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RCA: l?agriculture et la population payent le lourd tribut de l?insécurité

  [La rédaction|Mis à jour| jeudi 30 octobre 2014 ]

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Les stocks de réserves alimentaires dans les zones rurales sont actuellement inférieurs d'environ "40 à 50%" à leurs niveaux moyens du fait des razzias récurrentes.

 

Le pillage généralisé et l'insécurité qui prévaut en République centrafricaine (RCA) sont  l’origine de lourdes pertes dans les secteurs agricole, de l'élevage et de la pêche et mis à rude épreuve la capacité de la population à se procurer de la nourriture en quantité suffisante, selon une nouvelle évaluation des agences alimentaires onusiennes.

Un rapport de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM) publié mercredi sur le site de la FAO, fait état d'une chute importante de la production agricole en RCA. Ce déclin est dû à la crise qui a refait surface en mars 2013 après le renversement du président François Bozizé. Cette crise a provoqué des déplacements massifs de population et forcé des centaines de milliers de personnes à trouver refuge au-delà des frontières. 

La production des principales céréales de base et de manioc (en équivalent céréales) est estimée en 2014 à environ 763 000 tonnes métriques, selon le rapport d'une mission d'évaluation des récoltes et de la sécurité alimentaire mandatée par les deux agences. Bien que supérieur de 11% à la récolte médiocre de 2013, ce volume de production reste quand même inférieur de 58 % à la moyenne de la période 2008-2012. Le secteur primaire de la RCA a régressé de 46% en 2013, précise le rapport.

Les effets négatifs de la crise sur la production alimentaire ont été atténués par l'aide de la FAO à environ 111 750 ménages qui ont reçu avant les semis des semences et des outils agricoles en soutien à la production agricole. De son côté, le PAM a livré des rations alimentaires de prévention pour éviter que les familles ne consomment les semences au lieu de les planter, note le communiqué de la FAO.

Les chiffres de l'élevage ont également baissé, régressant de 77% par rapport aux niveaux d'avant la crise du fait des razzias et des vols de bétail. Quant aux disponibilités de poisson, elles ont régressé d'environ 40%, affectés par l'insécurité dans les zones de pêche le long des fleuves et des dégâts occasionnés aux équipements de pêche.

Les stocks de réserves alimentaires dans les zones rurales sont actuellement inférieurs d'environ 40 à 50% à leurs niveaux moyens du fait des razzias récurrentes. Les familles qui ont perdu la plupart de leurs revenus et biens productifs sont à présent contraintes de trouver d'autres moyens pour se procurer de quoi manger. En outre, des interruptions dans les échanges commerciaux du fait de l'insécurité routière ont provoqué des pénuries graves de denrées alimentaires de base, ce qui a entraîné des hausses de prix importantes dans beaucoup de zones.

A Bangui, capitale centrafricaine, l'inflation est passée de 3,5 % à 12% entre janvier et août 2014 dégradant ainsi le pouvoir d'achat des familles. Les prix des denrées de base ont augmenté de 30 à 70% entre mars et août 2014. Un quart à un tiers de la population étaient déjà en situation d'insécurité alimentaire avant la crise et avaient du mal à se procurer une alimentation adéquate sur une base régulière, alerte le rapport onusien.

« Le PAM est particulièrement préoccupé par la situation des communautés isolées et des personnes déplacées à l'intérieur du pays. Les enquêtes de terrain montrent que les niveaux de consommation alimentaire de près de la moitié de ces ménages sont très bas, ce qui aggrave le risque de malnutrition et rend les familles largement dépendantes de l'aide alimentaire », souligne l'économiste en chef du PAM, M. Arif Husain, dans le rapport en question.

 

©AA



30/10/2014

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