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Interdiction des SMS en RCA.. signe d’un « retour progressif à la dictature »

« Il y a des ambitions, avérées, cachées derrière la diffusion des SMS appelant à la grève, ce sont ces agitateurs qui, en sous-main, essayent de manipuler, d'instrumentaliser les jeunes pour des raisons purement politiques »

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[ Par Sylvestre Krock|Mis à jour|5 juin 2014]- La décision du Premier ministre centrafricain, André Nzapayéké, de suspendre l’utilisation des sms en RCA, à compter du 2 juin dernier, a été percue par le président d'une organisation non-gouvernementale, comme étant « le signe d’un retour progressif à la dictature ».

M. Marcel Mokoapi, président de l’Observatoire centrafricain de la consommation (OCC - ONG) a abondé dans ce sens, dans une déclaration à la Rédaction. Pour lui, cette décision se veut synonyme de « main mise en gestation» sur la liberté d’expression.  « Nous ne pouvons que regretter une telle décision. Les SMS sont des moyens de communication comme le téléphone et le système audio. Cette décision prépare, semble-t-il, un retour vers  la dictature et le totalitarisme », a-t-il observé.

 Il a ensuite ajouté : « le gouvernement n’arrive pas à contrôler les cartes SIM qui sont vendues en désordre. Au lieu de mettre la pression sur les opérateurs de téléphonie mobile pour identifier les récalcitrants et les fauteurs de troubles qui se trouvent derrière la diffusion de fausses informations, il choisit la facilité pour interdire l’utilisation des SMS et priver les citoyens d’un service important ».

Le directeur général de l’Agence de régulation de la télécommunication en Centrafrique (ART), Moustapha Saboun,  joint par téléphone, mercredi matin a, néanmoins, affirmé : « cette décision avait été prise, sous le régime précédent, suite à une  coordination entre les opérateurs de téléphonie mobile, et  les ministères de l’Administration du territoire, et de la Sécurité publique. Mais, elle n’était pas assez médiatisée et remarquée. Elle n’était, depuis, rigoureusement appliquée. Mais, avec la recrudescence des pratiques portant atteinte à l’ordre public, elle refait surface avec plus de rigueur».

Le gouvernement centrafricain a bloqué l'utilisation des SMS dans le pays "jusqu'à nouvel ordre", en vue "de contribuer à la restauration de la sécurité sur toute l'étendue du territoire", a annoncé mardi, le ministère des Postes et des télécommunications, dans un communiqué. 

Selon des sources proches du gouvernement, cette décision vise à éviter la généralisation d'un appel à la grève dans le pays, canalisé à travers les SMS.

Citée mardi par divers supports médiatiques, dont France 24, la présidente de Transition Catherine Samba Panza a justifié cette décision en indiquant : « Il y a des ambitions, avérées, cachées. Ce sont ces agitateurs qui, en sous-main, essayent de manipuler, d'instrumentaliser les jeunes pour des raisons purement politiques ».

Elle n’a pas ainsi clairement identifié les agitateurs qu’elle a évoqués, se contentant d’affirmer qu’ils sont poussés par  des raisons « purement politique ».

 

©AA



05/06/2014

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