Centrafrique – 2 factions de l’ex-Séléka s’affrontent à Bambari
[ Par Laurent Lagneau|Mis à jour|28 août 2014 ]
Le mouvement des anti-balaka n’est pas homogène.
Apparu en réponse aux exactions commises par les combattants de l’ex-Séléka, il est divisé en plusieurs factions, dont certaines sont dirigées en coulisse par François Bozizé, l’ancien président centrafricain. Il se peut qu’il y air des frictions entre ces différentes milices, comme en témoigne de récents affrontements au quartier chrétien de Boy-Rabe, à Bangui.
L’ex-coalition rebelle est aussi minée par de nombreuses divisions. Schématiquement, l’on compte la « Séléka Birao », dirigée par Nourredine Adam, et la « Séléka Bambari », où a été établi l’état-major de cette formation.
En juillet, un envoyé de la « Séléka Bambari », Mohamed Moussa Dhaffane, a signé un accord de cessez-le-feu avec des représentants (autoproclamés) des milices anti-balaka lors de négociations tenues à Brazzaville en juillet dernier. Ce que la « Séléka Birao » n’a pas accepté.
Mais même à Bambari, les combattants de l’ex-Séléka sont divisés. La preuve avec les affrontements qui y ont eu lieu le 26 août et qui ont fait au moins une quinzaine de tués.
« Au moins 17 personnes, tous des ex-combattants Séléka, ont été tuées lundi dans de violents affrontements qui ont éclaté dans le centre de Bambari entre deux groupes armés », a en effet affirmé, selon l’AFP, un officier de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA), la force de l’Union africaine déployée dans le pays aux côtés des militaires français de l’opération Sangaris et de la mission européenne EUFOR RCA.
« L’un est le groupe du général Joseph Zoundéko, chef d’état-major de l’ex-coalition Séléka installé à Bambari, et l’autre est celui du général Ali Djarras, comprenant des Peuls armés qui circulent dans région », a-t-il ajouté.
Quelles sont les raisons de ces affrontements?
Ces derniers aurait commencé, selon des informations recueillies par RFI, par une altercation entre des membres des deux groupes au sujet du « contrôle des barrières aux sorties de la ville ». Mais il ne s’agit que d’un prétexte car, visiblement, l’envie d’en découdre était ancienne.
« Les relations entre les différentes factions connaissent une certaine tension liée à la perception de dividendes provenant des sociétés de téléphonie mobile par un camp au détriment des autres », a ainsi confié une source proche de la Séléka.
Une autre raison pourrait être liée à des rivalités éthniques, les hommes du général Zoundéko étant issus des populations Goulas tandis que ceux du général Darass sont des Peuls. D’ailleurs, un travailleur humanitaire présent à Bambari a confié à RFI avoir observé des tensions entre ces deux communautés dans le quartier musulman de la ville.
© Opex 360
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