République Centrafricaine : Obo, des munitions saisies sur un voyageur peulh
[ Par Riccardo Dimanche |Mis à jour|mardi 30 septembre 2014 ]
La découverte a été faite par les propriétaires du véhicule. « Ce sont les propriétaires du véhicule qui ont découvert les munitions à 5km de la ville de Obo, dans le secteur AIM », a indiqué une source locale jointe par le correspondant du RJDH dans la localité.
D’après l’un des chargeurs du véhicule, «c’est lorsque le chauffeur a senti que le véhicule était trop chargé et qu’il fallait le décharger, que les munitions ont été découvertes. C’est ainsi que nous avons fait appel aux FACA, qui étaient dans la ville », a expliqué le chargeur du véhicule.
Ismaël Yadakoua, commandant de compagnie de la brigade de gendarmerie d’Obo, confirme l’arrestation de ce dernier, ainsi que trois autres personnes suspectées être des complices. « C’est plus de 207 minutions de guerre qui ont été récupérées dans ce sac », a-t-il indiqué.
La crise militaro-politique centrafricaine a entrainé la circulation des armes et munitions de guerre.
Centrafrique: Détournement présumé - Ce serait le comble de l'irresponsabilité
[ Par Ahl-Assane Rouamba |Mis à jour|mardi 30 septembre 2014 ]
C'est J.A. qui a révélé le scoop dans son numéro à paraître le lundi 29 septembre 2014 ; il y aurait une forte odeur de détournement en République centrafricaine ; à l'origine de cette affaire, ou la goutte d'eau qui a fait déborder le vase des détournements, la volatilisation d'une partie de l'aide financière de 10 millions $, soit 5 171 500 000 F CFA, accordée par Luanda pour le payement des salaires des fonctionnaires. Si la première tranche du don, 5 millions de $, a été remise sur-le-champ début mars dans la capitale angolaise à Catherine de Bangui et serait, dit-on, parvenue intacte au Trésor centrafricain après conversion en francs CFA au Cameroun voisin, notamment par les soins de Christelle Sappot, fille de Catherine de Bangui, quant à la seconde tranche, versée fin mars début avril, sur les 2,5 millions de dollars, 1. 132 000 000 F CFA sont manquants.
Depuis, à en croire La Lettre du continent n°690, « l'Angola, tout comme le Congo B, ne ménage plus ses critiques sur la gestion des fonds alloués. Ces derniers se dirigent vers les services de la présidence centrafricaine sans même que des structures habilitées à les gérer, à commencer par le Trésor, ne puissent en disposer». On le sait, depuis de longs mois, la Centrafrique est portée à bout de bras aussi bien militairement que financièrement par la communauté internationale dont ses voisins et depuis peu l'Angola et la Guinée Equatoriale ; ce dont on se félicite d'ailleurs, car c'est là un bel exemple de solidarité Sud/Sud, même si les aides ne sont pas toujours sans calcul politique. Ces aides sont d'autant à saluer qu'elles proviennent de pays pas forcément de cocagne où règne l'abondance, et devraient être gérées avec la plus grande parcimonie.
La Centrafrique ayant crucialement besoin de la moindre ressource, si ces accusations de dissipation de fonds publics s'avéraient, ce serait le comble de l'irresponsabilité de la part de leurs auteurs et de leurs éventuels complices, qui monteraient là qu'ils n'ont aucune compassion pour leur propre peuple, ce serait un crime. En effet, comment des Centrafricains qui travaillent dans le saint des saints, cet observatoire de la présidence, d'où ils saisissent mieux que quiconque la situation tragique de leur pays, pourraient-ils s'amuser à s'engraisser ainsi, impunément jusque-là qui plus est ? Plus grave encore, une telle éventualité ne manquerait pas d'apporter de l'eau au moulin de ceux qui désespèrent de l'Afrique dont certains fils sont les fossoyeurs de leur pays.
Dame Catherine a intérêt à éclaircir cette affaire dans laquelle certains citent pas pour leur vertu dans la gestion de la chose publique des gens de son entourage, à savoir le Premier ministre, Mahamat Kamoun, le ministre des Finances, Remi Yakoro, convoyeurs desdits fonds, dit-on, sans oublier Rachelle Ngakola, amie de la présidente et compagne de son Premier ministre. Même qu'il y en a qui parlent de complicité possible de celle-ci dans les détournements.
