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Centrafrique/sanctions onusiennes : les accusés doivent répondre de leurs actes devant la justice (porte-parole Séléka)

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YAOUNDE [ Mise à jour|27 mai 2014]- Concernée par les sanctions d'interdiction de voyager et de gel des avoirs décidées par l'ONU et les Etats-Unis contre un groupe de personnalités centrafricaines accusées d'obstruction au processus de paix comprenant le général Nourredine Adam, son stratège, l'ex-coalition rebelle Séléka fait profil bas, affirmant se soumettre aux décisions internationales et de justice.

"Chacun doit répondre de ses actes face à la justice. Nous ne sommes pas contre la CPI (Cour pénale internationale) et les Nations Unies. On laisse la justice faire son travail", a déclaré le colonel Djouma Narkoyo, porte-parole de l'ex-alliance rebelle joint lundi par Xinhua à Bambari, localité à quelque 400 km au nord de Bangui où l'organisation vient d'établir son commandement opérationnel.

Après sa prise du pouvoir le 24 mars 2013 à Bangui au terme de trois mois de conflit avec le régime de François Bozizé, l'ex-Séléka a été rendu coupable de pillages et d'exactions à l'égard de la population centrafricaine.

Responsable de la "police politique" de ce dernier jusqu'à la démission forcée de son leader Michel Djotodia de la présidence par intérim en janvier, le général Nourredine Adam en est particulièrement visé.

Son nom est cité sur une liste de sanctions récemment publiée par les Nations Unies et comprenant aussi l'ex-président François Bozizé et son ancien ministre et conseiller Lévy Yakété, une décision survenue au moment même où une commission d'enquête internationale désignée par l'organisation mondiale examine les responsabilités dans les violences commises depuis fin 2012 en Centrafrique.

Un travail qui laisse supposer la possibilité de l'extension des sanctions individuelles, que les responsables de la Séléka affirment ne pas redouter. "Il n'y a aucune crainte. Ceux qui ont mal géré, auront des comptes à rendre. Et ceux qui n'ont commis aucun délit n'ont pas de raison de se faire du souci", soutient le colonel Narkoyo.

A Bambari, la présence depuis trois semaines des ex-rebelles en majorité musulmans accentue la peur chez une partie de la population, en l'occurrence les quelque 4.000 habitants d'obédience chrétienne ayant trouvé refuge à l'archevêché depuis décembre 2013, qui hésitent pour nombre d'eux encore à regagner leurs domiciles.

"La Séléka a pris Bambari depuis longtemps. Il n'y a pas un problème de cohabitation. Nous ne sommes contre personne. Nous sommes là pour protéger toute la population. Nous demandons à tous les déplacés de rentrer", tente de rassurer le colonel Narkoyo.

Principale cible du désarmement lancée en décembre par la force française Sangaris, chargée d'aider à restaurer la paix et la sécurité dans le pays en appui de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (Misca), l'ex-rébellion accuse plutôt cette mission d'attiser les haines interconfessionnelles en manipulant les milices chrétiennes anti-Balakas (anti-machettes) contre les populations musulmanes.

 

©Xinhua



27/05/2014

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