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Bangui : Reprise sous tension des activités dans certains secteurs de la capitale

 [ Par Fridolin Ngoulou |Mis à jour| vendredi 10 octobre 2014]

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Après deux jours de paralysie des activités dans la capitale suite aux dernières violences, les activités semblent reprendre dans certains quartiers. Cependant, cette reprise est toujours sous tension. Les forces internationales sont moins visibles dans certains secteurs où la présence des miliciens Anti-Balaka est renforcée. Des barricades sont toujours visibles dans d’autres quartiers et les habitants du KM5, où vivent plusieurs membres de la communauté musulmane,  déclarent vivre sous les menaces des Anti-Balaka.

Selon les constats faits par les journalistes du RJDH dépêchés dans les coins de la capitale, la reprise est timide, la tension reste vive, les Anti-Balaka érigent toujours des barricades et la présence des forces internationales est moins visible sur le terrain.

« Je suis au marché Gobongo, le mouvement de la population y est. Il n’y a pas de circulation des taxis et bus voire des véhicules particuliers. Les forces internationales passent à toute vitesse et très rarement. Les femmes sont plus visibles pour faire des prévisions », a décrit un journaliste du RJDH.

Selon cet envoyé, la population a peur de la nuit. « C’est dans la nuit que beaucoup de chose se passent : braquages, embuscades, détonation d’armes…Nous avons vraiment peur de la nuit dans ce secteur, qui reste contrôlé par les Anti-Balaka », a rapporté l’envoyé du RJDH.

Au quartier Kpètènè, situé dans le 6e arrondissement de Bangui, la situation est à l’apaisement. « Les enfants jouent, la population circule à pied, les crépitements d’armes ont cessé. Après l’incident d’hier entre les jeunes et une patrouille de la Sangaris, la Sangaris a patrouillé au fond dans les quartiers. Mais ce matin, aucune force internationale n’est visible », a rapporté l’envoyée du RJDH.

Selon la journaliste, la route est barrée au marché Pétévo par des Anti-Balaka. « Ils ont brulé des pneus empêchant toute circulation. Le marché fonctionne très timidement », a-elle relevé.

Selon une journaliste du RJDH au quartier Boy-Rabe, ce secteur reste sous tension. « Les Anti-Balaka restent les maitres du jeu ici. Aucune présence des forces internationales, la population circule très peu. Les Anti-Balaka sont visibles partout, en arme, sur les motos, empêchant d’autres personnes à circuler. Le marché est presque vide », a décrit cette journaliste.

Du quartier Combattant au quartier Galabadja dans le 8e arrondissement de Bangui, la situation est presque identique. Les journalistes du RJDH notent une reprise très précaire des activités commerciales dans ces secteurs. « La présence des forces internationales est moins visible depuis notre arrivée au marché Combattant. Les Anti-Balaka circulent avec les armes et grenades sous les habits. Les femmes se dépêchent pour faire des prévisions, en profitant de cette accalmie. Il faut dire que la peur se dissipe peu à peu ce matin, contrairement aux deux derniers jours tumultueux », a relevé un envoyé du RJDH dans le 8ème arrondissement.

Un centre ville un peu en activité

Selon le constat fait par le journaliste du RJDH ce matin, les activités commerciales ont timidement repris. « Je suis au point Zéro, il y a une reprise timide des activités, les commerçants sont visibles, les grands magasins fonctionnent et la pharmacie du port a ouvert ses portes. Au bord du fleuve, il y a les traversés de quelques commerçants centrafricains et congolais venus de Zongo pour s’approvisionner », a relevé l’envoyé.

« Les stations services sont fermées. Les véhicules en communs ne circulent pas. Les banques restent fermer malgré la présence des clients ce matin. L’administration publique reste paralysée. Mais, on note la présence des forces internationales, de la gendarmerie et de la police nationale en patrouille au centre ville », a relaté ce journaliste.

« Au KM5, la situation n’a pas évolué »

Selon un responsable des organisations musulmanes du KM5, leur situation est toujours difficile. Joint ce matin par le RJDH, la source a indiqué que la population du KM5 est sous les menaces des Anti-Balaka.

« Nous sommes toujours sous les menaces des Anti-Balaka. Ils nous ont presque encerclé ici. Mais les forces internationales se sont positionnées pour empêcher des affrontements. S’ils demandent à la présidente de démissionner, quelle est notre affaire là ? », s’est interrogé ce leader.

Une source jointe depuis la Mosquée Centrale au KM5 a relevé que la situation des déplacés est déplorables dans ce site. « Pas d’accès pour les humanitaires, nous sommes dépourvus. Il n’y a pas d’électricité depuis deux jours. On ne comprend plus. Les femmes, les enfants, les personnes âgées sont tous à la Mosquée. Seuls les jeunes et les hommes valides sont restés dans les quartiers pour protéger nos biens, car les Anti-Balaka disent qu’ils vont rentrer ici », a relaté cette source.


La ville de Bangui sombre dans un chaos depuis mercredi matin, où les violences ont éclaté suite du meurtre d’un taximan par les jeunes musulmans du KM5, pour venger un ex-Séléka musulman tué à la veille au quartier Gobongo.

©rjdhrca



10/10/2014

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