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Ngoy Mukena: "Nous souhaitons le départ de la mission onusienne de notre pays

 [ Par  Heritier Maila |Mis à jour|24/03/205 ]

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Un dialogue s'ouvre lundi entre Kinshasa et la Monusco, laquelle s'engager dans un retrait progressif de la RDC.

Le ministre de la défense de la République démocratique du Congo (RDC), Aimé Ngoy Mukena, a déclaré, dans un entretien, que son pays souhaite le départ de la mission onusienne, Monusco, de la RDC.

"Nous souhaitons le retrait des troupes de la Monusco [Mission de l'Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo, ndlr], 20.000 casques bleus sont en RDC, et la Monusco veut renouveler son mandat (qui prend fin le 31 mars 2015, selon une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU adoptée en mars 2014). La Force onusienne a beaucoup fait pour notre pays, c’est vrai qu'elle nous a beaucoup aidé, mais elle ne peut pas s’éterniser ici." a déclaré Aimé Mukena.

"Il y a des pourparlers en cours entre le gouvernement congolais et la Monusco pour que les choses soient claires. D’ici la fin de ce mois de mars un compromis sera trouvé et tout le monde sera fixé. Dès ce lundi 23 mars, le dialogue sera officiellement lancé avec la Monusco."

Une réunion s'est déjà tenue, jeudi au Conseil de sécurité de l'ONU à New-York, en présence du ministre congolais des affaires étrangères, Raymond Tshibanda et de l'envoyé spécial de l'ONU pour la Région des Grand Lacs, Said Djinnit. Au souhait de retrait immédiat exprimé par Kinshasa, l'ONU semble opposer la solution du retrait progressif.

Dans l'attente de ces négociations, la RDC "en tant qu'Etat souverain", continuera de mener seule la traque des rebelles rwandais retranchés à l'Est, "sans l'aide de la mission onusienne Monusco" a précisé le ministre.

"Le gouvernement congolais veut assumer tout simplement ses responsabilités en ce qui concerne la traque des FDLR [Front Démocratique de Libération du Rwanda, ndlr]. Nous voulons mener seuls ses opérations. Nous sommes un Etat souverain, je ne vois aucun mal à cela." a déclaré Aimé Mukena.

Alors qu'il a été convenu d'une opération conjointe contre des rebelles rwandais retranchés dans le Nord-Kivu, la nomination, à la tête de l'opération, de deux généraux sur la liste rouge de l' ONU a provoqué le retrait de la mission onusienne, en présence enRDC depuis 1999. De la part de Kinshasa, il n'est pas question que ces généraux soient retirés du commandemant en ce qui'ils sont "importants pour le déroulement des opérations".

Suspectés de responsabilité dans le génocide rwandais de 1994 contre les Tutsis, les Hutus FDLR fournissent fréquemment le prétexte au Rwanda voisin de mener des incursions en territoire congolais, source de tensions régionale. Cette partie de la RDC, demeure, par ailleurs, la véritable poudrière des Grands Lacs, en ce qu'elle a longtemps constitué le terrain d'activités priviligiés de plusieurs groupes armés.

"Dans les prérogatives de son mandat, la Monusco peut traquer d’autres forces négatives avec ou sans l'armée congolaise, de même nous, nous pouvons mener les opérations sans la Monusco, il s’agit avant tout de notre territoire." martèle le ministre de la défense.

Parmi ces groupes pullulant dans le Nord-Kivu, figure les Forces Démocratiques Alliées, des rebelles ougandais, auteurs ces derniers jours d'un massacre qui a fait une douzaine de morts, à Béni. Un différend oppose, par ailleurs, leur pays, l'Ouganda, à la RDC qui lui réclame une indemnité s'élevant à 23 milliards de dollars au titre d'occupation illicite de son sol.

"Je reviens de l’Afrique du Sud, où j'ai été sur ordre du Président de la République, pour résoudre le contentieux entre la République Ougandaise et la République Démocratique du Congo."

Le 2 août 1998, les troupes régulières du Rwanda, de l'Ouganda et du Burundi ont envahi et occupé le territoire de la République Démocratique du Congo, déclenchant ainsi la deuxième guerre du Congo.

"Pendant plusieurs années, les troupes ougandaises ont occupé illégalement le sol congolais, en pillant nos ressources minières et en percevant indûment droits de douane et impôts. En plus, cette occupation a causé la mort à plus de 4000 congolais. La RDC a porté plainte à la Haye pour que l’Ouganda paye l’indemnisation et ce pays a été condamné" conclut le ministre qui espère arriver à clore ce contentieux tout en rappelant la fermeté de la RDC quant au recouvrement de l'intrégralité de la réparation financière.

©AA



24/03/2015

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