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Centrafrique : La conversion de la Seleka en parti politique inspirera confiance en RCA !

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Abdoulaye Hissen

 

[ Par  Thierry Brésillon | Mise en jour| 8 mai 2014 ] - L’objectif du Congrès de l'ex-Seleka à Ndélé,  (nord de la RCA), qui devait commencer pour mercredi est de transformer l’ex-Seleka en parti politique et l'éventuelle désignation de Désiré Kolingba, descendant de l'ancien président André Kolingba,  a sa tête "serait de nature à inspirer confiance au reste des acteurs politiques », a assuré Abdoulaye Hissen, un des leaders de l’ex-Seleka.

Peu avant son départ pour Ndélé, dans le nord de la Centrafrique, où doivent se réunir mercredi les mouvements qui composaient l’ex-Seleka, Abdoulaye Hissen, leader du CPJP (Convention des patriotes pour la justice et la paix), a accordé un entretien à Anadolu.

Il devra faire partie d’une délégation de douze personnes, parmi lesquels le général Dhaffane Mohamed Moussa, président de la Seleka, deux généraux représentant les camps où sont regroupés les combattants de l’ex-Seleka aux camps RDOT et camp Béal à proximité de la capitale, pour se rendre à Ndélé, où se tiendra le Congrès de l’ex-Seleka.

Quels sont les objectifs de cette réunion ?

Après la démission de l’ex-président  Michel Djotodia, chacun est parti de son côté. Il est indispensable que nous parlions d’une seule voix. Il faut structurer les branches politiques et militaires et transformer l’ex-Seleka en parti politique. Nous dégagerons une stratégie commune et tout groupe qui s’écartera de cette stratégie, s’exclura lui-même du mouvement.

Entre le dialogue politique et l’option militaire, quelle ligne défendra votre formation ?

Notre mouvement a choisi la voie de la négociation. Nous avons rejoint le dialogue inclusif en août 2012. Toute guerre finit par une négociation. Nous voulons réconcilier les Centrafricains.

On évoque la participation de Désiré Kolingba, fils de l’ancien président André Kolingba récemment converti à l’Islam,  au Congrès de Ndélé et sa possible désignation à la tête du mouvement. Pouvez-vous confirmer ?

J’entends les mêmes versions que vous. Je ne peux pas vous confirmer qu’il sera à Ndélé.  Par contre, sa nomination à la tête du mouvement pourrait être un début de solution, pour ainsi inspirer confiance aux autres formations politiques et examiner la conversion de la coalition en parti politique. 

Le général Yaya Scout installé dans la région de Bria, dans le nord du pays,  a récemment déclaré à Anadolu que l’ex-Seleka mène une offensive sur Bangui et entend revendiquer le droit à réintégrer les forces de sécurité. Qu’en dites-vous ?

Les déclarations de Yaya Scout sont celles du chef d’un groupuscule. Il n’est pas mandaté pour parler au nom de la Seleka. Je peux vous assurer que si nous décidions vraiment de mener une offensive et de faire mouvement sur Bangui, personne ne pourrait nous barrer la route. Mais nous n’avons aucun intérêt à mener des attaques.

En revanche, la Seleka a été constituée en décembre 2012 par des mouvements dont les revendications étaient légitimes et le demeurent. L’intégration des combattants dans les Forces armées centrafricaines en fait partie.

Des groupes issus de l’ex-Seleka auraient  été impliqués dans des actions armées, dont l’attaque de l’hôpital de Boguila le 28 mars qui s’est soldé par au moins seize morts. Cela n’affecterait pas votre image ?

Les incidents qui auraient été commis par des groupes issus de l’ex-Seleka sont isolés et n’engagent pas le mouvement. L’attaque de Boguila, relève du banditisme caché sous le chapeau de la Seleka.

Selon des sources convergentes, le même groupe responsable de l’attaque de Boguila aurait été engagé lundi dans une offensive très violente contre les militaires français de Sangaris. Condamneriez-vous cet agissement ?

Ce n’est pas une offensive, c’est un incident. Les militaires  français ont procédé à un tir de sommation. Les autres combattants n’ont pas eu la bonne réaction. L’armée française a réagi en puisant dans une logique militaire légitime.

La partition du pays serait-elle une solution pour garantir la sécurité des musulmans ?

Si aujourd’hui les musulmans se sentent plus en sécurité à l’Est qu’à l’Ouest du pays, cela ne peut être qu’une conséquence de la guerre, mais la partition du pays est inacceptable.

 

 

©AA



08/05/2014

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