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©L’ observateur
République Centrafricaine :Berberati, un pêcheur battu à mort par des hommes armés non identifiés
[ Par J-C Wanié-wane |Mis à jour|mardi 30 septembre 2014 ]
La victime rentrait résidait au quartier Sagbada. D’après les témoignages, il rentrait d’une partie de pêche dans un petit village appelé Gbobolo à 7 kilomètres de Berberati. C’est derrière l’aérodrome qu’il a été agressé. Il a reçu des chocs au niveau de son crâne.
Ayant constaté son absence durant 24 heures, sa famille s’est mobilisée pour le chercher et ils ont retrouvé son corps dans un marigot, couvert de manches d’arbre.
Les éléments d’Anti-Balaka dans leur fouille ont mis la main sur cinq personnes qu’ils ont remises à la gendarmerie de la ville pour nécessite d’enquête.
Signalons qu’un acte similaire a été enregistré le 16 septembre dernier dont la victime était Martial Wilibona poignardée lors d’une veillée.
République Centrafricaine : Bangui, l’ex-Séléka transfère son assemblée générale à Bambari
[ Par Rosmon Zokoue |Mis à jour|mardi 30 septembre 2014 ]
La tenue de cette rencontre est la volonté des généraux de l’ex-Séléka qui ont quitté la coalition le 19 septembre dernier. D’après Ahmed Nedjad, c’est du 9 au 10 Octobre qu’aura lieu l’AG à Bambari.
« Nous avons finalement décidé de tenir notre assemblée générale du 9 au 10 Octobre à Bambari pour des raisons stratégiques. Bambari est au centre, ce qui permettra aux officiers des villes de Ndélé, de Sido, de Birao, de Dekoa et même ceux de Kaga-Bandoro de se joindre à nous », a-t-il justifié le choix de Bambari.
A l’ordre du jour, il sera question de mettre en place deux coordinations. L’une politique et l’autre militaire, capable de discuter de la paix en Centrafrique. « C’est une assemblée générale organisée par nous les militaires qui sommes sur le terrain. Aucun leader politique de l’ex-Séléka ne sera membre du bureau de la coordination. Nous en avons assez de la manipulation politique », a martelé Ahmed Nedjad.
Le 19 de ce mois, quatre généraux de l’ex-Séléka à savoir Ali Darassa, Mahat Alkatim, Amahat Abdoulaye Faya et le Capitaine Mahamat Nedjad ont fait défection et ont montré leur volonté de participer au retour de la paix en Centrafrique.
Le PM centrafricain en croisade contre ''les fauteurs de troubles"
[La rédaction|Mis à jour| lundi 29 septembre 2014 ]
Le Premier ministre centrafricain, Kamoun Mahamat, a promis une lutte sans merci contre les ‘’fauteurs de troubles’’, soulignant que le gouvernement ne restera pas les bras croisés devant ceux qui sèment le désordre et empêchent la RCA de renouer avec la paix et la sécurité.
‘'Devant des tels actes délibérément destinés à faire échec à la restauration de la sécurité et de la paix dans notre pays, le gouvernement ne saurait rester indifférent'', a martelé le Premier ministre Kamoun Mahamat, lors d'une déclaration à la nation, dimanche soir.
Des affrontements ont eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi entre les anti-balaka du quartier Kpéténé dans le 6è et les musulmans armés du K M5 dans le 3è arrondissement.
Kamoun Mahamat qui s'est rendu le dimanche au KM5 pour évaluer les dégâts le chef du gouvernement Kamoun a dit avoir instruit son gouvernement pour des actions à mener avant de pouvoir compter sur la collaboration de la population civile.
‘'Désarmer et arrêter tout individu se trouvant en possession d'armes et de le traduire en justice. D'ores et déjà, j'instruis le ministre de la justice, garde des sceaux d'organiser dans le plus bref délai le procès de la centaine d'individus actuellement placés sous mandat de dépôt pour viol, meurtre et autres crimes et délits'', a-t-il dit.
S'adressant aux populations civiles que le gouvernement est appeler à protéger, M Kamoun a lancé un appel au témoin et à la collaboration. ‘'J'en appelle au patriotisme des filles et fils du pays pour qu'ils coopèrent à ces actions qui ne visent qu'à rétablir la libre circulation dans tous les quartiers de Bangui et en provinces en dénonçant aux autorités les auteurs de ces crimes répétés qui doivent coûte que coûte être neutralisés''.
