce qu'il a l'autorité, il est respecté parce qu'il est juste. La première qualité a trait au caractère et relève de l'éducation reçue, la seconde découle de la sagesse acquise, par l'instruction ou  l'expérience.
Madame la Présidente de la transition en Centrafrique gagnerait à suivre ce conseil. Il faut sortir du mou et du flou.
 
2 – Lorsque la liberté de la presse dérape.    
 
Face au désarroi des autorités politiques nationales, quelques institutions jouent les oiseaux de mauvais augures. Elles donnent complaisamment la parole à des tueurs, en leur faisant prendre la pose devant les objectifs de leur caméra vidéo. Cette manipulation confine à l'instrumentalisation lorsqu'elles accordent des entretiens à des escrocs notoires, qui prétendent coordonner les anti-Balaka, que naguère la même presse nous présentait comme des groupes spontanés de défense locale.
Au nom de la liberté de la presse, on donne ainsi à voir et à entendre des individus qui s'autoproclament libérateurs du peuple centrafricain ! Ils revendiquent 7 000 hommes en armes et souhaitent participer au partage du gâteau d'un programme DDR (désarmement, démobilisation, réinsertion) pour tous. Il y a là, estiment-ils, de l'argent à gagner.
 
Mais la liberté de la presse n'exige pas de se montrer d'une neutralité bienveillante en la compagnie de quelques hirsutes énergumènes qui veulent se poser en supplétifs de la force internationale : « il faut associer les vrais anti-balaka pour combattre ces faux anti-balaka » !
 
De son côté, le représentant de l'organisation non gouvernementale Humann Right Watch se fait le complice involontaire d'une vérité tronquée.
Certes, les musulmans sont traqués et prennent le chemin de l'exil. Ce mouvement a pris de l'ampleur depuis un mois lorsque les pays africains ont pris la décision de rapatrier leurs ressortissants : Tchad, Mali, Côte d'Ivoire, Cameroun, etc. Ils ne sont pas les seuls. Beaucoup de citoyens centrafricains de confession musulmane ont décidé également de se mettre temporairement à l'abri. Des chrétiens aussi ont fui le pays devant les exactions commises par les ex-Séléka.
 
A force d'entendre parler de conflit interconfessionnel par des journalistes, incapables de traiter rationnellement l'origine du conflit en cours sauf en simplifiant outrageusement la réalité des faits, beaucoup de Centrafricains ou non ont perdu la foi et cherchent refuge à l'étranger. Le plaidoyer alternatif, un coup les musulmans, un coup les chrétiens, n'est pas la meilleure manière de traiter ce conflit. Il y faut une lecture globale, systémique.
 
Contre toute évidence, pourtant, le chef d'état-major de l'armée française en déplacement à Bangui n'a pas hésité à entonner le refrain de la méthode Coué : « la violence est en partie jugulée » ; une manière de mettre du baume au cœur de ses hommes qui ont perdu des camarades au combat et vu de leurs yeux des drames innommables. La vérité est plus simple. La violence prolifère encore parce que les autorités chargées de la juguler atermoient. Il faut désarmer toutes les bandes et incarcérer les donneurs d'ordre responsables de ces tueries. Ils sont actuellement peinards, à Bangui, en France ou à l'étranger.
Les nommer au gouvernement n'arrange rien et crée un appel d'air pour d'autres postulants tout aussi aigris.
 
Paris, le 10 janvier 2014.
 
Prosper INDO


10/01/2014


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