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Bangui: des échanges de tirs entre musulmans et un groupe d’assaillants assimilés aux Anti-Balaka

  [ Par Sylvestre Krock |Mis à jour| lundi 29 septembre 2014 ]

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Les Anti-Balaka ont nié, de leur côté, toute implication dans cet incident en l'imputant à "des malfrats".

Des musulmans et un groupe d'assaillants, assimilés aux Anti-Balaka, se sont affrontés, samedi soir, dans le quartier banguissois à majorité musulmane, KM5, sans faire de victimes, ont rapporté des témoins.

Des tirs à l’arme légère et lourde, ainsi que des explosions de grenades ont été entendus jusqu’à la tombée de la nuit. L’hélicoptère de la Minusca (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation en République centrafricaine) a survolé la zone jusqu'à une heure tardive.

Joint au téléphone par Anadolu, Ousman Abakar, porte-parole des musulmans de KM5, a fait état d’une attaque d’un groupe de pilleurs qu'il a assimilés à des Anti-Balaka, sans fournir davantage de précisions quant aux éléments qui lui ont permis de les identifier.

« Suite aux perturbations qui ont suivi la journée ville morte de vendredi, un commerçant camerounais a recruté des jeunes pour l’aider à charger son véhicule et transporter sa marchandise. Informés, les malfrats sont venus attaquer les ouvriers et emporter la marchandise. C’est alors que les jeunes de KM5 sont allés chercher leurs armes pour venir résister. Ils les ont repoussés jusqu’au quartier Fatima. C’est de la pure provocation ! Depuis un certain temps, il n’y a plus d’Anti-Balaka dans ce secteur. Est-ce cela la cessation des hostilités ? » s’est interrogé Abakar.

La même version a été confirmée par Adraman Issa, Secrétaire général de l'Association de la Jeunesse Islamique centrafricaine, active dans le quartier KM5.

De son côté, Sylvestre Yagouzou, un leader Anti-balaka, a réfuté ces accusations considérant qu'il ne s'agit que d'un cas de criminalité de droit commun dû à "la montée de la délinquence et du vol à main armée." Ces actes de violences, qu'il a imputées à "des malfrats", se sont développés, selon Yagouzou, à la faveur de la prolifération des armes.

« La coordination générale des Anti-balaka a, en son sein, une police militaire chargée de traquer ces bandits et faciliter la pacification du pays dans l’esprit de l’accord de Brazzaville. Malheureusement, les Anti-balaka n’ont pas été compris. Aujourd’hui, nos trois leaders croupissent à Ngaragba (prison centrale, ndlr). Nous sommes découragés. Donc, les Anti-Balaka n’ont rien à voir dans cette affaire. » a-t-il déclaré à Anadolu.

La Minusca qui a commencé son déploiement à la mi-septembre, avait pour mission de consolider l’accalmie fragile que connaît le pays depuis juillet dernier, date de la signature d’un accord de cessation des hostilités entre la milice à majorité musulmane, la Séléka, et la milice à majorité chrétienne, les Anti-Balaka. Toutefois, la RCA connaît, depuis une dizaine de jours, un regain de violence.

Samedi, un centre médical appartenant à l’ONG Médecins sans frontières (MSF) a été pillé, à Bangui, par les populations d’un site de déplacés internes. Une opération "ville morte" des musulmans de KM5 avait dégénéré, vendredi, en affrontements avec les forces françaises de l’opération Sangaris, sans faire de victimes. Cette opération des musulmans banguissois était en réaction à l’assassinat, par des Anti-Balaka, de convoyeurs de bétail de confession musulmane, quelques jours auparavant, dans la région de Kémo, dans le Centre du pays. Cette dernière attaque avait, elle-même, coïncidé avec l'assassinat du maire de Ngaboko (une soixantaine de kilomètres au sud-est de Bambari, sud RCA), par des éléments armés  assimilés aux Séléka, selon des témoingnages recueillis.

 

©AA



29/09/2014

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