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Echos de Centrafrique

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Quatre mois après le début de l’opération conjointe Sangaris et Misca, quel bilan peut-on faire de la crise en Centrafrique? Trois mois après l’élection de Catherine Samba-Panza à la présidence de la transition en Centrafrique, peut-on parler d’un début de retour à la normalité ? Est-il trop tôt pour parler de réconciliation nationale ?

Radio France Internationale fait le point sur la sécurisation, le processus de la réconciliation et le retour à la normalité en Centrafrique ce jeudi 3 avril 2014. Tout le programme de cette journée fil rouge sur RFI à la fin de ce billet, programmes que je suivrais et live-tweeterai sur le Hashtag #RcaRfi. Mais avant tout une petite analyse personnelle s’impose.

Point sur la situation en Centrafrique

Notons tout d’abord que jusqu’ici l’Europe ne semble pas très pressée d’envoyer des troupes en RCA comme promis. L’ONU, hésite, se réunit, publie des communiqués, mais les forces onusiennes en Centrafrique ne sont visiblement pas pour bientôt. Pendant un moment la Crimée a carrément volé la vedette à la Centrafrique.

La France se retrouve seule au front et est obligée de s’appuyer sur la Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine) pour résoudre le problème centrafricain. Or cette force notamment avec son contingent tchadien crée la polémique en RCA. Le dernier événement date du week-end dernier, le contingent tchadien de la Misca a une fois encore ouvert le feu sur la population. Le Tchad est considéré par beaucoup d’observateurs comme le problème qui essaie de se faire passer pour la solution en Centrafrique. François Bozizé ayant réussi son coup d’Etat en 2003 avec l’appui d’Idriss Déby, et la Seleka est également arrivée au pouvoir avec plus de 80 % de mercenaires tchadiens et soudanais.

La Fomac (Force multinationale de l’Afrique centrale) transformée en Misca était présente en Centrafrique lorsque la coalition Seleka a pris le pouvoir le 24 mars 2013. Cette coalition a commis des exactions sur la population plus de huit mois au nez et à la barbe de la Fomac, il a fallu attendre l’opération Sangaris pour voir un début de désarmement. Malheureusement l’action des militaires français a été mise à mal par les manœuvres génocidaires des anti-balaka qui se sont illustrés en  tueurs de musulmans.

Aujourd’hui la situation n’a pas beaucoup évolué. Les nouvelles autorités essaient d’éviter de se mettre à dos la population en décrétant trois journées de deuil à la mémoire des victimes du dernier raid tchadien et en réclamant une enquête de l’ONU.
D’une part, on a les déclarations politiques qui essayent d’être rassurantes. D’un autre côté, en débarquant à l’aéroport Bangui M’poko la situation saute à l’œil : Plus de cent mille réfugiés sont entassés les uns sur les autres dans des conditions d’hygiène déplorable. Et tout ce beau monde n’attend que le retour de la sécurité pour pouvoir regagner son domicile. Le quartier Km5 est bloqué et ce cas est un vrai dilemme qui n’a pas encore trouvé de solution:
Faut-il désarmer le Km5 et laisser la population musulmane à la merci des anti-balaka? Continuer à protéger ce quartier et bloquer son entrée aux non musulmans ainsi que la circulation sur cet axe important ? Ou exfiltrer toute la population musulmane (les derniers encore à Bangui) et abandonner leurs biens à l’appétit des pillards et voyous de la capitale?

 Et pendant que toutes les attentions sont polarisées sur Bangui, dans l’arrière-pays les populations vivent l’enfer sur terre. La plupart d’entre eux ont fui les hostilités et vivent dans la brousse comme des animaux. La Seleka s’est retirée dans le Nord avec tout son arsenal et menace de diviser le pays en deux. Le bout du tunnel semble encore loin, mais l’on persiste et signe : il y aura des élections en 2015.

 

©Mondoblog/RFI



04/05/2014

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