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République Centrafricaine : Bangui, une journée de deuil au Km5 tourne en émeute

 [ Par  Rosmon Zokoue |Mis à jour|samedi 27 septembre 2014 ]

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La journée de vendredi 26 septembre, consacrée au deuil au sein de la communauté musulmane de Km5, a tourné finalement en émeute. L’arrestation de certains jeunes par des éléments de la Sangaris serait à l’ origine de cette tension.

Il est 10 h. Le 3ème arrondissement est encore calme. C’est une journée de ce que les musulmans appellent «carama», c’est-a-dire, faire de sacrifice en la mémoire des personnes disparues.  Il y a de cela quelques jours, certains commerçants musulmans sont tombés dans une embuscade des Anti Balaka sur l’axe Sibut Dékoa.

Regroupés à côté du monument de Koudoukou, les leaders des jeunes musulmans s’adressent aux quelques journalistes présents. Youssouf Aamat, le Président de l’Organisation des jeunes Musulmans Centrafricains(ORJMCA), critique le silence du gouvernement et de la communauté internationale après le malheur survenu au sein de leur communauté.

« Nous sommes mécontents vis-à-vis du gouvernement. A chaque fois qu’il y a des agressions contre la communauté musulmane, le gouvernement ne réagit pas et on ne comprend pas pourquoi», explique t-il.

Il ajoute que cette journée devait être pacifique. « Nous avons choisi cette journée de vendredi pour rendre hommage à nos frères qui sont morts sur l’axe Sibut-Dékoa. S’ils ont eu le courage de faire ce voyage, c’est parce qu’ils ont mis leurs espoirs dans l’accord de Brazzaville. Mais qui viendra nous faire appliquer cet accord ?», a déploré Youssouf.

Des éléments de la Sangaris ont pris position derrière le petit marché Fodet, situé à côté de l’ex BEA REX. Des tirs commencent à se faire entendre et la panique s’en suit. A l’abri d’un magasin, une poignée de jeunes trouvent refuge. Un jeune garçon, croit avoir vu des éléments de la Sangaris arrêter des jeunes musulmans armés.

« Les soldats français ont voulu désarmer cinq jeunes musulmans armés. Mais, leurs frères n’ont pas voulu. Finalement, ils les ont embarqués de force. C’est là que la situation a dégénéré », raconte le jeune garçon.

Joint par le RJDH, le service de la communication de la Sangaris a précisé que les soldats de la force française sont intervenus en appui à la MINUSCA qui était dans le secteur. Toutefois, un membre de la cellule de communication de la Sangaris a promis de donner ultérieurement plus des détails sur la situation des jeunes arrêtés.
Le 19 et 20 août dernier, des affrontements avaient opposé des éléments de la Sangaris et des jeunes musulmans de Km5. Depuis ce jour, la Sangaris n’est pas la bienvenue dans le 3ème arrondissement de Bangui.

 

©rjdhrca



27/09/2014

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