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Crise en Centrafrique : mains invisibles et craintes de déstabilisation du régime

 exseleka.pngDes soldats de l’ex-Seleka 

 

La journée a été particulièrement tendue ce jeudi 29 mai à Bangui, au lendemain de l’attaque de l’église Notre-Dame de Fatima qui a couté la vie à une quinzaine de personnes. La capitale centrafricaine était restée paralysée. La Misca et Sangaris sont déployées ostensiblement pour éviter un regain de violence. Le Premier ministre estime qu’il y a un « complot planifié ».
Pour prévenir une nouvelle poussée de fièvre meurtrière que tout le monde craint à Bangui, les véhicules de la force panafricaine et de Sangaris sont postés dans différents points de la capitale, en particulier dans le 3e arrondissement, ou se trouve notamment le quartier du PK5.
Les soldats de la Misca ont passé des heures à démanteler les barricades érigées quelques heures plus tôt un peu partout en ville. Des opérations qui ont parfois donné lieu à des échauffourées.
Ce jeudi, Bangui était paralysée. Les boutiques et échoppes sont restées fermées. Et un climat d’extrême tension régnait partout après l’attaque de l’église de Fatima qui a couté la vie mercredi 28 mai à une quinzaine de personnes. Dans le 2e arrondissement, dans le quartier de Lakouanga, une mosquée a même été mise à sac ce jeudi matin.
Interrogé par RFI, le représentant spécial de l’ONU, Babacar Gaye, appelle les politiques, les religieux, les chefs de groupes armés, et l’ensemble des Centrafricains quel que soit leur niveau de responsabilité, à un sursaut national en faveur de la paix et du dialogue.
Il n’est pas possible qu’une force soit derrière chaque Centrafricain…
  
Un « complot planifié »


Quant à André Nzapayéké, le Premier ministre centrafricain, il affirme qu’il existe un « complot planifié » pour perturber la transition. Il accuse des hommes politiques, dont certains selon lui sont autour de son cabinet et du cabinet de la présidente, Catherine Samba Panza de vouloir déstabiliser le régime.
André Nzapayéké est catégorique. Toutes les trois semaines environ des actes violents viennent saper le processus de paix et il existe, dit-il, un complot planifié pour perturber la transition. Il pointe un doigt accusateur vers certains hommes politiques mais aussi vers les cabinets, le sien comme celui de la présidente « On nous signale aussi un certain nombre de personnes qui sont déjà très proches du pouvoir, qui sont déjà autour du cabinet de madame la présidente, autour de moi, et il est clair et net qu’il y a quelque chose qui se passe derrière ».
Le Premier ministre se refuse à donner les noms de ceux qui selon lui déstabilisent en sous-main. Mais l’on sait que la transition a cette spécificité que les cabinets du Premier ministre et de la présidente ont été constitués pour créer des ponts avec les groupes armés, et pour neutraliser certains éléments en les intégrants dans la structure politique.
Ainsi le cabinet de Catherine Samba Panza a intégré plusieurs responsables de l’ex-Seleka, la rébellion nordiste, tandis que le cabinet d’André Nzapayéké s’est plutôt ouvert à la mouvance anti-balakas.
Qu’il y ait au sein de ce cabinet des personnes qui jouent un jeu trouble n’est pas une surprise. En revanche, que le Premier ministre dénonce ces agissements est le signe que les autorités de la transition n’entendent pas rester sans réactions face aux bouffées de violence.

 

©RFI

 

 



30/05/2014

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