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Centrafrique/région de la Ouaka : Les civils exposés à une violence systématique

 [La rédaction|Mis à jour|18/06/2014]  

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L’organisation Médecins Sans Frontières (MSF) est consternée par le degré de violence organisée perpétrée par des groupes armés à l’encontre de civils dans les provinces de Bambari et Grimari, situées dans la région de la Ouaka, en République Centrafricaine (RCA).

« Au cours des six dernières semaines, nos équipes sur place ont été témoins de l’utilisation systématique, en représailles, de la violence contre des villages entiers, provoquant meurtres et déplacements continus de milliers de personnes », explique Luigi Pandolfi, coordinateur de projet pour MSF.

L’attaque la plus récente est intervenue le 10 juin à Liwa, village situé à seulement 10 kilomètres des Forces armées internationales de Bambari. Au moins 160 maisons ont été complètement détruites, et 12 personnes tuées.

« Lors de nos activités médicales et de l’évacuation des blessés de Liwa, j’ai vu les corps carbonisés de 3 adultes et 1 enfant, brûlés dans leur maison au cours de l’attaque », continue Luigi Pandolfi. Aux dires des villageois, ils auraient été brûlés vivants.

Ces dernières semaines, plusieurs villages, notamment Bakala, Yabita et Lakanja situés dans les provinces de Grimari et Bambari, ont été en partie ou complètement brûlés. La majorité des habitants n’ont pas eu d’autres choix que de fuir en brousse, après avoir perdu l’essentiel de leurs biens, leurs semences et leurs outils agricoles.

Au cours des deux derniers mois, MSF a pris en charge 97 blessés suite à ces attaques contre des civils qui ravagent la région de la Ouaka. Beaucoup de ces patients ont mis près de 24 heures pour arriver au centre de santé. MSF n’étant présente que dans une partie de cette région, il est probable que beaucoup d’autres personnes aient succombé à leurs blessures. D’autres ont peut-être pu trouver des soins ailleurs.

Cette violence s’est non seulement traduite par des massacres de masse et de la torture généralisée, mais a aussi conduit aussi à des déplacements massifs de civils terrifiés fuyant les attaques.

« Nous portons assistance aux populations dont la vulnérabilité est exacerbée par les conséquences du conflit et les déplacements. Le paludisme est une des causes de mortalité les plus importantes ; 71% des patients sont testés positifs au paludisme dans nos consultations. Ces populations déplacées vivent dehors dans la forêt, et la saison des pluies les rend plus vulnérables à cette maladie », explique Luigi Pandolfi.

MSF est présente dans la région de la Ouaka depuis mi-avril 2014. Jusqu’à présent, les équipes ont dispensé plus de 1000 consultations au travers des cliniques mobiles organisées pour la population déplacée, et pris en charge 97 blessés.

MSF demande à toutes les parties armées de stopper les attaques contre les civils de la région de la Ouaka.

MSF est présente en RCA depuis 1997. Actuellement, plus de 300 expatriés et plus de 2000 Centrafricains travaillent pour MSF dans le pays. Depuis décembre 2013, afin de répondre à la crise, MSF a doublé le niveau de son assistance médicale passant de 10 à 21 interventions en RCA, auxquels s’ajoutent 6 projets pour les réfugiés dans les pays voisins, au Tchad, Cameroun et République Démocratique du Congo.

 

© APO

 



18/06/2014

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