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RCA: réactions mitigées après la promesse d’un remaniement gouvernemental

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Les réactions sont mitigées en Centrafrique après le discours de la présidente de transition le 6 mai. Catherine Samba Panza, a présenté le «bilan de ses cent jours à la tête de la transition». Plusieurs partis auraient aimé plus de propositions concrètes pour enfin améliorer la sécurité et faire avancer la réconciliation, mais ils ont quand même apprécié l’idée d’un gouvernement plus représentatif.


Les populations ont été marquées dans leur cœur, dans leur tête, par les horreurs qu’elles ont vécu, et il n’est pas facile de faire le deuil de tout cela, et c’est toute la population toutes tendances confondues, qui doit s’impliquer pour le désarmement.

  
Catherine Samba-Panza a annoncé quelques changements au sein de l’exécutif et la réforme des forces armées. Mais la présidente n’a pas vraiment réussi à convaincre tout le monde, notamment Maître Blaise Hotto Fleury. Le porte-parole du Rassemblement démocratique centrafricain, et membre du CNT est sceptique, même s’il ne ferme pas la porte à la participation de son mouvement à un gouvernement remanié :


« Catherine Samba-Panza a essayé de faire un descriptif de la situation qu’elle est venue trouver jusqu’à ce jour. Ce n’est qu’un descriptif. Mais qu’est-ce qu’on va faire d’ici là ? Comment allons-nous en sortir ? Qu’est-ce qui a déjà était fait ? Qu’est-ce qui reste à faire ? Où on a été bloqué ? Pourquoi cela ne marche pas ? C’est un diagnostic qu’on attendait d’elle. Un diagnostic des traitements à administrer à la société centrafricaine pour son relèvement. Pas un descriptif. Ce n’est pas du tout ce qu’on attend pour amener le peuple centrafricain vers la paix ».


L’idée d’un gouvernement plus représentatif, évoquée mardi par la présidente centrafricaine, a séduit plutôt le coordinateur des milices anti-balaka. Le coordinateur des anti-balaka, Edouard Patrice Ngaissona, a été sensible à la main tendue de la présidente et impressionné par sa détermination :


« J’ai été invité, c’est déjà un geste fraternel que j’apprécie. Catherine Samba-Panza tend la main à une réconciliation nationale, un dialogue franc entre Centrafricains. C’est un geste très positif. Ce qui nous rassure c’est que par tous les moyens, elle cherche à amener les Centrafricains à se comprendre, à se pardonner, et à tourner la page (…) De notre point de vue, par rapport à ce qu’elle veut faire, nous sommes disposés à l’aider dans sa lourde mission ».


Le Mouvement pour la libération du peuple centrafricain aurait bien aimé aussi un peu plus d’engagements de la part de Catherine Samba-Panza, mais il se dit prêt à participer à un gouvernement de transition. Rien n’est fait pour l’instant, mais Luc Guéla, le porte-parole du MLPC, est plutôt enthousiaste :


« Il faut que la présidente se déploie plus, il faut qu’elle ait un gouvernement d’action et non un gouvernement passif, qui n’est pas sur le terrain et qu’il ne peut pas remettre la zone de sécurité en place (…) Malheureusement, l’insécurité continue de persister, et nous, MPLC, nous l’encourageons pour qu’elle puisse réussir».

 
A la question si Luc Guéla serait prêt à participer à un gouvernement même si Catherine Samba-Panza ne lui propose pas ou au MPLC, le poste de Premier ministre, il répond que « ce n’est pas le poste de Premier ministre à l’heure actuelle qui nous intéresse. Nous verrons dans quelles conditions (…) nous pourrons rentrer dans ce gouvernement ; si elle nous fait appel et que nous pensons qu’il faut lui donner un coup de main pour réussir dans le pays. Il faut que cela soit une union de force. Notre problème c’est surtout la paix ».

 

©RFI



08/05/2014

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