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Centrafrique : le processus de paix enlisé ?

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[ Par Jacques Duplessy |Mis à jour| 22 avril 2015]

En RCA, le sort du pays est suspendu à une sorte de yo-yo auquel doit faire face le Forum de Bangui, chargé de reconcilier séléka et anti-balaka.

Mercredi 15 avril, en une journée les politiques, les élus nationaux et les membres de la société civile chargés de la préparation du Forum se sont mis d'accord sur la composition des commissions qui doivent préparer cette rencontre cruciale. Retour sur un psychodrame.

 

Le processus de paix centrafricain dans la tourmente

 

Le 4 avril, la présidente Catherine Samba-Panza signe trois décrets nommant le présidium du Forum de Bangui, les membres du Comité technique, et fixant les dates du dialogue national du 27 avril au 4 mai. Le Conseil national de transition (CNT), le Parlement transitoire centrafricain, s'élève alors contre ces décisions, accusant la présidente de n'avoir consulté ni le CNT ni la Cour constitutionnelle. De nombreux politiques et membres de la société civile dénoncent aussi le choix de Jean-Jacques Démafouth, conseiller à la sécurité de la présidente, comme coordinateur du comité technique. "Démafouth a été dans la rébellion sous Bozizé, il a participé à des coups tordus et des assassinats", explique un connaisseur du dossier. "Il était trop sulfureux pour occuper un tel poste." Beaucoup reprochent aussi à la présidente de noyauter la préparation du débat et menacent alors de boycotter le Forum. La grogne enfle. Le lundi 13 avril, quarante partis politiques rencontrent les parlementaires du CNT pour exiger que la présidente revienne sur les décrets de nomination.

 

Une éclaircie enfin...

 

Le lendemain, les ex-présidents François Bozizé et Michel Djotodia s'engagent par écrit en faveur du Forum de Bangui dans un document signé à Nairobi, au Kenya, pays qui joue un rôle clef dans les pourparlers de paix entre les groupes armés. Catherine Samba-Panza cède à la pression et réunit tous les acteurs le 15 avril. Et là, petit miracle, tout le monde fait preuve de bonne volonté et la situation se débloque. Le présidium sera désormais assuré par un ex-séléka, et non un anti-balaka comme actuellement. En échange, les anti-balaka gagnent une place au comité technique. La ministre de la Santé Marguerite Samba, personnalité consensuelle, remplace Jean-Jacques Démafouth à la place du comité technique. La composition des deux comités a été entièrement revue et tous les membres ont été choisis par consensus. Le Forum de Bangui pourra-t-il se tenir comme prévu à partir du 27 avril ? Jusqu'il y a quelques jours, il semblait difficile d'y croire. Mais si le consensus dans la préparation du dialogue de réconciliation se fait à cette même vitesse, tout devient possible.

©Le Point

 



22/04/2015

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