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Bangui: premiers retours dans les quartiers dévastés par les violences

 [ Par Laurent Correau |Mis à jour|mercredi 17 septembre 2014 ]

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En Centrafrique, la capitale Bangui reprend progressivement ses couleurs d’avant la crise. Le nombre de déplacés est en baisse. Certains sont déjà revenus dans leurs quartiers, d’autres ont l’intention de suivre. Y compris ceux qui viennent du 3e arrondissement, l’une des parties de la ville les plus malmenées depuis le mois de décembre 2013 par les hommes armés. L’équipe de RFI a suivi ces déplacés sur le chemin du retour. Des hommes et des femmes qui, la plupart du temps, retrouvent leurs habitations détruites et vidées de leurs biens, qui veulent malgré tout repartir de zéro. Et qui demandent à ce qu’on les aide à le faire.

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La situation alimentaire de ceux qui ont regagné le 3e arrondissement reste par ailleurs fragile. Cette femme a cueilli des feuilles de haricot qui constitueront le seul aliment de son repas.
  
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Le 3e arrondissement a été particulièrement touché par les violences. Seleka et anti-balaka se sont attaqués à la population comme le rappelle Dieudonné Koubé, le délégué du quartier.
  
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Domiciles brûlés, pillés, abattus par la pluie ou attaqués par les termites. De nombreuses maisons du 3e arrondissement ne sont plus habitables.
  
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Dans cette maison, seule reste accrochée à un mur une citation biblique sur la souffrance de l'homme.
  
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«J'ai vu le quartier se vider de ses habitants». Aimé Mickaël Sérédouma, délégué du quartier de Ramandji, est resté sur place avec une poignée de personnes, musulmanes et chrétiennes.
  
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Avec le retour progressif au calme à Bangui, les habitants commencent à revenir. Ces femmes constatent l'état de leur maison et récupèrent ce qui peut l'être.
  
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Beaucoup de ceux qui reviennent passent la journée chez eux et continuent à dormir la nuit sur un site de déplacés. Cette femme, en revanche, a décidé de rester pour de bon dans son quartier.
  
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Musulmans et chrétiens travaillent ensemble dans le cadre de l'association «Tournons la page» pour nettoyer le 3e arrondissement et permettre le retour des déplacés.
  
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En nettoyant les rues, les habitants du 3e arrondissement reprennent pied dans leur quartier et peuvent constater que les violences ont baissé d'intensité.
  
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Il reste encore quelques actes de pillage isolés. Cette femme est revenue pour veiller au peu qu'il lui reste, les tôles qui sont toujours sur le toit de la maison.
  
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Les besoins des populations qui souhaitent revenir sont énormes. «Il faut qu'on nous fournisse des tôles, qu'on nous donne des tentes de manière temporaire», dit cet homme.
  
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La situation alimentaire de ceux qui ont regagné le 3e arrondissement reste par ailleurs fragile. Cette femme a cueilli des feuilles de haricot qui constitueront le seul aliment de son repas.
  
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Le 3e arrondissement a été particulièrement touché par les violences. Seleka et anti-balaka se sont attaqués à la population comme le rappelle Dieudonné Koubé, le délégué du quartier.
 

Après des mois de violence, la machette peut être un signe d’espoir quand elle est utilisée pour dégager les portes, rouvrir les allées, faire revivre des quartiers. Dans le 3e arrondissement, l’un de ceux qui ont le plus subi de violences des groupes armés, l’association « Tournons la page » mobilise des déplacés pour nettoyer les quartiers et aider au retour.

« Ici l’herbe a trop poussé, explique Moussa Bardé, le président de l’association. On fait ce travail pour ouvrir la ruelle pour permettre aux forces de sécurité de bien sillonner le quartier pour garantir la sécurité à la population ».

Une machette peut même être un symbole de réconciliation quand chrétiens et musulmans travaillent ensemble à rendre le 3e arrondissement plus fréquentable. Mahamat est musulman, c’est l’un de ceux qui travaillent à couper les hautes herbes qui ont envahi le quartier : « Les chrétiens et les musulmans n’ont pas de problèmes entre eux. Nous pardonnons tout. Moi par exemple je travaille avec Guy ».

Guy est chrétien. Il répond à l’appel en riant et s’approche : « Chrétiens et musulmans on est là réunis, c’est une très bonne chose. On travaille pour permettre à ceux qui sont encore dans les sites de déplacés de regagner leurs maisons ».

Tous les problèmes sont évidemment loin d’être résolus, le principal étant sans doute que l’arrondissement est un grand champ de ruines. La plupart des maisons ont été saccagées et pillées. Les tôles qui étaient sur les toits ont été emportées. Les candidats au retour réclament donc de l’aide pour repartir à zéro, notamment des tentes et de la nourriture.

©RFI



17/09/2014

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