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La Centrafrique toujours en quête de son Premier ministre

 [La rédaction|Mis à jour|vendredi 8 août 2014 ]

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Au troisième jour des concertations menées par la présidente centrafricaine, Catherine Samba-Panza cherche toujours un remplaçant pour occuper le poste vacant de Premier ministre, André Nzapayéké, dont l’entourage juge qu’il a été poussé vers la sortie pour être remplacé par un musulman, afin de faciliter la mise en place des accords de paix signés fin juillet entre anti-balaka et Seleka à Brazzaville.

Au pied de la mosquée centrale du PK5, les habitants vivent cloîtrés dans leur enclave musulmane de Bangui. Pour beaucoup, le futur Premier ministre devra ramener la paix et la liberté de mouvement. Peu importe sa confession. « Nous avons cohabité ensemble avec les chrétiens, depuis avant l’Indépendance jusqu’à maintenant », explique l’un d’eux. « Ce sont les gens, les politiques qui nous ont divisés. Moi, je suis pour la paix. Si c’est un chrétien qui est le Premier ministre et si la paix revient, nous sommes d’accord. Si c’est un musulman qui peut amener aussi la paix, c’est aussi bon. C’est ce que je veux. »

Sur le marché de l’allée centrale du PK5, même son de cloche. Que le Premier ministre soit musulman ou chrétien, l’important c’est le retour de la stabilité : « Si c’est un musulman, ça ne va pas changer les choses. Nous voulons reprendre nos activités comme auparavant. Nous voulons seulement un homme digne, un homme sincère, crédible. Ni Seleka, ni anti-balaka », insiste un Banguissois. « On veut la stabilité, on veut la sécurité », insiste un autre. « Ça change quoi ? Ça ne change rien si c’est un musulman ou pas un musulman. Ça ne change pas. Notre problème c’est quoi ? On est coincés, on est bloqués. Ce n’est pas ça qui va stabiliser le pays », lâche un autre, résigné.

 

Un nouveau favori « toutes les deux heures »

 

En trois jours, entre les différents partis politiques, les représentants anti-balaka et Seleka, Catherine Samba-Panza aura consulté onze entités politiques pour trouver un remplaçant à André Nzapayéké. Les mêmes que celles présentes au Forum de paix de Brazzaville, fin juillet. A chacun, la présidente a demandé une liste avec un nom de Premier ministre et trois noms de ministrables, pour choisir le prochain chef du gouvernement.

A ce stade, difficile de savoir si un candidat se détache. « Toutes les deux heures, il y a un nom de favori différent », ironise Martin Ziguélé de l’AFDT, parti politique qui s’est vu proposer une participation au gouvernement.

La présidence veut en effet un gouvernement « inclusif », c'est-à-dire représentatif des disparités régionales, religieuses et politiques de Centrafrique, le tout sur des critères de compétence et d’expérience. «  Nous devons tirer des leçons du gouvernement précédent, dans lequel beaucoup apprenaient leur métier sur le tas », explique une source à la présidence. Par ailleurs, les prochains membres du gouvernement de transition doivent s’engager à ne pas se présenter aux prochaines élections.

©RFI



08/08/2014

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