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Ex coalition Séléka : COMMUNIQUE DE PRESSE 0114

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Général Mohamed-Moussa DHAFFANE

 

RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
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[Par  la rédaction / Mise à jour ] - Relatif aux derniers évènements de Dékoa, Bangassou, Bria et Grimari

 

La Direction politique de l’ex coalition Séléka condamne tous les malentendus entretenus autours des derniers évènements survenus dans les différentes villes Centrafricaines à savoir Dékoa, Bangassou, Bria et Grimari durant la semaine du 7 au 13 avril 2014. Les faits se sont pourtant déroulés ainsi qu’il suit :


A Dékoa, des groupes armés Antibalaka ont attaqué les positions des soldats de la Séléka, après s’être assurés que le convoi transportant des civils musulmans eut quitté la ville de Bossangoa en direction du Tchad voisin avec les derniers soldats du contingent Tchadien de la MISCA.


A Bangassou, le Commandant de Brigade de Recherches et le chef autoproclamé de la jeunesse de Bangassou ont constitué sur place une branche des Antibalaka. Ils ont attaqué un nombre considérable de civils musulmans de la ville en emportant tous leurs biens après avoir saccagé et incendié véhicule et habitations. Un escadron de la Séléka a tenté d’y aller pour conduire les victimes hors de cet enfer, mais il a été sommé de rebrousser chemin.


A Bria, les populations civiles, chrétiennes et musulmanes, suite aux tirs d’un hélicoptère Sangaris contre le véhicule du préfet de la localité, accompagné du Colonel Ousta Ali, Commandant de Zone, ont manifesté leurs hostilités aux forces Sangaris. Les soldats de la Séléka, se rappelant des lynchages et des scènes d’anthropophagie contre des sujets musulmans dans la zone ouest du pays, se sont également opposés farouchement à l’arrivée de Sangaris. Le mercredi 09 avril 2014, le Général Mohamed Moussa Dhaffane, Président ad intérim de l’ex coalition, a improvisé une mission d’urgence pour calmer les esprits. Ce qui fût fait, quand, accompagné de l’Etat Major de la MISCA, il a constaté une situation extrêmement explosive. Ayant écouté toutes les parties, il a exhorté pour un apaisement et un retour au calme. L’affrontement a été évité de justesse.


La tension était subitement montée lorsque les forces internationales ont tiré des coups de feu pour disperser les manifestants. Jusqu’en début de semaine, la situation a demeuré tendue malgré la mission Gouvernement/Sangaris du jeudi 10 avril 2014. Une partie des troupes MISCA/Sangaris a quitté la ville pour encourager l’apaisement des esprits. Nous les remercions très vivement pour cette attitude positive.


A Grimari, dans le même temps, des groupes armés Antibalaka ont attaqué les positions des soldats Séléka basés depuis fort longtemps dans la ville. Ils ont surgit du bois après avoir été chassés lors des premières tentatives pour eux infructueuses. Les combats continuent sporadiquement sur le terrain. Aucun bilan n’a été fourni.


Devant ces faits, la direction politique de l’ex coalition Séléka déplore l’absence de concertation dans les initiatives unilatérales des forces internationales qui croient parvenir à une solution militaire négociée qui écarterait le volet politique de la crise. Ainsi, quelques officiers généraux ont été cooptés pour tenter de contourner les vrais centres de décision de la Séléka, induisant du coup la communauté diplomatique à Bangui et la communauté internationale dans l’erreur.


C’est pourquoi, tout en restant fermement attachée à l’Accord politique CEEAC/RCA de Ndjamena du 10 janvier 2014 ayant permis la démission de l’ancien Président Michel Djotodia et l’élection de la Présidente Catherine Samba-Panza, l’ex coalition Séléka demande impérativement aux forces internationales en Centrafrique de trouver une solution sécuritaire d’urgence en faveur des musulmans encore et toujours cantonnés à Boda, KM5, PK12, Bangassou et autres.


Par ailleurs, pour ne citer que ce cas aussi choquant soit-il, des témoignages concordants font état de ce que plusieurs dizaines de jeunes filles et des femmes font l’objet d’esclaves sexuelles au service des Antibalaka notamment dans et/ou aux alentours des villes de Guéin, Gadzi, Yaloké, Carnot, Bouboui, Djomo, Sarcélé, Bozoum, Boda etc. Certaines de ces femmes sont trainées avec des cordes au cou comme des animaux dans les champs par leurs bourreaux. La plupart de ces femmes avaient assisté à la décapitation de leurs époux et/ou pères, oncles, frères… Celles qui ont osé résister ont été tout simplement tuées.
La direction politique de l’ex coalition Séléka, tout en œuvrant pour le retour de la paix, attire tout de même l’attention de la communauté internationale sur les conséquences de toute tentative de désarmement forcé avant un processus de paix et de justice crédible et cohérent impliquant toutes les communautés.


Fait à Bangui, le 14 avril 2014

Général Mohamed-Moussa DHAFFANE,
Président ad intérim de la Séléka,

Ancien Ministre d’Etat



18/04/2014

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