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Barkhane pour sauver le Sahel du terrorisme

 [La rédaction|Mis à jour| dimanche 3 août 2014 ]

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La force militaire française appelée Barkhane, qui doit lutter contre le terrorisme au Sahel, est opérationnelle depuis vendredi matin. Elle remplace l'opération Serval mise en place au Mali en 2013.

Cette mission, dont le commandement est coordonné par un état-major français basé à N'Djamena, est forte de 3000 hommes. Barkhane remplace l'opération Serval mise en place au Mali en 2013, mais fusionne également avec les anciennes opérations françaises nommées Epervier et Sabre, déployées au Tchad et au Burkina Faso. Son objectif est de permettre une intervention rapide et efficace en cas de crise dans la zone sahelo-saharienne. Selon le politologue camerounais, Vincent Ntudé Ebodé, le choix du Tchad s'imposait :

« Le Tchad a toujours hébergé les forces françaises au même titre que le Gabon et la Centrafrique. Il faut aussi savoir que le Tchad a participé aux côtés de la France et de d'autres pays au rétablissement ou à la récupération du Nord Mali, donc depuis ce moment, les relations entre la France et le Tchad se sont intensifiées du point de vue militaire et en raison du fait aussi que le Tchad fait face au problème de la criminalité transfrontalière, aussi bien en rapport avec la Centrafrique qu'en rapport à la Libye et au Nigeria. Cet ensemble d'éléments permet de comprendre pourquoi les Français ont mis leur dispositif au Tchad. »

En partenariat avec les cinq pays de la zone sahélienne (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, et Tchad) Barkhane, avec ses 3000 hommes, va combattre les mouvements terroristes. Mais cela sera-t-il suffisant ? Pas pour le Dr. Aba Djouassab Koy, troisième vice-président de l'Assemblée nationale du Tchad :

« Pour vaincre le terrorisme, même s'il y avait cent millions de militaires, je crois que non. La lutte doit être multiforme. L'argument fondamental pour eux, c'est qu'ils sont venus accompagner les armées africaines donc il n'y a pas lieu pour eux de s'appuyer sur les armées nationales que cela soit celle du Tchad ou du Burkina Faso. »

Cette lutte contre le terrorisme, affirme Vincent Ntudé Ebodé, a des retombées aussi bien pour le Tchad et que pour la France :

« Cela renforce la coopération militaire entre la France et le Tchad, même si on peut penser que la France a de la bienveillance envers le président actuel, parce que la France-Afrique a toujours eu cette forme-la. C'est une relation particulière sur le plan diplomatique, dans les instances internationales. C'est une coopération culturelle, la francophonie par exemple. C'est une coopération technique, industrielle. Ce n'est pas parce qu'on envoie des forces aujourd'hui qu'on va penser que c'est nouveau. Ce qu'on peut dire, c'est qu'il semble exister une contradiction entre les dernières orientations de la politique française, qui estimait qu'il faut réduire les forces en Afrique, et la tendance actuelle. »

Le troisième vice-président de l'Assemblée nationale tchadienne, Aba Djouassab Koy, assure que son institution n'a pas été saisie concernant la mise en place de Barkhane au Tchad. De même, Eric Pando, un représentant de la société civile, soutient que les Tchadiens n'ont pas été informés. Benaido Tatola, ministre de la Défense et Assane Bakary Sylla, porte-parole de la présidence tchadienne que nous avons contactés ont refusé toute interview sur Barkhane.

©DW



03/08/2014

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