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Centrafrique: nouvelles violences à Bangui, au moins 5 morts

 [La rédaction|Mis à jour| mercredi 8 octobre 2014 ]

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Au moins cinq personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées dans de nouvelles violences intercommunautaires qui ont éclaté mardi soir et se sont poursuivies mercredi à Bangui, ont indiqué des sources concordantes.

Selon un officier de la force des Nations Unies Minusca, «un sujet musulman conducteur d’une moto a attaqué cette nuit (…) des individus se trouvant au bord de la voie par des jets de grenade qui ont fait plusieurs blessés. Il a été poursuivi, attrapé et tué par des hommes non encore identifiés».

«Ce matin (mercredi), il y a eu une vive tension au (quartier) KM5 où un jeune homme, conducteur de taxi, a été tué par les musulmans qui ont incendié de nombreuses maisons», a ajouté la même source.

«Il y a eu des tirs de part et d’autre. Tout cela a provoqué un mouvement de panique. Les habitants se sont mis à fuir jusqu’au centre-ville à un moment donné, avant que la vie ne reprenne son cours normal», a poursuivi l’officier de la Minusca, notant que des musulmans armés tentant de se diriger vers les quartiers nord de la capitale ont été arrêtés par la force européenne Eufor-RCA.

Selon une source au sein de la gendarmerie, ces heurts ont fait au moins cinq morts: le motard, le conducteur du taxi et trois personnes dont les corps ont été retrouvés dans la rue tôt mercredi matin.

Japhet Ngbanguédi, un habitant, a accusé la présidente de la transition centrafricaine, Catherine Samba Panza. «Elle ne peut pas ordonner que les groupuscules d’individus armés opérant dans les quartiers nord soient désarmés. Et à chaque fois qu’ils commettent des crimes dans leurs zones, des représailles contre les non-musulmans, même innocents, sont menées par les musulmans», a-t-il dit à l’AFP.

Pour protester la mort de leur collègue, les conducteurs de taxis ont entamé mercredi une grève générale qui paralysait la capitale en milieu d’après-midi, même dans les quartiers qui n’ont pas été touché par les violences, a constaté un correspondant de l’AFP.

Les grévistes ont entamé une marche dans les rues du centre-ville, au cours de laquelle plusieurs véhicules des Nations Unies ont essuyé des jets de pierres, selon une source onusienne.

«La corporation est durement touchée par l’assassinat de notre collègue. (…) L’arrêt de travail est immédiat. Les autorités de la transition doivent prendre leurs responsabilités pour arrêter et juger les auteurs de ces crimes qui se perpétuent», a déclaré le secrétaire général du syndicat des conducteurs des taxis et bus, René Pierre Sokambi Kandja.

«Je souffre d’hypertension et je peux clamser (mourir). Je n’ai pas les moyens d’avancer comme les autres. Je dois attendre que la chaleur baisse d’intensité», s’est plaint Alice, une quinquagénaire cadre dans l’administration, obligée de regagner son domicile à pied faute de taxi, comme la plupart des Banguissois.

«Il n’y a pas d’autres solutions que le désarmement des détenteurs illégaux d’armes de guerre. Le Premier ministre lui-même a promis il y a deux semaines que le désarmement se fera bientôt. Pourquoi cela traîne t-il?», s’est agacé Henri Kolaké, un enseignant.

La Centrafrique, ancienne colonie française riche en diamants et en uranium, a plongé dans un chaos sans précédent début 2013 avec l’arrivée au pouvoir de la Séléka, une coalition de rebelles à majorité musulmane, qui a pillé et placé le pays en coupe réglée jusqu’à son départ en janvier 2014. Mais les troubles intercommunautaires se sont poursuivis, des milices majoritairement chrétiennes persécutant à leur tour les musulmans.

Les violences agitent toujours régulièrement les quartiers nord de Bangui, où a été déployée l’Eufor-RCA.

 

© maliactu.net



08/10/2014

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