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Centrafrique : Annexe 1- Forum National de Bangui, Un désordre organisé

….. Oser et Réussir …..

A faire de la Politique une Mission d’Objectifs et non une fonction

 

 

Le dialogue national, demandé dès l’installation de Catherine SAMBA PANZA, choisie à la Présidence de la Transition (février-mars 2014) et tant attendu par tout un peuple, a fini par être convoqué du 04 au 11 mai 2015, après un premier report, avec l’ombre de l’Ambassadeur sortant de France qui plane dans l’hémicycle du palais de l’Assemblée Nationale retenu pour la circonstance..…

 

 Le déroulement de la cérémonie d’ouverture officielle, le lundi 04 mai 2015, a permis de constater la mise à l’écart de la classe politique centrafricaine, qui n’a pu faire une déclaration. La deuxième journée, consacrée à la première séance plénière,  a non seulement convaincu de cette mise à l’écart de la classe politique, mais encore plus, a estompé l’enthousiasme des délégués, qui se sont vu attribuer un temps de parole de trois (3) minutes, se voyant ainsi empêchés de développer, avec fierté, leurs préoccupations et attentes du haut de la tribune de la Maison du Peuple. Le Président du Présidium, Mr BATILI, défendant ce temps de parole de 3 minutes, a fait allusion aux pratiques des conférences internationales classiques, oubliant qu’il s’agit ici d’un dialogue national, après deux ans de tueries, d’assassinats politiques, et autres innommables exactions qui ont provoqué une profonde déchirure sociale, sur fond de haine. Ce dialogue est attendu comme un dialogue d’introspection collective et de communion nationale, afin de prendre conscience des erreurs commises, pour mieux organiser le présent et bien préparer l’avenir ; donc un dialogue de libération psychologique qui ne doit pas être confondu avec une simple conférence internationale où les intervenants disposent de 3 minutes d’adhésion et non de remise en cause d’un programme pré-établi. Ce dialogue se veut un moment de vérité pour réconciliation vraie. Accorder un temps de parole de 3 minutes, n’est autre chose que museler politiquement les intervenants.

 Et fait encore plus déconcertant, la distribution des paroles semble être faite sur la base de certaines considérations. Certains se voient donner la parole sans l’avoir demandée, d’autres qui l’ont demandée, parfois avec une certaine insistance, ne l’ont obtenue que tardivement ou pas du tout. A la troisième journée, la quasi-totalité des délégués, membres de la Commission Gouvernance, va décrier le rapport de synthèse des consultations populaires à la base, qui ne reflète pas leurs préoccupations évoquées lors de ces consultations.

 

Quant à l’hébergement de certains délégués, c’est un vrai parcours de combattant.

Les supports de travail, tels que kit des documents, badges, laisser-passer et autres, seront remis aux délégués sur trois jours, et en cours de cours des séances, d’où certaines gènes ou perturbations qui obligaient les Présidents de séance à demander que ces distributions soient faites à d’autres moments. Ainsi, deux cents (200) délégués auront le privilège d’avoir leurs supports de travail  le lundi 04 mai 2015, en fin de journée, la majorité des délégués les aura le mardi en fin de journée, et disons, les malchanceux ne les auront que le mercredi 06 mai 2015, en fin de journée… 

A certains délégués, il est même recommandé d’aller chez le fabricant à SICA 2 pour retirer leurs badges. Ceux qui n’ont pas voulu ou ne peuvent pas faire le déplacement, sont restés sans badges et obligés de présenter, à chaque fois, leur accréditation pour accéder dans les salles… Parfait désordre voulu ? Et à quel dessein …?

Certains leaders politiques ont fait l’objet d’in considérations par de jeunes loups qui semblent instrumentés.

 

 Ainsi, mépris, frustration, déception ont vite atténué l’enthousiasme de début de la quasi-totalité des délégués, à la fin de la troisième journée ; mais ceux-ci, compte tenu de l’enjeu politique de cette rencontre, tiennent prendre part audit dialogue, parce qu’ils doivent prendre acte et pouvoir rendre compte à leur retour.

 

N’ayant pu faire la déclaration du Parti Démocratique Centrafricain-PDCA, alors que nous avons été bien inscrit, nous avons jugé utile, compte tenu de tout ce qui a été évoqué ci-dessus, de remettre à chaque délégué, la compilation des contributions du PDCA (déclarations, suggestions ou propositions faites aux Autorités Politiques de Transitions) avec grand espoir, que ce dialogue tant attendu par tout un peuple, et que le PDCA place sous le signe d’un dialogue de nouvelle vision sociétale et politique n’accouche pas d’une souris. En effet, pour le PDCA, ce dialogue, que les Autorités Politiques de Transition appellent Forum de Bangui, doit être un dialogue de maturité politique, un dialogue plein d’espoirs pour la renaissance du Peuple Centrafricain. Mais, le déroulement durant les 3 premiers jours convint d’un désordre organisé : manquements des organisateurs ou désordre politique réellement organisé?

 

Toutefois, nous ne perdons pas espoir que les graves manquements constatés durant les 3 premiers jours, et qui ont constitué des motifs de participations plus actives, plus effectives et plus efficientes des différents délégués, pourraient corriger à temps les graves manquements des organisateurs et des Autorités Politiques de Transition qui semblent vouloir faire de ce dialogue une mascarade politique. Mais, le PDCA s’interroge sur l’ombre de l’Ambassadeur sortant de France qui plane sur ce dialogue. Ce dernier devrait déjà faire son mea culpa et présenter ses excuses au Peuple Centrafricain.

 

© Par WAFIO Jean Serge - Président Fondateur du PDCA     

 



11/12/2018

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