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Centrafrique : quel président pour tout reconstruire?

Africa7-Mis à jour le, 14/02/2016

 

Les Centrafricains ont commencé dimanche à voter pour choisir un président entre les deux anciens Premiers ministres Anicet Georges Dologuélé et Faustin Archange Touadéra.

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La République centrafricaine va élire son dirigeant dimanche. Au terme de trois années de violences, auxquelles ont tenté de mettre fin l'opération Sangaris de l'armée française et une force des Nations unies, près de 2 millions d'électeurs vont faire leur choix. Entre Anicet Georges Dologuélé, 58 ans, favori du scrutin avec 23,8% des suffrages, et Faustin Archange Touadéra, du même âge, et véritable outsider bien qu'il dispose des promesses de report de voix de la plupart des candidats éliminés au premier tour. 

Quel que soit le vainqueur, ce sera un président chrétien et un ancien Premier ministre. Les deux hommes aiment les chiffres. L'un fut banquier, l'autre est encore professeur de mathématiques. Ils ont aussi tous les deux appelé à la réconciliation et à l'union nationale après une crise des plus meurtrières qui a entraîné le déplacement de près de 1 million de personnes. Ils ont également pour eux de ne pas avoir pas été directement mêlés à la crise qui secoue le pays depuis mars 2013, date à laquelle le président François Bozizé a été renversé par l'ex-rébellion de la Séléka, elle-même chassée début 2014 par l'intervention internationale menée par la France.

De l'uranium, du pétrole, du diamant...

L'un est appelé "M. Propre", pour sa gestion rigoureuse des affaires, lorsqu'il était Premier ministre d'Ange-Félix Patassé, entre 1999 et 2001. Il est le candidat des milieux d'affaires, même s'il lui est reproché d'être resté trop longtemps hors du pays. L'autre, Faustin Archange Touadéra, s'est bâti une réputation de sauveur en étant "l'homme qui a payé le salaire des fonctionnaires", lorsqu'il fut Premier ministre, sous François Bozizé, les employés du secteur public ayant dû attendre des années avant de retrouver leur rémunération. Les couches populaires et la fonction publique lui seraient acquises. Les électeurs désigneront aussi leurs nouveaux députés. Le premier tour des législatives, organisées sous la pression insistante de la communauté internationale et de la France, qui attendait cette échéance pour rapatrier les deux tiers de ses soldats, avait été entaché par trop d'irrégularités.

"La reconstruction de l'État est un défi", note Samuel Nguembock, chercheur à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), pour qui "il faudra offrir aux investisseurs un environnement des affaires absolument attractif et sécurisé". Quelque 70% de la population vivaient encore au-dessous du seuil de pauvreté en 2014. Le pays regorge pourtant de gisements d'uranium, de pétrole ou encore de diamant, d'or et de cuivre. Reste à savoir si les anti-Balaka (milices d'autodéfense, principalement chrétiennes) et la Séléka (coalition hétéroclite de rebelles à majorité musulmane) sauront se tenir sagement à l'écart de cette nouvelle page d'histoire de la RCA.

 

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14/02/2016

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