Pour ramener la paix et la sécurité et favoriser la libre circulation à Bangui et en provinces, le Premier ministre a souligné avoir mis une stratégie en place qui consiste ‘'avec le concours des forces internationales d'intensifier les actions visant à traquer, arrêter et traduire en justice tous les fauteurs de troubles et les auteurs présumés des crimes et délits de quels que bords qu'ils soient''.
A en croire M Kamoun, ces fauteurs de troubles sont ‘'des individus bien identifiés, cherchant à tout prix à saper les efforts de pacification de notre pays engagés par le gouvernement et la communauté internationale en semant la mort et la désolation tant à Bangui que dans l'arrière-pays''.
©APA
Bangui : Les autorités centrafricaines et les forces internationales présentent des préalables à la levée de l’embargo
[ Par Fridolin Ngoulou |Mis à jour|lundi 29 septembre 2014 ]
Ces réactions ont été recueillies en marge de la visite du Ministre d’Etat en charge de la Défense Nationale, Aristide Sokambi au camp Kassaï, accompagné des chefs militaires de l’Eufor-RCA et de la Sangaris, samedi 27 septembre.
Selon le Ministre d’Etat en charge de la Défense Nationale, la cheffe de l’Etat, Catherine Samba plaide au sommet des Nations-Unies pour la levée de cet embargo qui frappe la RCA au lendemain de la prise de pouvoir par l’ex coalition Séléka, le 24 mars 2013.
« La cheffe de l’Etat plaide pour l’assoupissement sinon la levée de cet embargo. Mais pour qu’on lève cet embargo, il faudrait que notre armée montre des signes. C’est ce que nous sommes en train de faire. Réorganiser les FACA, commencer à les occuper pour qu’elles reprennent leurs places. Nous sommes optimistes », a déclaré Aristide Sokambi.
Pour le membre du gouvernement, les préalables consistent à rassembler les soldats, « à toiletter » la liste. « On ne peut pas garder cette armée qui n’était qu’une coquille vide. On a, parmi la liste, des déserteurs, il ya des gens qui ne viennent plus mais qui continuent à poser des actes délictuels. C’est tout ce travail que nous sommes en train de faire », a précisé le ministre d’Etat en charge de la Défense Nationale.
Le Général Eric Bellot Des Minières de la Sangaris pense que même si la France est proche de la Centrafrique, elle travaille sous mandant des Nations-Unies. « Même si la France est proche, elle travaille dans un cadre coordonné avec le gouvernement centrafricain dans le sens de la refondation de l’armée centrafricaine », a-t-il ajouté.
Le commandant de l’Eufor-RCA Général Thierry Lion, a déclaré qu’ils sont en phase des projets de la Reforme du Secteur de Sécurité et le Désarmement Démobilisation et Réinsertion. Cependant, ces projets ne sont pas encore lancés.
Selon cette dernière source, il faut une réflexion profonde pour refonder l’armée centrafricaine. « Je pense que dans la reconstruction de la Centrafrique qui a connu des heurts très durs, il ne s’agit pas de faire des bricolages. Il s’agit de repenser et de refonder complètement l’armée. On ne peut pas relancer une armée dans un pays sans avoir ce temps de réflexion. Donc, il faut laisser le temps au temps », a indiqué le commandant de l’Eufor-RCA.
La présidente de transition, Catherine Samba-Panza a demandé en marge de la 69ème Session de l’Assemblée Générale des Nations-Unies de lever l’embargo car, dit-elle c’est la seule voie susceptible de permettre à son pays d’avoir une armée digne de ce nom et capable d’appuyer les forces internationales qui tentent d’y ramener la paix.
Environ 7.500 FACA seraient déjà remobilisées, un chantier pour lequel les autorités de Bangui plaident pour l'assouplissement de l'embargo.
Centrafrique : Samba-Panza, dos Santos et les mallettes
[ Par François Soudan|Mis à jour|lundi 29 septembre 2014 ]
Quand on préside – ne serait-ce que par intérim – aux destinées d’un pays pauvre, sinistré, instable et entièrement dépendant de l’aide financière et militaire étrangère, on se doit d’être irréprochable côté gouvernance. Cette leçon, Catherine Samba-Panza devrait la méditer alors que la Centrafrique vient de passer sous quasi-tutelle onusienne et que le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale s’apprêtent à examiner son cas, début octobre, à Washington. Au coeur des préoccupations des grands argentiers de la planète, qui devront décider s’ils accordent ou non un ballon d’oxygène aux finances exsangues du gouvernement centrafricain : la gestion, pour le moins opaque, d’une importante somme d’argent remise en main propre à la présidente Samba-Panza par son homologue angolais.
