Centrafrique : Trois poèmes pour nous rappeler un triste souvenir
[ Par GBANDI Anatole, extrait de Deuil national |Mis à jour| 26 mars 2015 ]
UNE MINUTE DE SILENCE
Morts sans sépulture
Bébés, ados, adultes
Tombés trop tôt
Dans l'eau, l'Ouham, la mère
La Ouaka et l'Oubangui vous ont reconnus
Lavés et bercés de leurs bulles soprano des eaux
Lavés et bercés de leurs larmes de cris perçants
Ombres sans forme couchées sur les flots
Fils taciturnes sages méfiants et désabusés
Qui s'étaient inscrits aux abonnés absents
Depuis le commencement de la politique
Où êtes-vous tombés La forêt nous assure
Que vous ont reconnus les bambous la paille
Et les roseaux de vos cases
Qui brûlaient depuis toujours
De vous donner
Dans une roselière
L'hospitalité des roseaux
Morts sans sépulture
Tombés sous les brandons de la discorde
Dans le sépulcre de la jungle directement
Dans les chants des oiseaux qui vous ont célébrés
Oui les tisserins ont chanté
Et les merles et les touracos
Les bergeronnettes des ruisseaux du Mbomou
Ont chanté un requiem pour vous
Morts sans veillées Disparus sans corps
Sans cris sans fanfare sans tam-tam
Perdus pour nous qui vous recherchons
Mais pas pour la forêt de colère verte animée
Qui jamais n'a expulsé à coups de foudre ses habitants
Qui jamais n'a exilé en ville des lionnes et leurs lionceaux
Des damalisques des calaos des xérus des lycaons...
Qui jamais n'a chassé de son biotope l'éland de Derby
Et qui jamais n'a vidé de ses termites une termitière
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