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Deux ex-présidents de la Centrafrique, parmi les "responsables" d'atrocités

Bozizé et Djotodia figurent sur la liste noire de l'ONG Amnesty International, dans son rapport publié jeudi, qui appelle à la création d'un tribunal hybride composé d'experts centrafricains et internationaux.

[La rédaction|Mis à jour|11 juillet 2014 ]

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L'ONG Amnesty International a accusé, jeudi, des personnalités centrafricaines, dont deux anciens présidents, d'être responsables de graves atteintes aux droits humains, entre 2013 et 2014, en RCA, en plaidant pour un "tribunal hybride", composé d'experts nationaux et internationaux, pour faire cesser l'état "d'impunité" dans ce pays.

Le rapport de 68 pages, publié sur son site et intitulé "Il est temps de rendre des comptes", associe les noms de François Bozizé et de Michel Djotodia, deux anciens présidents de la RCA, à de graves infractions aux droits humains. Il a également dénoncé des coordonnateurs Anti-balaka, comme Levy Yakété, et des commandants de la Séléka, tels que Nourredine Adam.

"Les informations obtenues (..) notamment les noms des commandants des anti-balaka et de la Séléka soupçonnés d'avoir pris part à de graves atteintes aux droits humains en commettant, ordonnant ou cautionnant des crimes, ont été vérifiées et recoupées auprès de plusieurs sources" a assuré le rapport, publié sur le site de l'ONG.

L'organisation a demandé que des enquêtes soient ouvertes pour que les présumés responsables de ces crimes soient poursuivis et que l'impunité dont ils bénéficient cesse.

« Pour que la République centrafricaine puisse se remettre de la folie meurtrière dont elle est le théâtre depuis décembre 2013, il est indispensable que ceux qui ont planifié, commis ou facilité des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité ou de graves atteintes aux droits humains aient à rendre des comptes », a déclaré Christian Mukosa, chercheur sur la République centrafricaine à Amnesty International.

Sans préjudice des procédures engagées par la Cour Pénale Internationale (CPI), qui a ouvert un examen préliminaire sur la situation en RCA, Amnesty International a également appelé les autorités de transition à envisager la création d’un "tribunal hybride", composé d'experts centrafricains et internationaux "pour juger les crimes relevant du droit international et aider à renforcer le système judiciaire national."

«Sa composante internationale permettrait de renforcer les capacités du système judiciaire national, de lui apporter crédibilité et indépendance et de le rendre plus digne de confiance, tandis que sa composante nationale bénéficierait de l'aide financière, logistique et politique de la communauté internationale» justifie le rapport.

Avec le renversement de François Bozizé, en mars 2013, la RCA sombre dans un cycle de violence imputé à des éléments Seleka, à l'endroit de la population chrétienne. L’assaut du 5 décembre 2013 sur Bangui de groupes d’auto-défense anti-Balaka, auto-proclamés défenseurs des chrétiens contre les Sélékas, amalgamés aux musulmans, a déclenché un cycle de violence inter-confessionnelle. La démission de Michel Djotodia, en janvier 2014 a été suivie par l'installation d'un Gouvernement de transition qui peine toujours à endiguer la crise.

 

©AA



11/07/2014

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