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[Vichyssois du monde] Marie De Col en Centrafrique sur le terrain du challenge humanitaire

 [ Par Philippe Cros  |philippe.cros@centrefrance.com| Mis à jour|mardi 7 octobre 2014 ]

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Le goût de l’aventure et l’envie de voir ailleurs ont poussé Marie De Col vers l’humanitaire. La voilà en Centrafrique.

La première fois, on est tombé sur une photo, avec cette seule légende : « Monrovia, Liberia, september 2013 ». La jeune femme qui pose avec un appareil photo n'a pas l'air d'une touriste qui ne trouve plus le chemin de la plage : le look est plus baroudeuse. Et puis, Monrovia, ce n'est pas vraiment un premier choix pour des vacances reposantes.

La Vichyssoise Marie De Col était alors en mission dans l'un des pays les plus pauvres au monde, pour l'association Handicap International. C'était suffisamment intrigant pour nous donner envie d'en savoir plus sur le parcours de cette Vichyssoise de 28 ans.

Nous avons pu la joindre au téléphone en septembre, alors qu'elle était en France pour souffler un peu. Juste avant qu'elle ne reprenne l'avion pour Bangui, en Centrafrique, où elle pilote une mission pour l'ONG Mercy Corps, depuis février.

Quel a été ton parcours depuis que tu as quitté Vichy ? « Pour faire mes études, je suis allée à Lyon pour un diplôme de commerce et de développement. Tous mes stages étaient orientés vers l'idée de travailler dans l'humanitaire. Puis mon stage de dernière année a débouché sur un boulot dans une ONG, en 2008. Je suis partie au Soudan pour le Comité d'aide médicale, une ONG française qui a fermé depuis. J'étais responsable administration, finance, je travaillais aussi sur la logistique. On travaillait sur quelques camps de réfugiés et des cliniques mobiles dans la campagne. »

Quel souvenir gardes-tu de cette première mission ? « C'était grisant. En même temps, ce n'était pas facile car c'était ma première expérience. Ensuite, je suis rentrée en France et repartie en Haïti juste après le séisme, pour une mission d'urgence de deux mois. Ça m'a permis de commencer avec Handicap International, j'avais déjà un peu d'expérience. Ensuite, j'étais basée en Sierra Leone, pour ce pays et le Liberia : je m'occupais des finances, des ressources humaines et la logistique. Un peu plus tard, je suis partie un mois en Libye toujours en administration pour Handicap, avant de repartir pour un poste sur la recherche de financements pour une petite ONG, Madera, qui ne travaille qu'en Afghanistan. »

Pourquoi as-tu quitté Vichy et sa région ? « Il y a sans doute de l'humanitaire à faire à Vichy… mais ce n'est pas le même. Il n'y a pas beaucoup de boulot pour moi, ou alors il faudrait que je me reconvertisse complètement. Ma grand-mère serait ravie… Après, quand je reviens quelques jours pour des vacances, cela me fait vraiment plaisir. Peut-être qu'un jour je me stabiliserai en France. J'ai toujours mes parents, mes grands-parents, ma tante, mes cousins et quelques amis. Quand je rentre en France je passe (presque toujours) par Vichy. »

Quand on te demande d'où tu viens, tu réponds quoi ? « Les gens connaissent souvent Vichy pour des mauvaises raisons, même si certains connaissent quand même les pastilles et les crèmes pour le visage. En Afghanistan, les Afghans ne connaissent que Paris alors je leur disais que ce n'est pas à côté de Paris. Éventuellement, je leur dis que j'ai étudié à Lyon et ça parle un peu plus, notamment parce que le foot est international. Mais Vichy, cela ne parle pas trop, à part aux Français mais pour le régime de Vichy. Du coup, je préfère éviter le sujet. »

Qu'est-ce qui te plaît ailleurs que l'on ne trouve pas à Vichy ? « Le côté interculturel et international… mais je pourrais aussi le trouver à Vichy. C'est peut-être le challenge ; le dépaysement, le fait de travailler avec des gens de tous les pays du monde, il y a les gens du pays mais aussi tous les autres expatriés. Actuellement, dans mon équipe en Centrafrique, j'ai des Américaines, des Anglaises, un Français, des Congolais, un Rwandais, deux Guinéens, deux Burkinabés… En cherchant bien, on peut aussi trouver ça à Vichy. J'avais travaillé un été au Cavilam et c'était sympa d'être avec des gens de tous les pays du monde. »

Avec le recul, quel est ton regard sur Vichy et sa région ? « Pour moi, c'est calme. Mais ce que je trouvais trop calme quand j'étais au collège ou au lycée, maintenant je trouve ça très agréable. En général, quand je rentre, je vais à Lyon et à Paris ; je fais plein de choses. Je vois plein d'amis, je sors un peu plus que sur le terrain. Et puis j'arrive à Vichy… C'est le moment où je me relaxe. Cela me permet de décompresser, d'oublier un peu les missions. »

 ©La Montagne



07/10/2014

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