L’affaire date d’il y a sept mois. Le 4 mars 2014, Catherine Samba-Panza (CSP) se rend en urgence à Luanda. À Bangui, les caisses du Trésor sont vides et la chef de l’État, étranglée, doit absolument assurer le salaire des fonctionnaires, conformément à ses engagements. Son hôte, le président José Eduardo dos Santos, est riche, et il ne lui déplaît pas de prendre la relève du Congolais Denis Sassou Nguesso, qui, jusqu’ici, comblait seul, tel Sisyphe, les déficits sans fond de la Centrafrique. Il se montre donc compréhensif et, après avoir longuement reçu CSP, s’engage sur un don de 10 millions de dollars (7,8 millions d’euros), dont la moitié lui est remise sur le- champ, en liquide, dans des valisettes.
Pourquoi en liquide ? Parce que l’Angola n’est pas membre de la zone franc, qu’un virement via Paris prendrait trop de temps et que Mme Samba-Panza est très pressée.
5 millions en cash
De retour à Bangui le lendemain, la présidente remet elle-même les 5 millions cash à trois personnes de confiance, avec pour consigne – aucune banque commerciale de Bangui ne disposant des liquidités nécessaires – d’aller les changer contre des francs CFA à Douala, au Cameroun.
Le 6 mars, Mahamat Kamoun, conseiller spécial à la présidence (et actuel Premier ministre), Christelle Sappot, fille et chef de cabinet de CSP, et Robert Bokoyo, directeur adjoint du Trésor, se rendent dans la capitale économique du Cameroun et procèdent à l’opération de change auprès d’Ecobank. Le 8 mars, un peu plus de 2 milliards de F CFA (Ecobank empochant au passage une belle commission de 6 %) sont transférés sur le compte du Trésor centrafricain auprès de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac). Jusqu’ici, tout va bien – si ce n’est que le ministre centrafricain des Finances, Rémi Yakoro, est curieusement tenu à l’écart de toute la transaction. Une bonne partie des fonctionnaires recevront, ce mois-là, leur salaire.
Quelques semaines plus tard – fin mars, début avril –, la deuxième tranche du don angolais, soit 5 millions de dollars cash, parvient à la présidence de Bangui via un émissaire. Et c’est là que le bât blesse.
Le 28 avril, à la demande de Mahamat Kamoun, le directeur général du Trésor, Gabriel Madenga, se fait remettre par Christelle Sappot, la fille de CSP, la somme de 2,5 millions de dollars qu’il transfère aussitôt sur le compte centrafricain à la Beac, via Ecobank, dont l’agence banguissoise dispose, cette fois, des liquidités nécessaires en francs CFA.
"Disparition" de 1,132 milliards de F CFA
Pactole. À nouveau, le ministre des Finances, pourtant unique ordonnateur des finances de l’État, est mis de côté. Il ne sera informé qu’a posteriori, deux jours plus tard, par un courrier du DG du Trésor.
Une anomalie et une question évidente : quid de la seconde moitié de la seconde tranche, soit l’équivalent de 1,132 milliard de F CFA, un pactole à l’échelon centrafricain ? Pressée de questions par le FMI, qui a eu vent du don, et par la présidence angolaise, qui apprécie peu cette « disparition » d’une partie du magot, Catherine Samba-Panza charge son directeur de cabinet, Joseph Mabingui, de réagir. En guise de réponse, ce dernier confectionne un tableau (reproduit ci-contre) daté du 14 juillet 2014, dans lequel il est « expliqué » que l’argent manquant a été utilisé sous forme de « fonds politiques » et réparti entre le Premier ministre de l’époque, André Nzapayeké, la présidente et des chapitres aux intitulés aussi vagues (« composantes de la société civile », « assistance sociale et humanitaire », « actions gouvernementales »…) qu’incontrôlables.
Samba-Panza plaide la bonne foi
Il va de soi que la procédure normale en la matière, qui veut que ces fonds de souveraineté doivent d’abord être inclus et comptabilisés au sein du compte courant du Trésor à la Beac avant d’en ressortir, n’a absolument pas été respectée.
