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La stabilisation en RCA passe par la relance de l’économie et la lutte contre les trafics

 "Seul un réel partenariat entre le gouvernement centrafricain de transition et les acteurs internationaux permettra de combattre les causes profondes de la crise", Thierry Vircoulon, directeur du projet Afrique Centrale.

  [ Par  Esma Ben said |Mis à jour|19/06/2014]

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Le gouvernement centrafricain de transition et ses partenaires internationaux doivent privilégier une approche basée sur "la relance de l’activité économique, le soutien à la reconstruction de l’Etat et la lutte contre les trafics", pour entamer un réel processus de stabilisation en RCA, préconise un rappord de l'International Crisis Group.

L’intervention internationale pour la paix en RCA, qui sera matérialisée en septembre par une nouvelle mission des Nations unies (Minusca), " doit inciter à une meilleure gouvernance en faisant de la reconstruction de l’économie et des fonctions clés de l’appareil d’Etat ainsi que de la lutte contre certains trafics une priorité", avance le rapport intitulé  "La crise centrafricaine : de la prédation à la stabilisation", publié lundi soir sur le site de l’ONG qui œuvre pour la prévention et la résolution des conflits armés.

Analyste pour l’Afrique centrale, Thibaud Lesueur, cité par le document, pointe du doigt "la mauvaise gouvernance et la prédation" qui, selon lui, " ont détruit ce qui restait de l’Etat, de l’économie et ont appauvri la population centrafricaine ".

 Thierry Vircoulon, directeur du projet Afrique Centrale, a considéré pour sa part que " les acteurs internationaux en Centrafrique et le gouvernement de transition doivent comprendre qu’une opération de maintien de la paix n’est pas une stratégie mais un outil" et que seul "un réel partenariat pour combattre les causes profondes de la crise et changer le système de gouvernance"  permettra d’éviter "les erreurs du passé".

Le rapport a également avancé plusieurs recommandations pour atteindre cette stabilisation en RCA, comme la création d’un partenariat durable entre nouvelles autorités et acteurs internationaux tel que le G5 (les Nations unies, l’Union européenne, les Etats-Unis, l’Union africaine et la France) et les Etats voisins  qui permettra de lutter "contre la corruption et les trafics ainsi qu’une relance de l’économie formelle", précise le texte.

International Crisis groupe a également proposé la redynamisation de l’économie en lançant "des chantiers à haute intensité de main d’œuvre dans le secteur agricole et les travaux publics" qui permettrait la création d’emplois pour les jeunes et les combattants.

Concernant la lutte contre les réseaux de trafics illégaux, I'ONG a suggéré la création d’une cellule spécialisée " pour enquêter sur les trafics d’or, d’ivoire et de diamants" et que le gouvernement de transition s’associe à Interpol, à des bailleurs de fonds et aux Nations Unies pour "enquêter sur les fonds présumés détournés par les deux gouvernements précédents ".

La Centrafrique connait instabilité politique et insécurité depuis août 2012, date à laquelle la coalition Seleka, a réussi à chasser le président chrétien François Bozizé, le remplaçant par le musulman Michèle Djotodia, qui, sous la pression internationale, cédera le pouvoir à la chrétienne Catherine Samba-Panza. Depuis, le pays est en proie à un conflit interne qui a provoqué le déplacement de milliers de personnes essentiellement parmi la communauté musulmane fuyant un cycle infernal de représailles.

 

  © AA



19/06/2014

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