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Centrafrique : 113 militaires centrafricains quittent Birao

 L'ultimatum de 15 jours, lancé par un groupe armé non identifié qui a investi les banlieues de Birao au contingent centrafricain pour quitter cette ville du Nord de la RCA expire dans cinq jours.

[Par Sylvestre Krock |Mis à jour|27 Juin 2014]

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113 militaires centrafricains ont fini par plier bagage jeudi matin à quelques jours de l’expiration d'un ultimatum lancé par des groupes armés non identifiés pour quitter la ville de Birao (Nord) où un contingent centrafricain  est déployé  depuis 2012 dans le cadre de la force tripartite Soudan-Tchad-RCA, selon des sources militaires locales.

Avec armes et bagages, ils ont embarqué à destination de la ville d’Amdafoc (à l'est de Birao) au Soudan, en attendant des dispositions à prendre par les autorités centrafricaines en vue de leur rapatriement à Bangui, selon un  des soldats, ayant requis l’anonymat.

« C’est vrai, nous allons devoir partir. Le Soudan a envoyé des gros véhicules. Nous sommes en train d’embarquer avec tous nos bagages à destination d’Amdafok. Les éléments du mouvement qui nous a lancé l’ultimatum sont là, ils circulent avec leurs armes et nous observent".

A la question de savoir si des indices ont filtré quant à l’identité de ces éléments armés, le soldat a répondu à Anadolu par la négative.

«  Les autorités d’ici feignent de ne rien savoir sur ces groupes, mais ce n’est pas vrai. Comment les autorités ne pourraient-ils pas connaitre leur identité ? », s’est-il demandé. Et d'ajouter: " Nous sommes obligés de partir parce que, numériquement, on ne représente rien  sur le plan militaire (face à ces groupes) et notre appel en direction des autorités de Bangui n’a pas été entendu. »

Depuis 2012, suite à un accord entre le Soudan, le Tchad et la RCA afin de  sécuriser les frontières entre les trois pays voisins, une force tripartite a été déployée dans la zone frontalière. Depuis, les contingents tchadien et soudanais se sont retirés avec les troubles qui ont éclaté en RCA tandis que le contingent centrafricain lui, a été abandonné à son sort en raison de l’absence de l’Etat.

Il y a dix jours, un groupe d’hommes armés non identifié a investi les banlieues de la ville de Birao lançant un ultimatum de 15 jours au contingent centrafricain pour qu’il quitte la ville. L’ultimatum expire dans cinq jours.

A Bangui, les autorités politiques et militaires n’ont pas daigné se prononcer sur ce dossier. Mais, l’hypothèse d’une diplomatie silencieuse pourrait s’avérer plausible dès lors que le gouvernement soudanais a pu affréter des véhicules pour l’évacuation des 113 militaires centrafricains restés à Birao.

Côté Séléka, aucune confirmation n'a pu être recueillie quant à l'identité exacte du groupe armé de Birao à l'origine de l'ultimatum. « Oui, il y a des éléments incontrôlés là-bas», a déclaré Anadolu, sans plus de détails, Amat Nedjad Ibrahim porte-parole de l’état-major du mouvement.

La Centrafrique est en proie depuis 2012 à un conflit  intercommunautaire opposant milices chrétiennes(les Antibalaka) et musulmanes(Les séléka) qui a plongé le pays dans un cercle infernal de représailles acculant  les habitants, essentiellement de confession musulmane, à fuir leurs  quartiers vers des villes avoisinantes ou vers les pays limitrophes. Les deux milices imputent souvent les exactions perpétrées contre les civils des deux communautés à des « éléments incontrôlés ».

 

©AA



27/06/2014

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