Face aux bailleurs de fonds internationaux, mais aussi à José Eduardo dos Santos, qui l’a convoquée le 20 août à Luanda pour une brève séance d’explications, et Denis Sassou Nguesso, qui ne cache plus l’agacement qu’elle lui inspire, la présidente par intérim a plaidé la bonne foi et (encore) l’urgence de la situation, sans lever pour autant les soupçons qui pèsent quant à l’utilisation des 2,5 millions de dollars.
En visite à New York mi-septembre en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, Catherine Samba-Panza a décrit avec des mots justes et émouvants la situation catastrophique dans laquelle se trouve son pays.Elle ne parlait pas, on l’aura compris, de sa propre gestion.
©Jeune Afrique N°2803 • du 28 septembre au 4 octobre 2014
TCHAD : Biographie de François Tombalbaye
[La rédaction|Mis à jour|lundi 29 septembre 2014 ]
D’ethnie sara, instituteur de formation et de confession chrétienne protestante, François Tombalbaye est membre du Parti progressiste tchadien (PPT), section locale du RDA. Proche de la gauche française de la IVe République, il est élu conseiller territorial du Moyen-Chari en 1952 puis vice-président du Grand Conseil de l’AEF en 1957 (sous le statut de la loi-cadre Defferre de 1956).
Dès cette époque, il s’oppose au député d’origine antillaise Gabriel Lisette. Les années qui précèdent l’indépendance sont celles où Tombalbaye consolide ses positions au sein du PPT. Il remplace ainsi son rival à la présidence du Conseil des Ministres en mars 1959 puis en juin, investi par l’Assemblée nationale, dirige un Gouvernement d’union.
L’indépendance proclamée le 11 août 1960, il réussit à démettre Lisette de tous ses mandats en lui interdisant par télégramme de revenir au Tchad lors d’un voyage à l’étranger. De fait, il parvient à mettre en minorité son adversaire en s’appuyant sur les partis musulmans du Nord du Tchad qui avaient préféré Tombalbaye à Gabriel Lisette considéré comme un étranger. Il est le premier chef de l’État tchadien.
Élu président de la République en 1962, le PPT proclamé parti unique, il commence peu à peu à cumuler les fonctions : chef de gouvernement, puis après 1966, dirige lui-même plusieurs ministères.
En 1968, l’insurrection armée des régions de l’Est et du Nord, islamistes (donc opposées aux sudistes chrétiens) oblige la France à envoyer des troupes contre le Frolinat. La dérive autoritaire de Tombalbaye, déjà notable, s’accentue après cette date.
Réélu en juin 1969, il s’accapare de tous les pouvoirs régaliens de l’État. Déjouant une tentative de coup d’État en 1971 (orchestrée par la Libye), il se lance, comme Mobutu du Zaïre, dans une violente campagne « d’authenticité » africaine (changement des prénoms empruntés de l’occident aux prénoms d’origine africaine et tchadienne, lui même passant de François à Ngarta, Fort-Lamy et Fort-Archambault deviennent respectivement N’Djamena et Sarh, exaltation du yondo, l’initiation culturelle systématique des jeunes garçons Sara, etc.)
En 1972, il rompt avec la France et avec Israël ; il renoue les relations avec le Soudan et avec la Libye, pour qu’ils cessent alors d’aider le Frolinat ; dans le même temps, il se tourne vers les États-Unis dans le cadre de la recherche pétrolière au Tchad. En décembre 1972, il accepte l’occupation de la bande d’Aozou par la Libye en échange de l’arrêt du soutien au FROLINAT. Six mois plus tard, les troupes libyennes investissent la région et ses principales villes, et créent une base aérienne près de l’oasis d’Aouzou.
Tout le long du début des années 1970. Tombalbaye critique les performances médiocres de l’armée nationale tchadienne dans la guerre civile, cela irrite le corps des officiers et dissipe leurs loyautés. Il pratique de fréquentes purges et remaniements. En mars 1975, Tombalbaye ordonne l’arrestation de plusieurs officiers supérieurs, comme suspects dans une tentative de pusch.
Le 13 avril 1975, plusieurs unités de la gendarmerie de N’Djamena, agissant sous la direction initiale de jeunes officiers, fomentent un coup d’État, l’un des motifs de celui-ci est la reculade devant la Libye. François Tombalbaye est assassiné dans des circonstances obscures. Le 15, l’ancien commandant de l’armée nationale tchadienne, Félix Malloum arrêté en mars, est nommé président par un conseil militaire. Malloum dénonce aussitôt le traité signé par son prédécesseur avec la Libye et reprend le soutien aux rebelles libyens opérant depuis le Tchad.