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Centrafrique: Des soldats chargés du maintien de la paix accusés d'exactions - Au moins 11 personnes sont portées disparues après avoir été arrêtées par des militaires congolais

 

 

Communiqué de presse

[Mis à jour|2 Juin 2014]

 

Johannesburg — Des troupes de maintien de la paix de l'Union africaine appartenant à un contingent fourni par la République du Congo (Congo-Brazzaville) ont été mises en cause dans les disparitions forcées, le 24 mars 2014, d'au moins 11 personnes en République centrafricaine, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui.

Une vingtaine de militaires de la force de maintien de la paix de l'Union africaine, la MISCA, ont appréhendé ce groupe de 11 personnes, parmi lesquelles figuraient quatre femmes, au domicile d'un chef de milice local à Boali, ville située à 80 kilomètres au nord de la capitale, Bangui, selon les récits de témoins recueillis par Human Rights Watch.

Les militaires chargés du maintien de la paix ont arrêté ces hommes et ces femmes après que des membres de la milice connue sous le nom d'anti-balaka, composée de combattants rebelles majoritairement chrétiens et animistes, eurent tué un soldat de la paix congolais et blessé quatre autres, le 24 mars. Depuis lors, on est sans nouvelles des personnes arrêtées, bien que leurs familles aient cherché à se renseigner sur leur sort à la base de la MISCA et dans les postes de police de la région.

« L'Union africaine doit divulguer ce qu'il est advenu de ce groupe de personnes qui ont été arrêtées et emmenées par des militaires congolais chargés du maintien de la paix », a déclaré Peter Bouckaert, directeur de la division Urgences à Human Rights Watch. « Les soldats de la paix sont là pour protéger la population civile, pas pour lui faire subir de nouvelles exactions. »

Human Rights Watch a appelé à l'ouverture d'une enquête internationale indépendante et impartiale sur cet incident, et à ce que les troupes impliquées soient immédiatement suspendues de leurs fonctions de maintien de la paix.

Human Rights Watch a mené de son côté une enquête approfondie sur cet incident et s'est entretenu avec cinq témoins. De nombreux autres habitants de la région, y compris des responsables et des militants locaux, ont indiqué à Human Rights Watch qu'ils craignaient de mener leur propre enquête ou même de discuter de l'incident, compte tenu de la réputation des troupes congolaises de la MISCA de recourir à l'intimidation et à la violence. Confirmant cette atmosphère d'hostilité alors que Human Rights Watch enquêtait le 25 mai sur l'incident du mois de mars, des militaires congolais de la MISCA ont violemment passé à tabac un agent de police local à un point de contrôle routier à la suite d'une querelle, et l'ont blessé en lui brisant une bouteille de bière sur la tête.

 



02/06/2014

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