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La FIDH dénonce «des crimes contre l’humanité» en Centrafrique

 «La communauté internationale doit soutenir les forces africaines, françaises et bientôt onusiennes pour (…) traduire en justice les responsables de ces crimes» (Président de la FIDH) 

[Par  Esma Ben said |Mis à jour|24 Juin 2014]

 

Des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité sont actuellement perpétrés en Centrafrique, en proie à un cycle de violences depuis le renversement du président François Bozizé par les rebelles de la Séléka  en mars 2013, dénonce le rapport de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), publié mardi. 

Intitulé «Ils doivent tous partir ou mourir», le document de 88 pages détaille les exactions commises par les milices Séléka (à majorité musulmane) et anti-Balaka (à majorité chrétienne).

«Depuis le 5 décembre 2013 et leur offensive sur la capitale Bangui, les anti-balaka attaquent systématiquement les civils, en particulier musulmans. Plus d’une vingtaine d’enclaves regroupant entre 15 000 et 20 000 musulmans sont actuellement assiégées par les milices anti-balaka qui ont profité du repli stratégique des ex-Séléka dans le nord et l’est du pays, où ces derniers continuent à perpétrer des violations graves des droits humains et de commettre des crimes internationaux»,  dénonce le texte.

Le rapport a également révélé «la présence et l’activisme» du côté anti-Balaka, de très nombreux anciens membres de l’armée centrafricaine, et de «personnalités proches du président déchu François Bozizé », et du côté Séléka,  "la présence et l'activisme" d’un « ancien chef de la garde présidentielle sous le régime du président Anga-Félix Patassé, responsable présumé du massacre du marché à bétail de PK12 à Bangui (capitale) en 2002, ». Selon la FIDH, plusieurs de ses missions d’enquête sur place en RCA, révèlent autant de présences qui illustrent le règne de l'impunité dans ce conflit. 

«Ceux qui donnent les ordres aujourd’hui sont en train de se rendre responsables d’une épuration et de commettre des crimes internationaux dont ils devront rendre compte » commente le vice-président de l 'Observatoire Congolais des Droits de l'Homme (OCDH), Mathias Morouba, cité par le rapport.

« Les groupes armés, Séléka ou anti-balaka, reçoivent des instructions, de l’argent et des soutiens pour mener cette politique du chaos et monter les communautés les unes contre les autres. La justice nationale et internationale doit cibler les auteurs des crimes commis mais elle doit surtout mettre hors d’état de nuire les responsables qui donnent les ordres» a déclaré de son côté, le président de la Ligue centrafricaine des drois de l’homme (LCDH), Joseph Bindoumi, également cité par le document.

Face à la faiblesse du système de justice en RCA et surtout à l'absence de sanctions vis-à-vis des « criminels », le Président de la FIDH, Karim Lahidji a, quant à lui, exhorté «la communauté internationale» à soutenir «les forces africaines, françaises et bientôt onusiennes pour (…) traduire en justice les responsables de ces crimes » .

. Estimant son système judiciaire incapable de poursuivre les plus hauts responsables, le gouvernement centrafricain avait pour sa part officiellement saisi la Cour Pénale Internationale (CPI) le 12 juin dernier, sur les crimes commis en RCA depuis le 1er août 2012.

Une décision saluée par la FIDH pour qui «le besoin de justice est tel en Centrafrique que la justice nationale et la CPI ( toutes les deux) ne seront pas de trop pour juger tous les auteurs et responsables de ces crimes » selon son vice-président, Drissa Traoré.

La FIDH est un organisme non-gouvernemental qui regroupe 178 organisations de défense des droits de l'homme, présentes dans plus d’une centaine de pays.

 

 



24/06/2014

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