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Des Centrafricains réagissent au projet de Forum à Brazzaville sur la RCA

 [La rédaction|Mis à jour|02/07/2014]

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Décidée lors du mini-sommet tenu par les Chefs d’État et de gouvernement de la CEEAC en marge du XXIIIème Sommet de l’Union Africaine à Malabo, la prochaine tenue d’un forum à Brazzaville sur la Centrafrique est appréciée différemment par la population. Le forum a pour objectif de réunir les acteurs de la crise centrafricaine en vue de créer un cadre de concertation devant permettre une période de transition apaisée et consensuelle. 

Mais dans la rue, les réactions face à cette initiative de la CEEAC ne sont pas unanimes. Plusieurs personnes contactées indiquent qu’elles ne sont pas en faveur de ce processus et proposent d’autres pistes de sortie de crise.

C’est le cas de Crépin, un vendeur de crédit rencontré devant l’université de Bangui, qui croient que le problème fondamental de la RCA en est un de leadership politique et non de concertation régionale. Il se dit exaspéré et place la solution au problème centrafricain dans l’émergence d’un véritable leadership : « le forum n’est pas une solution sine qua non à notre problème. Le nœud du problème actuel est que les leaders centrafricains ne prennent pas des décisions capables de sortir la RCA de ce pétrin.», s’est-il indigné.

Un autre intervenant, qui s’est exprimé sous le couvert de l’anonymat, regrette que les nombreuses assises tenues sur la Centrafrique entre Centrafricains, n’aient accouché que d’une souris jusqu’à présent : « Cette rencontre n’est pas nécessaire. Cela fait plusieurs fois que les Centrafricains font des dialogues, mais cela demeure sans réponse. », a-t-il décrié. Selon cette personne, la rencontre de Brazzaville ne peut se substituer à  « la conscience des uns et des autres. Que les Centrafricains prennent conscience de leur situation très problématique et prennent la résolution de travailler pour un développement durable et efficace. », a-t-il proposé.

Gervais Lakosso, coordonnateur adjoint du Groupe de Travail de la Société Civile, s’est prononcé sur la question lors d’une émission à la Radio Notre-Dame : « Il est clair que les règles de la transition ne marche pas comme il se doit. Mais on n’a pas besoin d’aller à Brazzaville pour réguler cela. Nous connaissons tous les problèmes, et même les solutions nous les connaissons. Qu’on arrête de nous distraire », a-t-il dit.

« Le problème est d’abord Centrafricain. Parce que les Centrafricains, surtout les intellectuels et les dirigeants, passent leur temps à courir derrière leurs petits intérêts catégoriels. Ce faisant, ils ont besoin de pactiser avec tels ou tels mercenaires, ou tel ou tel État étranger, et ça nous divise », a-t-il poursuivi.

Selon Gervais Lakosso, les véritables besoins des Centrafricains ne sont pas ceux exprimés par les chefs d’État de la sous-région. « Le peuple n’a pas besoin d’un gouvernement d’union nationale, pléthorique et qui va remercier monsieur tout le monde et tous les bourreaux du peuple. On a besoin d’un gouvernement de combat, proportionnel à celui encore en vigueur mais disposant d’une qualité supérieure à celui-là », a ajouté le coordonnateur de la société civile.

De retour de Malabo, aucune déclaration n’a été faite par les autorités de la transition sur ce forum. Les chefs d’État de la sous-région avaient décidé de la tenue d’un forum entre  Centrafricains à Brazzaville, cependant la date n’est pas encore précisée.

 

©rjdh



01/07/2014

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