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Centrafrique : Ouverture du Forum de Bangui: cap vers la présidentielle

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[La rédaction|Mis à jour| 5 mai 2015 ]

 

Près de 700 personnes étaient présentes pour l'ouverture du Forum de Bangui lundi 4 mai en Centrafrique. Toute la semaine, des tables rondes et des débats vont s'enchaîner pour aboutir à une liste de recommandations censées être le point de départ d'une paix durable dans le pays. La communauté internationale a mis la pression sur les autorités de transition en insistant sur la nécessité de respecter les délais quant à l'organisation des élections présidentielles.

L'organisation des élections présidentielles est l'objectif premier. Le médiateur congolais Denis Sassou Nguesso a été clair. Ce forum doit rassurer la communauté internationale : « Plus le Forum de Banguiimpulsera le rythme de la transition, plus les partenaires seront encouragés à poursuivre l’appui financier à la Centrafrique. Cette conditionnalité s’adresse à vous les participants au Forum. Il vous incombe de relever ce défit par la tenue d’élections libres et transparentes, qui jetterons les bases d’une paix et d’une stabilité durables pour votre pays. »

Le représentant du président tchadien Idriss Déby a mis dans la balance l’argument financier. Si la Centrafrique veut continuer à être aidée, il va falloir donner des gages de confiance : « En même temps que le peuple centrafricain, tous nos partenaires requièrent que les élections aient lieu dans les délais prévus afin que la transition ne déborde plus de l’ultime terme qui lui a été prescrit. Vous êtes donc réunis pour impulser à la République centrafricaine un nouveau départ. J’espère avec vous que celui-ci est le bon. »

Les deux poids lourds dans la médiation de la crise centrafricaine ont donc mis la pression sur les autorités de la transition. Catherine Samba-Panza leur a répondu dans la foulée. « Nous tiendrons nos promesses », a-t-elle affirmé.

■ Amnesty International demande une révision du projet de Constitution

Amnesty International participe à cet événement majeur en qualité d'observateur. Si l'organisation de défense des droits de l'homme note déjà des avancées positives en Centrafrique notamment grâce à la création d'une Cour pénale spéciale qui aura pour but d'enquêter et de juger les crimes de guerre commis dans le pays depuis 2003, elle s'inquiète du projet de Constitution qui doit être discuté lors du Forum. Selon Amnesty, en l'état actuel, ce texte ne garantit pas suffisamment la fin de l'impunité des dirigeants du pays.

Stephen Cockburn, le directeur général adjoint du programme d'Amnesty International en Afrique de l'Ouest et centrale : « Il faut vraiment s’assurer que la Centrafrique se dote d’une Constitution qui renforce et ne sape pas ses efforts. Malheureusement, il y a un projet de Constitution actuel qui serait discuté lors du Forum et qui serait soumis à la population dans un référendum avant les élections. Ce projet de Constitution pourrait permettre aux auteurs de violations de droits humains d’échapper à la justice. Selon le projet actuel, le président ne pourrait pas être inculpé sauf pour haute trahison ainsi que pour les anciens présidents. Il n'y a aucun article qui exclut l’introduction de futures immunités ou d’amnistie pour les crimes de guerre, par exemple. Donc pour nous, il faut simplement que les délégués du Forum demandent aux autorités d’amender le projet de Constitution pour qu’il soit cohérent avec cette volonté politique et éviter une répétition des erreurs du passé. »

©RFI



05/05/2015

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