Centrafrique : Bria, le CICR et la CRCA empêchés par l’ex-Séléka de former et de recycler les brigades de secours de la ville
[ Par Naïm Kaélin Zamane |Mis à jour| lundi 18 août 2014]
L’information a d'abord été rapportée au RJDH par des sources locales et confirmée par la suite par le porte-parole du Comité International de la Croix-Rouge en République Centrafricaine.
D’après une source locale qui a relaté les faits sous le couvert de l’anonymat, les équipes du CICR et de la CRCA étaient en plein exercice sur les techniques du secourisme lorsqu’elles ont été remarquées par des ex-Séléka qui étaient de passage. Ces derniers ont déclaré ne pas avoir été informés des activités de ces deux organisations humanitaires et de leur présence dans la ville.
«Les agents venus de Bangui étaient en train d’initier certains habitants de Bria aux techniques du secourisme. Et comme l'initiation se déroulait comme un entrainement militaire, une patrouille de l’ex-Séléka qui était dans les parages, s’est arrêtée et après quelques échanges avec les formateurs, a décidé de leur demander de quitter la ville», a raconté au RJDH cette source.
Joint par téléphone, le porte-parole du CICR en Centrafrique, Germain Mwehu considère l’acte comme une incompréhension limitée mais que les contacts sont en train d’être pris avec la haute hiérarchie de l’ex-Séléka pour expliquer le bien fondé de l’activité pour que les choses reprennent dans un avenir proche.
« Le CICR et la CRCA ont organisé une mission à Bria afin de procéder à la formation et au recyclage des brigades de secours de la Croix-Rouge Centrafricaine. Les responsables de la Séléka de Bria ont fait comprendre aux formateurs qu’ils n’ont pas reçu à temps l’information sur l’activité de formation. Par conséquent, ils considèrent que la CRCA et le CICR devraient cesser de mener cette activité, le temps que leur hiérarchie puisse être informée et donner son avis. Ce qui fut fait et les équipes ont regagné Bangui le mardi 12 août».
Germain Mwehu n'entrevoit aucune conséquence immédiate de cet incident mais estime que le CICR œuvrera toujours pour que les Anti-Balaka et les ex-Séléka soient sensibilisés sur les questions brûlantes du droit humanitaire. «Dans les zones de conflit, il peut arriver que les groupes armés n’aient pas pleinement l’information ou considèrent que le moment n’est pas approprié pour mener un certain type d’activités. Nous poursuivrons notre travail à Bria, dans le reste du pays et continuerons à sensibiliser les Anti-Balaka et les ex-Séléka sur le droit humanitaire».
Le RJDH n'a pas pu avoir la version de l’ex-Séléka; plusieurs tentatives d'entrer en contact avec l'ex-coalition ont été vaines. C’est la deuxième fois au cours de l’année 2014 que la délégation du CICR enregistre des cas d’incidents en République centrafricaine. Le premier cas date de début mars où un agent du CICR a été tué par des groupes armés à Ndélé, ville située dans la préfecture de Bamingui Bangoran dans le nord-est de la Centrafrique.
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