A7i

A7i

Centrafrique : tension entre la Séléka et l’armée française à Bambari

La force et ses soutiens musulmans ont réagi à la décision de la communauté internationale de les cantonner et les désarmer.

 sanga1.jpg

[Mise à jour|23/05/14]-En milieu d’après midi, jeudi 22 mai, un semblant de calme régnait à Bambari, ville du centre-est de la Centrafrique, jusque-là épargnée par les affrontements entre chrétiens et musulmans.

Tôt le matin, la ville s’était réveillée en ébullition. Des jeunes musulmans montaient des barrages, tandis que des soldats de la Séléka, composée essentiellement de groupes de musulmans venus du nord et du nord Est du pays, circulaient en ville avec leurs armes. Ce qu’ils ne faisaient plus depuis quelques jours.

Discours ferme de l’ambassadeur de France

Tous entendaient protester contre le discours ferme tenu la veille par l’ambassadeur de France, venu spécialement à Bambari avec une délégation du gouvernement centrafricain, pour annoncer que la communauté internationale exigeait le cantonnement des hommes de la Séléka et que tout homme armé dans les rues de Bambari serait désarmé.

L’ambassadeur de France avait jugé publiquement que le dit « État-major de la Séléka », basé à Bambari, n’avait aucun fondement juridique. Autrement dit, la France venait d’annoncer à la Séléka qu’elle n’aurait plus la main sur cette ville qu’elle contrôlait depuis son arrivée en décembre 2012.

Les musulmans de Bambari ont très mal pris ces annonces. À leurs yeux, la Séléka est la seule force capable de les protéger des anti-Balaka, les milices populaires défendant les communautés chrétiennes.

Accrochages avec la force Sangaris

De 8 à 9 heures, des accrochages ont eu lieu entre les militaires de la force Sangaris, envoyée par la France en RCA à partir du 5 décembre 2013, et les soldats de la Seleka. Dès les premiers coups de feu, des milliers de personnes avaient quitté leurs habitations pour se réfugier dans la brousse ou dans des lieux symboliques, comme l’évêché de Bambari.

À la fin de l’après-midi, la ville était toujours coupée en deux. La rive droite de l’Ouaka, tenue par les Français de Sangaris et des éléments de la force africaine de la Minusca, la rive gauche, entre les mains de la Séléka et de jeunes musulmans en colère.

L’évêché, où se trouvaient quelque 1 500 déplacés autour de Mgr Edouard Mathos, se trouvait encore, en fin de journée, complètement isolé dans la zone tenue par la Séléka. Tout le monde craignait l’enclenchement d’un conflit dans une ville composée à 60 % de chrétiens et 40 % de musulmans.

Laurent Larcher, à Bambari

 

© La Croix



23/05/2014

A découvrir aussi


Ces blogs de Politique & Société pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 541 autres membres