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À Bangui, "le forum de la dernière chance" pour la Centrafrique

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[La rédaction|Mis à jour| 6 mai 2015 ]

 

Le Forum de Bangui, considéré comme décisif pour l’avenir de la Centrafrique, a ouvert ses portes lundi. Parmi les enjeux de ces assises nationales figure l’organisation des élections présidentielles et législatives l’été prochain.

Après moult retards, le Forum de Bangui, rendez-vous national pour la paix et la réconciliation, s’est ouvert lundi 4 mai dans la capitale centrafricaine. Des assises nationales qui rassemblent, une semaine durant, 600 participants parmi lesquels des représentants des groupes armés de Centrafrique, de l’ex-Séléka et des groupes anti-balaka. Les partis politiques ainsi que les partenaires internationaux sont également présents.

De ce rendez-vous - véritable aboutissement des accords scellés en juillet 2014 à Brazzaville - dépend l’avenir de ce pays en proie au chaos depuis le renversement en mars 2013 de l’ex-président François Bozizé. "Il s'agit du Forum de la dernière chance", explique Anthony Fouchard, correspondant de France 24 en Centrafrique. Quatre enjeux majeurs sont abordés durant ces rencontres, qui doivent se terminer le 11 mai : paix et sécurité, justice et réconciliation, développement économique et social, et gouvernance.

Sur ce dernier point, Anthony Fouchard note une fermeté inattendue de la part de certains participants. Le président congolais et médiateur de la crise centrafricaine, Denis Sassou Nguesso, a ainsi donné la priorité à l'organisation des élections, lors de son discours : "Il y a le défi des élections. C'est un défi majeur. C'est un défi urgent", a-t-il estimé. "Il faut que les élections [présidentielles et législatives, NDLR] aient lieu en août, c’est l’ultime délai donné à la transition", a-t-il ajouté.

Initialement prévues en février 2015, ces élections avaient déjà vu leur tenue repoussée au mois de juin 2015 pour le premier tour, et au mois de juillet pour le second.

"Pas un forum de plus"

"La mise en marche du processus DDR [désarmement, démobilisation, réconciliation, NDLR] dépendra des résultats du Forum", a de son côté affirmé le représentant du président tchadien Idriss Déby. Lors de l’accord de fin des hostilités, signé le 23 juillet à Brazzaville, aucun consensus n’avait été trouvé concernant le désarmement et la démobilisation des combattants.

La présidente de transition Catherine Samba-Panza a quant à elle déclaré que ce Forum ne devait pas être "un Forum de plus". Ce "ne sera pas un tribunal populaire pour juger et jeter l'anathème sur les uns et les autres. [...] Ni l'occasion de distribuer des primes à l'impunité à travers une amnistie générale des bourreaux du peuple centrafricain", a-t-elle assuré.

Des consultations ont été menées en 2014 et 2015 dans tout l'arrière-pays avec le concours des forces internationales, pour permettre aux populations de désigner leurs représentants pour faire part de leurs attentes. Outre le processus DDR, la Centrafrique peine à appliquer l'accord de cessez-le-feu de Brazzaville, ainsi qu’à refonder des forces de défense et de sécurité.

"La solution à la crise centrafricaine se trouve dans cette salle. Le chemin est long certes, mais le succès est à votre portée", a souligné le président congolais. "J'invite les participants à ne pas décevoir des amis et compatriotes [...] en vue d'exorciser les démons de la haine", a conclu Denis Sassou Nguesso.

©TV5/AFP



06/05/2015
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