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Cameroun. Epervier: Un ancien ministre meurt en prison sans jugement

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[ Mise à jour| 09/05/2014 04:38] - L'ancien ministre camerounais, Henri Engoulou, en détention préventive depuis 2010, est décédé jeudi 8 mai à Yaoundé. Il avait 60 ans. Selon le comité de libération des prisonniers politiques du cameroun, il s'est éteint dans le dénuement le plus total, après quatre ans d'emprisonnement sans jugement, et n'avait plus de quoi payer ses frais d'avocats.

Henri Engoulou est mort à l'hôpital central après avoir été admis il y a quelques jours pour maladie. L'ancien haut fonctionnaire était poursuivi dans la même affaire que l'avocate franco-camerounaise Lydienne Yen-Eyoum, elle aussi détenue depuis 2010, pour le détournement de fonds publics présumé d'un montant d'un milliard de francs CFA (environ 1,5 millions d'euros).

Joel Didier Engo, porte-parole du comité de libération des prisonniers politiques du Cameroun, revient sur l'affaire :

" On lui reprochait une complicité dans le détournement de deniers publics dans le cadre d'une action qui avait été diligentée contre l'ancien ministre de l'Economie, Polycarpe Abah Abah".

Selon le comité de libération des prisonniers politiques du Cameroun, il n'est qu'une victime collatérale d'une affaire qui concernait au premier chef son ministre de tutelle Polycarpe Abah Abah :

« Il était tombé dans l'oubli, pusique'apparemment ceux qui étaient les plus obesrevés dans ce dossier étaient M. Abah Abah, son ministre de tutelle, et Lydienne Yen-Eyoum, la Française à qui on reproche la perception d'honoraires exhorbitants. Henri Engoulou était ce qu'on appelle une victime collatérale d'un dossier où apparemment, on lui reprochait pas grand-chose. Les accusations qui étaient brandies contre lui de détournement de deniers publics n'ont jamais été étayés de faits, et ce y compris devant les juridictions camerounaises. A partir de là, il n'a été ni entendu ni jugé. Nous considérons que la détention était abusive, dans tous les sens du terme. »


De son côté, le gouvernement camerounais assure que tout a été fait pour le soigner, depuis que sa maladie s'était déclarée, il y a plusieurs mois.


« Nous déplorons la mort de l'ancien ministre Engoulou, qui s'ne est allé des suites d'une longue maladie, indique à RFI Issa Tchiroma-Bakary, porte-parole du gouvernement. Tout au long de son incarcération, à chaque fois que c'était nécessaire. Il s'est rendu une fois par mois jusqu'au 7 avril, date à laquelle son mal s'est agravé. A partir de ce moment, le médecin qui le suivait a décidé qu'il soit interné au pavillon haut standing de l'hôpital central de Yaoundé. Il y est resté un mois jusqu'au moment où la situation s'est extrêmement dégradée. On l'a donc admis en réanimation, où il a reçu des soins appropriés et intensifs. Malheureusement, il s'en est allé. »

 

 

©RFI

 



09/05/2014

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