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RCA : DECLARATION DE LA COORDINATION GENERALE DES CENTRAFRICAINS CONCERNANT L’AIDE ANGOLAISE AU PEUPLE CENTRAFRICAIN EN DETRESSE

[La rédaction|Mis à jour| mardi 7 octobre 2014 ]

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Le Bureau élargi de la Coordination Générale des Centrafricains de France (CGCF) s’est réuni le samedi 04 octobre 2014 à Paris, au siège de la Bourse du Travail.

 

Parmi les différents points traités au cours de cette réunion, figure le dossier concernant les soupçons de détournement d’une partie de l’aide financière du gouvernement angolais au peuple centrafricain en détresse.

 

En effet, depuis plusieurs jours, des journaux aussi bien sur le plan local que sur le plan international portent des titres avec des contenus utilisant des qualificatifs qui ne peuvent laisser indifférents les Centrafricains qui aiment réellement leur pays et les institutions nationales devant jouer le rôle qui est véritablement le leur.

 

La dignité de la fonction de Chef d’État exige que des explications plus claires, plus convaincantes soient fournies face à des qualificatifs et titres des journaux humiliants pour l'honneur de la République.

 

Plus parlante encore sur cette affaire est l’image interpellatrice de l’épouse du Président des États Unis d’Amérique tenant une pancarte portant un écrit en sango, langue nationale de Centrafrique disant: « Catherine SAMBA-PANZA, kiri na nguinza so mo ndji so !», ce qui signifie : « Catherine SAMBA-PANZA, rends l’argent que tu as détourné ».

 

Cette image qui fait le tour du monde à travers des réseaux sociaux, insinue très clairement que la gravité de l'acte qui serait commis abîme l’image de la femme d’une manière générale.

 

Plus catastrophique sur le même dossier est par ailleurs la justification faite de ce fonds sur les antennes de RFI par le Directeur de cabinet de la Présidente de transition, lorsque ce dernier affirme que l’argent a été utilisé en partie, pour « convaincre les gens à revenir autour de la table de la négociation. C’est ce qu’elle a obtenu avec, d’abord l’atelier qui a préparé Brazzaville. Cela ne se fait pas qu’avec la parole ».

 

Ces propos confirment très clairement et sans commentaire, que la réticence de ceux qui se sont rendus à BRAZZAVILLE serait brisée par la corruption.

Cette affaire qui défraie la chronique sans une justification convaincante des autorités de la transition ne sera pas effacée par un silence des partis politiques, de la société civile ou des institutions nationales.

 

Le Président du Conseil National de Transition en a certes fait allusion devant les diplomates à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la session du parlement. Cependant, c’est la nation d’un côté et la communauté internationale de l’autre qui attendent en silence toute la lumière sur ce dossier dans un contexte où tout doit être fait pour que l’aide arrive au peuple qui en est le destinataire, le bénéficiaire.

Il n’est pas inutile de rappeler à ceux qui feignent de minimiser cette affaire, voire de la banaliser, qu’elle a créé une perte de confiance à l'égard des autorités de transition au sein de la communauté nationale et internationale.

 

Tout d’abord, la Coordination Générale des Centrafricains de France est d’autant plus choquée que lors de l’audience que la Présidente de transition a accordée à sa délégation en avril 2014 à Paris, elle avait donné l’assurance de confier la gestion des fonds publics à la coopération technique, précisément le circuit du contrôle des dépenses publiques, en prévision des aides devant venir de l’extérieur, afin d’éviter toutes les malversations du passé.

 

Elle condamne tout d’abord la violation de la législation sur les finances publiques par les autorités de transition car la loi interdit strictement pour des raisons d’incompatibilité, qu’un agent de l’État puisse en même temps détenir des fonds publics et les gérer directement à son niveau, en y ordonnant des sorties, quelles qu’en soient les raisons ou urgences.

 

Si les informations de la presse se confirment, selon lesquelles les syndicats des fonctionnaires conditionneraient la prochaine rentrée scolaire par le paiement de leurs arriérés de salaires, la communauté internationale cesserait au plus tard en décembre le paiement des salaires, les étudiants manifesteraient déjà pour la fermeture de leur restaurant et certainement les retraités qui ne resteront pas indifférents pour des arriérés également importants de pension, le climat pourrait être agité à cause d’une gestion en marge de la législation sur les fonds publics, de la transparence.

 

Ces réactions qui sont susceptibles de s’accentuer si des explications convaincantes ne sont pas fournies pourraient créer des tensions pouvant s'ajouter à la crise en cours face à laquelle le pouvoir piétine jusqu’ici.

 

Nous sommes en démocratie et toute autorité, quelle qu’elle soit, a l’obligation de rendre compte, de se justifier, s’agissant surtout d’une affaire aussi grave que des soupçons de détournement d’un don de solidarité du peuple frère angolais au peuple centrafricain en détresse.

 

Par ailleurs, par respect pour la République, l’honneur, l’image de la fonction, de surcroît celle de Chef d’État doit être protégée, préservée.

 

Pour tout ce qui précède, la Coordination Générale des Centrafricains de France demande au Conseil National de Transition de procéder à l’interpellation de l’Exécutif sur cette très grave affaire afin que toutes les conséquences en soient tirées si les faits sont établis, la République Centrafricaine ne devant pas avoir que des images épouvantables dans le monde comme si ses filles et ses fils ne sont que des voleurs, des menteurs, des irresponsables.

 

 

Fait à Paris le 04 Octobre 2014

Pour la Coordination Générale des Centrafricains de France (CGCF)

Le Président,

Emmanuel Olivier GABIRAULT



07/10/2014

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