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RDC : en Afrique du Sud, Procès des rebelles congolais à Pretoria - un policier infiltré parle

[La rédaction|Mis à jour|mercredi 13 août 2014]

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Le procès de 20 rebelles congolais présumés se poursuit à Pretoria. Ces 20 hommes sont accusés d'avoir fomenté un coup d'Etat contre Kinshasa. Ils ont été arrêtés en février 2013 après une longue opération d'infiltration de la police sud-africaine.

C'est un informateur qui a mis les autorités sur la piste des rebelles présumés, ceux-ci avaient fait savoir qu'ils cherchaient des mercenaires pour les aider dans leurs projets de coup d'Etat. Un policier infiltré a commencé à témoigner le lundi 11 août devant la Cour : il est revenu sur les nombreux courriels échangés avec les rebelles présumés.

Le policier infiltré s'est présenté aux Congolais comme un ancien militaire, menant des activités mercenaires en Afrique et au Moyen-Orient. Il entre d'abord en contact avec Kabula Kilele, l'accusé n° 4, qui devient son principal interlocuteur. Celui-ci promet au faux mercenaire des titres miniers s'il aide le groupe à se procurer des armes et de l'argent pour renverser le pouvoir de Kinshasa.

Le prévenu lui envoie également une photo « de ses hommes en train de s'entraîner dans la savane » sur laquelle on voit Etienne Kabila habillé en treillis, arme à la main. Le policier infiltré propose donc d'organiser un entraînement militaire.

Et pour réaliser ce projet, il réclame de nombreuses informations sur les rebelles présumés : photos, expérience militaire, objectif d'entraînement, autant de pièces à conviction qui seront utilisées lors du procès. Au fil des mois, d'autres hommes sont mis en contact avec le faux mercenaire. Plusieurs rencontres ont lieu dès septembre 2012 : toutes sont filmées discrètement par la police.

Tous ont plaidé non coupables

Cependant, Etienne Kabila, présenté comme le chef du groupe, arrête très vite de prendre part à ces réunions même s'il reste en contact avec l'espion de la police. Dans les échanges de courriels lus devant la cour, les rebelles présumés expriment assez clairement leurs intentions. Ainsi, fin janvier, James Kazongo, un Congolais résident aux Etats-Unis, qui se présente comme l'un des leaders du groupe confirme, par exemple, dans un message électronique, vouloir renverser Joseph Kabila et s'emparer de Bukavu.

Finalement, 19 rebelles présumés sont arrêtés le 5 février 2013. Etienne Kabila est, lui, interpellé au Cap, trois jours plus tard. Tous ont plaidé non coupables. Ce sera bientôt au tour de la défense d'interroger le policier, considéré par les avocats comme un agent provocateur. Les avocats devraient essayer de montrer que les Congolais, qui disent ne pas tous se connaître, ont été encouragés dans leur projet par la police, et qu'ils n'avaient pas sérieusement l'intention de mener un coup d'Etat.

 

©RFI



12/08/2014

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