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L'ONU évacue plus de 90 musulmans de Bangui vers le centre du pays


 

L’ONU a procédé à l’évacuation de plus de 90 musulmans de Bangui en direction de Bambari, une ville du centre du pays à majorité chrétienne, afin de les mettre à l’abri des exactions commises dans la capitale centrafricaine.

Plus de 90 musulmans basés à Bangui ont été évacués par l'ONU en direction de Bambari, une ville du centre à majorité chrétienne, ont déclaré, lundi, des responsables locaux. Ils ont été déplacés pour échapper aux violences et exactions commises dans la capitale centrafricaine et plus spécifiquement dans le PK 1, un quartier autrefois mixte aujourd’hui théâtre de heurts quotidiens.

Les 93 déplacés, pris en charge par le Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR), ont entamé les 300 km séparant les deux villes dimanche et sont arrivés lundi à Bambari, a indiqué le préfet de Bambari, El Hadj Abacar ben Ousmane.

Dimanche soir, l'AFP a croisé leurs deux camions encadrés par une demi-douzaine de véhicules de la force française Sangaris à proximité de Grimari, une ville sous tension à 80 kilomètres de Bambari. Ils étaient accompagnés par deux voitures du HCR et de l'OIM, l'Organisation internationale pour les migrations.

"C'est une mesure visant à sauver leurs vies, prise en dernier recours, après avoir longtemps réfléchi sur leurs cas", a déclaré à l'AFP Tammi Sharpe, adjointe au responsable du HCR en Centrafrique.

Le convoi pris pour cible

Le convoi a été la cible de jets de pierres à Sibut, à moins de 200 km de Bangui, une ville tenue par la force africaine Misca, mais où les anti-balaka sont très présents, a indiqué à l'AFP un membre de la Misca.

D'autres musulmans issus de la même communauté que les 93 déplacés restent à Bangui. Leur relocalisation se fera "au cas par cas", selon "la volonté de ces personnes" et celle des autorités centrafricaines, a observé Tammi Sharpe.

"L'État n'est pas capable d'assurer la sécurité de ses pauvres citoyens à cause des organisations qui ont maltraité le pays [...] Les étrangers doivent intervenir pour assurer la sécurité de ses fils et de ses filles. C'est vraiment déplorable", a regretté le préfet ben Ousmane.

Ces déplacés, qui vivaient au PK 12, un quartier anciennement mixte du nord de la ville, où les exactions ont été particulièrement fortes, étaient "constamment attaqués" et vivaient dans des conditions "très tendues", a-t-elle observé.

Plus d’un an de conflit

À Bambari, 45 000 habitants, musulmans et chrétiens, vivent en "harmonie", a déclaré le préfet. "Nous ne voyons aucun inconvénient à en accueillir d'autres. Nous ne faisons pas de différence", a-t-il poursuivi.

La Centrafrique a connu plus d'une année de conflit interne, marqué par des violences intercommunautaires. Les anti-balaka, milices à majorité chrétienne, s'en prennent particulièrement aux populations musulmanes, expliquant venger ainsi les chrétiens des sévices que leur a infligés l'ex-rébellion Séléka à majorité musulmane quand elle était au pouvoir entre mars 2013 et janvier 2014.

Les déplacements de population sont massifs en Centrafrique où des milliers de musulmans ont fui pour les régions dites "islamisées" du nord-est du pays, où ils sont généralement recueillis chez des parents. D’autres ont été contraints de quitter le pays pour rejoindre notamment le Cameroun ou le Tchad. Le nombre de ces exilés se compte en dizaines de milliers.

© FRANCE 24/Avec AFP

 



25/04/2014

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