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Congo Brazzaville: le scénario burkinabé, anime ceux qui s’opposent à la modification de la Constitution

 

[ Par  Serge Patrick Mankou |Mis à jour|7 décembre 2014 ]

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Le syndrome du Burkina entre confirmation et négation

 

Depuis l’avènement du scénario burkinabé ayant balayé le président Blaise Compaoré,  l’opposition congolaise (Brazzaville) ne cesse de hausser la voix, s’opposant à toute velléité de changement de la Constitution par le président Denis Sassou Nguesso.

L’’article 57 de la constitution congolaise prévoit, en effet, un mandat de 7 ans renouvelable une seule fois. L’article 185 interdit, lui, toute révision portant sur le nombre des mandats et la limitation de l’âge (70 ans au plus au moment de son élection) prévue par l’article 58. Au regard de ces dispositions, l’actuel président de la République, âgé de71 ans,  ne pourrait briguer un troisième mandat en 2016. Le sujet fait débat.

Depuis des mois, des membres de la majorité au pouvoir battent campagne pour le changement de la Constitution du 20 janvier 2002.

Des voix s’élèvent au sein de la majorité en faveur d’une nouvelle loi suprême afin de « faire sauter ces verrous ». Meetings, tribunes radiotélévisées et presse écrites sont mises à contribution.

« C’est une constitution post-conflit qui, une décennie après, ne correspond plus à la réalité actuelle.», explique Jean François Kando, du parti congolais du travail, parti au pouvoir.

La chute de l’ancien président du Burkina-Faso, Blaise Compaoré constitue un tournant dans l’histoire politique et sociale de la sous-région africaine. Beaucoup y voient, « un incident dissuasif pour ceux qui désirent se maintenir au pouvoir en adoptant des moyens détournés.

Pour Jean Félix Demba Tello, vice-président du PAD, le parti pour l’alternance démocratique, formation de l’opposition, « Il n’y a pas une transposition des situations. Mais les mêmes causes produisent les mêmes effets. La constitution doit être respectée.»

Georges Nguila, politologue et chef d’antenne de l’observatoire congolais des droits de l’homme souligne que, « la situation intervenue au Burkina Faso interpellera ceux qui cultivent  des velléités de changement de constitution chez nous. »

D’autres pensent  qu’il n’y aura pas de syndrome Burkinabé. « La situation qui s’est produite au Burkina-Faso est  propre à ce pays », a déclaré Fortuné Ampha, homme de lettre engagé en faveur du changement de la Constitution. 

Le parti congolais du travail « PCT », parti au pouvoir, a  mis en place  le 8 novembre « un comité de réflexion chargé de murir la question, en recueillant les avis de la population », selon le contenu du communiqué lu par son porte –parole, Michel Odzoki.

Le ministre de la Communication et porte parole du gouvernement  a indiqué le 7 novembre que : « Les bureaux des institutions constitutionnelles y compris le gouvernement ne se sont pas encore prononcés sur le changement de la Constitution. Des déclarations faites par des membres du gouvernements ou des responsables d’institutions de la république, l’ont été de façon individuelle».

Même si  aucun sondage n'a encore été réalisé, bon nombre de Congolais sont plutôt contre le changement de la Constitution qui aurait pour seul but de permettre à l'actuel chef de l’État de briguer un troisième mandat. La population  pense qu'après plus de 30 ans de règne, Denis Sassou Nguesso, devrait passer la main au terme de son dernier mandat en 2016. La Constitution du 20 janvier n'a pas encore été modifiée. Elle a été initiée au sortir de la guerre de 1997 qui a permis le retour sur la scène de Denis Sassou Nguesso. Cette Constitution a remplacé celle de 1992 adoptée à l'issue d’un référendum  national.

 

©AA



07/12/2014

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