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En Centrafrique, «on ne respecte plus rien ni personne»

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Un pasteur, un imam et l'archevêque de Bangui à la Mission catholique de Bossangoa, en mars. (Photo Matthieu Alexandre. AFP. Caritas International)

 

RÉCIT

 

A Bossangoa, au nord-ouest de Bangui, l'imam a fui et l'évêque a été brièvement enlevé.

 

[Thomas HOFNUNG 17 avril 2014] C'était au tout début de l'opération «Sangaris» en Centrafrique, en décembre dernier. Un détachement de l'armée française s'était déployé dans l'urgence à Bossangoa, au nord-ouest de Bangui, pour tenter de ramener le calme entre chrétiens et musulmans. Trois hommes étaient alors au cœur de cette délicate entreprise : l'évêque, l'imam et un capitaine du 8e RPIMA de Castres (régiment de parachutistes d'infanterie de marine) qui jouait alors les grands réconciliateurs. Mais elle a tourné court. Le capitaine est parti vers d'autres cieux, l'imam a récemment fui la ville avec les derniers musulmans encore présents sous escorte des soldats tchadiens, et l'évêque a quant à lui eu une grosse frayeur au cours des dernières heures.

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En déplacement dans son diocèse au nord de Bossangoa, il a été enlevé, mercredi, et son véhicule confisqué par des hommes appartenant vraisemblablement à l'ex-mouvement rebelle de la Séléka, au pouvoir à Bangui de mars 2013 à janvier 2014. Après d'intenses négociations menées par des responsables de Sangaris et de la force africaine Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique), il a pu finalement être libéré jeudi matin. Les trois prêtres qui l'accompagnaient ont également été relâchés par leurs ravisseurs.

 

Paludisme, choléra, disette et enlèvements

 

«C'est le chaos le plus total : on ne respecte plus rien ni personne», réagit un bon connaisseur du pays. Malgré l'intervention de 2 000 militaires français et la présence de 6 000 soldats de la force panafricaine, la Centrafrique demeure, selon cette source, dans une «spirale extrêmement négative» : «La saison des pluies a commencé, et on peut craindre une recrudescence du paludisme, voire une épidémie de choléra à Bangui, qui en est un foyer traditionnel. Il n'y a plus rien à manger, et les enlèvements avec des demandes de rançons risquent de se multiplier.»

 



17/04/2014

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